De ces deux découvertes récentes je pourrais vous dire beaucoup, mais doit-on tout dire, tout écrire, ne suffit-il pas quelque fois de laisser le mystère entourer les choses et finalement emporter l’adhésion des sentiments. C’est ce que je ferai ce soir en vous livrant pour toute pâture ces deux belles pages de titre. Sachez seulement que ces deux acquisitions se retrouvent au centre d’une aventure bibliophilique sans pareil pour votre serviteur. Quelques poussées d’adrénaline plus tard, quelques sueurs froides et autres émotions livresques que vous concevrez facilement, et les voici, là, réunis devant vous.
Treize livres au sujet des causes de la langue latine de Jules César Scaliger, 1540.
IVLII CAE=||SARIS SCALI=||GERI||*||DE CAUSIS LIN-||GVAE LATINAE||LIBRI TRE=||DECIM.||[fleuron]||[marque de l’imprimeur Sébastien Gryphe]||LUGDVNI APVD SEB.||GRYPHIVM,||1540.
In-4 (211 x 156 mm) de 14 ff. n. ch., 353 pp. et 1 f. n. ch. avec une autre marque de Sébastien Gryphe (griffon) imprimée au verso.
Les Baisers de Jean Second, 1539.
IOANNIS||SECVNDI||HAGIEN-||SIS||*||BASIA-||[fleuron]||Et alia quaedam.||[marque de l’imprimeur Sébastien Gryphe]||LVGDUNI APVD SEB.||GRYPHIVM,||1539.
In-4 (211 x 156 mm) de 61 pp. et 1 f. blanc.
Je laisse aux érudits, bibliophiles, passionnés qui nous lisent, le soin de découvrir tous les délices que peuvent receler chacun de ces deux ouvrages, et tout ce qui peut s’en dégager comme parfum d’histoire et de littérature. Je ne doute pas que quelques commentaires bien pensés vous échappent.
En 1540, le jeune Ronsard avait à peine 17 ans, Rabelais en avait 47 ans. Le jeune Montaigne n’avait pas encore 8 ans.
Bonne nuit,
Bertrand