lundi 22 février 2021

Connaissance du livre ancien par l'image. Cartonnage d'attente plein carton brut, titre à l'encre au dos. 1736-1739.

 


Photo Librairie L'amour qui bouquine - Février 2021.


Connaissance du livre ancien par l'image.

Cartonnage d'attente plein carton brut, titre à l'encre au dos. Les 6 volumes sont restés en bon état depuis l'impression des volumes entre 1736 et 1739. Ils recouvrent et protègent depuis tout ce temps une édition peu commune des Lettres de la marquise de Sévigné (Leide, chez les Frères Verbeek, 1736-1739, 6 volumes grands in-12). Ce type de cartonnage, encore bien conservé après près de trois siècles, malgré quelques traces d'usures et salissures bien compréhensibles, est à mon goût fort charmant. Les volumes sont restés non rognés, à toutes marges, ce qui est tout aussi charmant pour une édition de la première moitié du XVIIIe siècle. A noter que les deux derniers volumes, imprimés trois ans après les quatre premiers, sont légèrement plus grands avec une justification légèrement différente. Cette édition de Leide des Frères Verbeek reproduit l'édition parisienne publiée entre 1734 et 1737 chez Rollin. Il s'agissait alors de l'édition la plus complète de la célèbre correspondance de la marquise.

Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne


Photo Librairie L'amour qui bouquine - Février 2021.


mercredi 10 février 2021

La physionomie de la bibliophilie : Charles Jouaust et son fils Damase Jouaust, fondateur de la Librairie des Bibliophiles. Photographiés par Bousseton et Appert (Paris), vers 1860-1864.


Si le bibliophile ne devait que s'intéresser aux livres seuls, sa passion serait finalement bien triste et réduite à peu, j'en ai peur. Il y a tant de choses à apprendre de tout ce qui se cache derrière les livres, autour des livres, parfois même sous les livres, qu'une vie de passion n'y suffirait pas. Ainsi le hasard m'a mis sous les yeux le visage de deux célébrités du monde du livre du XIXe siècle. Peut-être avez-vous eu la chance de les croiser, pour ma part, c'était une découverte. Enfin je savais à quoi ressemblait Charles ! Enfin je savais à quoi ressemblait Damase ! Damase ? Je pense vous avez deviné de qui je parle.

Il s'agit donc de vous présenter le portrait photographique, réalisé pour chacun autour des années 1860-1864 (date du décès de Charles), de deux des plus éminentes figures de la Bibliopolis de la seconde moitié du XIXe siècle. Ces deux clichés (ainsi que quelques autres de la même famille) sont actuellement en vente chez un marchand de photographies anciennes.

Tout ce que vous souhaitez savoir sur Charles et son fils Damase se trouve dans un billet rédigé par notre ami Jean-Paul Fontaine sur son site Histoire de la Bibliophilie (LIEN). L'histoire de la famille de ces célèbres imprimeurs y est donnée avec précision.

Jouaust ! Tel est leur patronyme. Jacques-Charles Jouaust (1801-1864) et son fils Damase Jouaust (1834-1893), imprimeur pour le père puis imprimeur-éditeur pour le fils. Damase Jouaust fondateur de la "Librairie des Bibliophiles" (fondée en 1869). Le père meurt à 63 ans. Le fils meurt à 58 ans. Je m'arrêterai là pour vous laisser lire leur vie par le détail sur le site de Jean-Paul Fontaine Histoire de la Bibliophilie

Ces deux photographies sont complétées par une troisième, celle de l'épouse de Damase Jouaust, Sarah Fortin (née en 1839 et décédée en 1921). Ces clichés ont été réalisés, dans l'atelier du photographe parisien Bousseton & Appert, vers 1860-1864 (Charles Jouaust étant décédé en 1864). Toute la famille a été photographiée semble-t-il à la même date par le même photographe. Ainsi nous retrouvons aussi la photographie d'autres Jouaust de cette même famille. 

La Librairie des Bibliophiles créée par Damase Jouaust eut son heure de gloire qui dura près de deux décennies. Symbole d'une époque d'opulence bibliophilique, la Librairie des Bibliophiles, parfois décriée pour avoir réédité des classiques de la littérature française selon des critères quelque peu artificieux (tirages limités sur grand papier systématiques) et d'arriière garde (illustrations un peu classiques voire froides pour la plupart des ouvrages publiés). Le prix des livres édités par Jouaust était assez élevé comparé aux livres standard de l'époque. Sans doute ce critère valut-il à son fondateur une fin moins glorieuse qu'elle n'aurait dû être. La Valeur Jouaust fut une valeur spécifique d'une époque de faste bibliophilique. Et comme toutes choses qui montent très haut, la chute n'en fut que plus terrible. 

On pourrait dire bien des choses de ces éditions de luxe pour nouveaux riches, mais pour l'heure, contentons-nous d'observer la physionomie du père et du fils. Tentons quelque analyse physionomiste à défaut de pouvoir tenter quelque étude phrénologique.


Cliquez sur les images ci-dessous pour les agrandir




Voici l'épouse de Damase Jouaust, Sarah Jouaust née Fortin. Sarah survécut à son mari pendant de longues années.



Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne

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