dimanche 28 février 2010

La bibliothèque libertine ou les filles bibliophiles...



WANDA de S...
Françoise ou les plaisirs du mariage.
Aux allées des roses, vers 1937.
Tirage à 600 exemplaires.
Une des dix gravures libres en couleurs hors texte dont un frontispice.
Dutel, 1605. Pas dans Pia.


Quand je vous le disais que nous allions bientôt aborder le sujet des fantasmes des bibliophiles...

Bonne nuit,
Bertrand

samedi 27 février 2010

Et si le Bibliomane moderne était une revue papier pour bibliophiles ... boulimiques...


Je viens de lire le nouveau numéro du Magazine du Bibliophile. J'en retiens un portrait de notre ami Jean-Paul Fontaine alias le Bibliophile Rhemus, très actif parmi nous dans les commentaires et un bon article sur le travail de Gustave Brunet et Octave Delepierre, article signé... Jean-Paul Fontaine. Le reste, je préfère dire que cela n'a pas retenu toute mon attention.

Lecture terminée, je me suis dis la chose suivante : "Et si le Bibliomane moderne était une revue papier pour bibliophiles ?" Qu'aurions nous à proposer à notre sommaire ? Serions-nous digne de figurer dans les annales de la presse bibliophilique ?

Pour le savoir, j'ai décidé de prendre dans l'ordre de parution tous les articles du mois de février et d'en dresser un sommaire hypertexte. La chose est aisée et ainsi, chacun pourra se rendre compte de ce que chaque mois le Bibliomane moderne offre à ses lecteurs... malheureusement sans honneurs... puisque de simples lecteurs de blog...

Qu'on se rassure ! Je n'ai aucunement l'intention de transposer le Bibliomane moderne tel que vous le connaissez aujourd'hui vers une version papier mensuelle ou autre, la formule du blog convient parfaitement à mes aspirations de bibliophile-passeur. De votre côté, j'espère que le Bibliomane moderne ne vous déçoit pas trop, qu'il répond à vos demandes en matière d'informations bibliophiles. Je sais bien que le Bibliomane moderne n'est pas (et n'a jamais été) un site qui permet aux bibliophiles débutants de prendre pied... encore que... sans grande pédagogie, j'essaye, avec les collaborateurs habituels ou ponctuels, de donner l'envie. Et en bibliophilie comme ailleurs, ce qui manque toujours le plus... n'est-ce pas l'envie d'avoir envie ?


Sommaire du Bibliomane moderne - février 2010


Page 1 - Une histoire de prospectus... ou l'histoire des fatras bibliographiques encombrants...

Page 2 - Dion Cassius, historien, raconte Alesia. Première traduction française, 1542.

Page 3 - Des remises accordées aux libraires de neuf en 1850.

Page 4 - Mademoiselle Levasseur, bibliophile mystérieuse... (1897)

Page 5 - Histoire du remontage d'une presse dans le pays du Bas-Armagnac.

Page 6 - Un communiqué de presse de M.J. Bouton, éditeur, cour de Rohan, Passage du Commerce, au bout de la rue Saint-André des Arts, à Paris, en mai 1850...

Page 7 - Les lettrines historiées d’André Bocard (1496).

Page 8 - Tribune libre du Bibliomane moderne : folies, frasques, forces et faiblesses du bibliophile.

Page 9 - Une bouteille à la mer : Les archives perdues de Johann von Hontheim.

Page 10 - Les liaisons dangereuses... mais lesquelles ?

Page 11 - Charles Emmanuel de Ville, auteur d’un Abrégé de la Justice à la gloire de la Savoie.

Page 12 - Actualité biblio-helvète ! Foire du livre ancien à Zurich du 5 au 7 mars 2010.

Page 13 - Une vente de beaux livres à Paris. Mercredi 17 février 2010 à Drouot, salle 6.

Page 14 - Une enchère qui dérange qui ? Globus Mundi (1509) ou l'enchère à 500.000 euros sans les frais (2 février 2010).

Page 15 - Utilisez-vous les ressources numériques pour les bibliophiles ?

Page 16 - Regardez ce que peuvent donner une femme nue, un chat noir et du talent...

Page 17 - Devinette pour bibliophile : Le plus grand catalogue de bibliothèque privée jamais rencontré !

Page 18 - L'incroyable Collection des frères Dutuit. Un catalogue de livres précieux et de manuscrits extraordinaires (1899).

Page 19 - Actualité : La BNF acquiert le manuscrit original des mémoires de Casanova (18 février 2010).

Page 20 - Potins de bibliophiles : La vente de la bibliothèque d'Eugène Paillet.

Page 21 - Acquisition récente : Les zizags d'un curieux par Octave Uzanne (1888). Exemplaire de dédicace à l'artiste décorateur Adolphe Giraldon.

Page 22 - Une reliure angloise pour se réconcilier avec la Perfide Albion. Bound by R. STORR, Grantham.

Page 23 - Quelques brèves du Feuilleton de la Bibliographie de la France pour l'année 1850.

Page 24 - La censure au XVIIIe siècle : Le cas du Bélisaire de Marmontel (1767). Voltaire au secours de la tolérance religieuse.

Page 25 - Connaissance de la reliure par l'image. Une jolie reliure signée DUPLANIL, vers 1825-1830.

Page 26 - Une belle vente de livres à Fontenay-le-Comte le samedi 20 mars à 14h15.

Voici donc la Revue du Bibliomane moderne en 26 pages pour février.

Certains diront que tout ça ne ferait pas une revue ! Que nous n'avons ni la rigueur, ni la compétence pour faire "papier". Mais comme l'écrivait si justement notre ami Jean-Paul : "Comment voulez-vous que rien ne change en une quarantaine d'années ? Les amateurs ont changé."

Bonne lecture !

Je suis certain que quelques billets vous avaient échappé.

Bonne journée,
Bertrand

Une belle vente de livres à Fontenay-le-Comte le samedi 20 mars à 14h15.


Cliquez sur l'image ci-dessous pour télécharger le catalogue au format PDF.
Cliquez ensuite sur Download.


Une belle vente de livres aura lieu à Fontenay-le-Comte (85200) le samedi 20 mars prochain. C'est notre ami Jean-Luc du Bibliofil qui nous en informe en avant-première, le catalogue venant juste de sortir de chez l'imprimeur.


Voici donc la version PDF du catalogue. De belles choses à voir. J'avoue ne pas encore avoir pris le temps de l'éplucher... mais cela ne saurait tarder. Comme toujours, vos remarques, commentaires, sont les bienvenus. Jean-Luc répondra avec plaisir aux questions des lecteurs du Bibliomane moderne sur tel ou tel numéro. C'est tout de même une chance d'avoir un expert en lien direct avec le Bibliomane moderne. Merci à lui.


Vous trouverez ci-dessous toutes les informations relatives à cette vente.



Bonne journée
Bertrand

vendredi 26 février 2010

Connaissance de la reliure par l'image. Une jolie reliure signée DUPLANIL, vers 1825-1830.



Reliure signée DUPLANIL.
Exécutée vers 1825-1830.



Poursuivons notre voyage à travers les vastes étendues bibliopégimaniaques.

Aujourd'hui, arrêtons-nous en Pays de France, aux alentours de 1825-1830, en pleine période romantique. La reliure romantique, c'est comme la tête de veau sauce ravigote, on aime ou on aime pas ! J'aime. Pas toutes les reliures romantiques. Mais la plupart lorsqu'elles sont bien exécutées et surtout bien conservées. Contrairement aux reliures en vélin du XVIe et du XVIIe siècle qui supportent sans trop de disgrâce les affres du temps (on ne dira presque rien pour un vélin dont les plats sont racornis ou froissés, pas plus que pour un vélin très jauni par le temps), les reliures romantiques s'accommodent très mal de l'imperfectitude, si j'ose. Il faut en effet beaucoup de bravitude et moult humanitude pour s'amouracher d'une reliure romantique estropiée. De plus, comme les matériaux utilisés à cette époque sont principalement le veau et le maroquin à grain long, il est très difficile de tenter une quelconque opération de sauvetage-restauration. L'amateur de reliures romantiques s'attachera donc à toujours respecter un précepte simple : ne rechercher que des exemplaires parfaits ou presque. J'entends par presque les défauts inhérents à la qualité du papier, qui dans ce temps, ressemble plus à la belle Zora la Rousse qu'à une vierge diaphane des pays du nord...

Pour rédiger ce petit billet, je me suis appuyé sur un catalogue d'exposition qui vient de rejoindre mes rayons, intitulé : "Société des Bibliophiles et Iconophiles de Belgique. La reliure romantique. Exposition à la Bibliothèque Albert I, du 12 octobre au 19 novembre 1961." Très joli catalogue, sobre, décrivant 215 livres, tous très bien reliés, en reliures signées de l'époque romantique ou non signées mais néanmoins remarquables. Chaque relieur est l'occasion d'un petit paragraphe biographique très bien documenté.


Détail de la reliure (dos), avec signature du relieur
DUPLANIL


Arrêtons-nous sur le relieur Duplanil, celui qui nous intéresse aujourd'hui.

"Pierre Duplanil. Relieur à Paris. Le plus connu d'une famille de relieurs portant ce nom. Il exerça son métier de 1810 à 1845. Vers 1832, il a dû travailler avec son fils, car un Almanach de cette année cite la firme "Duplanil Père et Fils relieurs". La parfaite connaissance du métier et ses décors attrayants ont conféré à Duplanil une place de choix méritée."

La notice cite comme source : Ramsden, French Bookbinders, pp. 78-80. - Devauchelle, II, p. 233.

Cette exposition à la Bibliothèque Albert I donnait deux reliures signées Duplanil. Un maroquin bleu nuit sur Edouard de la duchesse de Duras, Paris, Didot, 1825, 2 vol. in-12. En voici le descriptif du décor : "Reliure de maroquin bleu de nuit. Sur les plats, cadre formé de trois filets dorés se croisant aux angles, d'une roulette à froid et d'un filet ondé or, touchant les fleurons d'angle intérieurs dorés ; plaque centrale gaufrée et dorée. Dos à quatre nerfs plats, chargés de filets ; les compartiments ornés de motifs dorés. Doublure et gardes de papier brun agate. Cet exemplaire appartenait à la collection de M. Fernand Vellut.

Le deuxième exemplaire est décrit de la sorte :

"Reliure de maroquin brun à grain long. Les plats ornés de triangles à décor aux petits fers et d'un grand losange formé de six filets dorés entourant le décor central gaufré. Dos sans nerfs, décoré de motifs dorés et de filets entourant de petits losanges ornés à froid. Doublure de maroquin citron, ornée de roulettes à froid ; gardes de tabis bleu moiré, orné d'une roulette dorée. La reliure est signée Duplanil Fils." Elle recouvre une édition des Lettres et Epîtres amoureuses d'Héloïse et d'Abeilard, Paris, Bossange et Tenon, 1821, 2 tomes en 1 volume in-16. L'exemplaire provient de la bibliothèque Henri Béraldi avec son ex libris et était au moment de l''exposition, la propriété de M. Pierre van der Rest.

On trouve à la fin du catalogue une suite de 32 planches en noir et blanc reproduisant des reliures exposées. Les deux reliures de Duplanil et Duplanil fils n'en font pas partie.

Venons-en maintenant à l'exemplaire que je me propose de vous exposer ce soir.

Il s'agit d'un volume grand in-8 (24,5 x 16,5 cm) relié plein maroquin à grain long "bleu de nuit" (moi je disais "bleu nuit" mais puisque nos amis belges disaient "bleu de nuit" en 1961... ça me va très bien, je trouve ça même plus poétique...) Je vais tenter une description du décor... mais ce n'est pas si simple... vos yeux seront meilleurs juges que mes mots...

"Plats décorés d'une plaque centrale rectangulaire à froid, encadrement de filets dorés fins rejoints dans les angles par des fleurons dorés, deux roulettes à froid concentriques en encadrement extérieur des plats, le tout encadré d'un jeu de filets gras et maigres dorés. Dos à trois faux-nerfs plats surmontés d'une roulette dorée de type zig-zag, jeux de roulettes dorées en tête et en queue du dos, compartiments décorés d'un fleuron à froid et d'un encadrement de filets dorés fins, losange fileté doré au centre, le caisson central au dos étant décoré d'un grand fer à froid avec un cartouche doré, encadrement de filets dorés. Titre doré entre les deux nerfs en haut du dos. Doublures et gardes de papier rose estampé à froid "type vaguelettes", encadrement intérieur de deux roulettes dorées. Jeu de deux roulettes dorées distinctes sur les coupes. Trois tranches dorées. Reliure signée en queue du dos "DUPLANIL". Ouf ! Pas facile à décrire... et j'ai dû être fort approximatif. A vos yeux pour juger si j'ai été juste.

Cette reliure recouvre l'édition portative des "Œuvres poétiques de Voltaire" (Paris, L. de Bure, 1824. Édition sur papier vélin. Portrait de Voltaire sur Chine collé d'après Delatour. Cette jolie édition a été imprimée par Firmin Didot.

Voilà, j'ai essayé d'être le plus complet possible. La reliure est en parfait état. L'intérieur également, sans rousseur. Très beau livre. Une édition romantique de Voltaire (1824) reliée à l'époque et de très belle façon. Ce n'est pas si courant, on serait même presque tenter de dire que cela se fait rare si quelque obscure bibliothécaire librairophobe ne nous avait calmer dans ces ardeurs biblio-enjolivo-descritives... Il se reconnaitra, il doit sourire, il sait qu'il a toute mon amitié. Un bon mot biblio-virtuel remplace souvent, à notre époque, une franche poignée de main.

Bref, je vous laisse admirer les quelques clichés (non professionnels et même totalement amateuristes) que j'ai pu en faire...


Cliquez sur les images pour les agrandir



Doublure. Encadrement de maroquin avec roulettes dorées.
Centre de papier glacé estampé à froid d'un motif de type "vaguelettes".



Un particularité technique de cette reliure que je tenais cependant à souligner. La charnière intérieure est en cuir, du même cuir que la reliure dans son ensemble, cette technique dite du "montage sur charnière cuir" donne solidité et esthétique au volume. Ici, Duplanil a cru bon (et il a eu raison à mon sens), d'appliquer une belle roulette dorée sur cette charnière, côté corps d'ouvrage (voir photos ci-dessous).


Volume à gauche et Plat à droite (charnière intérieure en maroquin, décorée de roulettes dorées)

Une autre petite information intéressante. Ce volume porte au contreplat l'étiquette de la "Galerie de Bossange Père, Rue de Richelieu, N°60." Je pense qu'il s'agit du lieu où le volume a été vendu originellement, neuf. Les Bossange était une très grande famille de libraires de la capitale à cette époque.



Nous découvrirons bientôt le relieur Courteval... à la même époque ou presque.

Bonne soirée,
Bertrand

jeudi 25 février 2010

La censure au XVIIIe siècle : Le cas du Bélisaire de Marmontel (1767). Voltaire au secours de la tolérance religieuse.





« Bélisaire est diffusé au début de février 1767. Le livre à peine paru, s’ouvre la fameuse querelle qui va durer un an et qui est marquée par la publication d’une série d’ouvrages ou d’opuscules destinés à défendre ou à attaquer le roman et son quinzième chapitre. », ainsi débute le texte de Robert Granderoute (Université de Pau), Bélisaire : Une décence éclatée.

Un ouvrage résume et symbolise à la fois l’expression de la résistance religieuse, à savoir, la Censure de la Faculté de Théologie de Paris (Paris, Veuve Simon, 1767). On l’appela à l’époque « la belle censure de la Sorbonne ». Elle parait pour la première fois, au format in-4, en français et en latin, dix mois après la diffusion de Bélisaire. Précédée d’une « Préface », assortie d’une sorte de conclusion, la Censure comprend quinze propositions regroupées en quatre parties ou articles.

Que reproche-t-on au Bélisaire de Marmontel ?

C’est le chapitre XV qui est l’objet des griefs de la Sorbonne. Sont mises en relief les phrases du chapitre qui sont considérées comme portant une atteinte directe à l’Ecriture et à la Tradition. C’est le fond même du Bélisaire qui est dénoncé. Marmontel accorde le salut à des héros païens. Le seule bienfaisance ne peut être justifier le salut à des hommes qui ont par ailleurs été coupables d’idolâtrie et d’autres fautes (violences contre les chrétiens, suicide, débauches, etc). Pour la Sorbonne, Marmontel « détruit la lumière de l’évangile ». Bélisaire est également accusé des blasphèmes les plus horribles. La Sorbonne sait pourtant bien qu’il s’agit là d’un Conte moral, d’une fable, elle attaque Marmontel et son Bélisaire parce qu’il consacre à la religion un chapitre qui ne s’imposait pas. De plus, Marmontel n’était pas un auteur obscur, inconnu, c’est un auteur déjà célèbre, académicien, et son livre a reçu le sceau de l’autorité publique. Par ailleurs Marmontel s’était gardé jusque là de toucher aux problèmes de la religion. La condamnation de Bélisaire est un symbole. Dans ce roman figure toutes ces nouveautés nuisibles dont les censeurs souhaiteraient arrêter la propagation.



J’ai sous les yeux une édition donnée par la même Veuve Simon au format in-12, cette même année 1767. Cette édition « portative » de la Censure du Bélisaire est en 24 pages de Préface et 192 pages. Elle se trouve dans un volume relié en veau à l’époque, avec un autre ouvrage, sans page de titre et dont la signature du premier cahier est « X » et qui a pour titre en haut de page « Anecdote sur Bélisaire. » Une note de bas de page indique que cet ouvrage est « Par l’Abbé Mauduit, qui prie qu’on ne le nomme pas. » On trouve à la suite et en pagination continue une Deuxième Anecdote, puis un "Extrait d’une lettre écrite de Genève à M. *** sur la liste imprimée des propositions que la Sorbonne a extraites de Bélisaire pour les condamner", puis « Les XXXVII vérités opposées aux XXXVII impiétés de Bélisaire, par un bachelier ubiquiste. », puis un "Billet de M. de V. adressé à M. D., puis une Réponse de M. Marmontel à une lettre de M. l’Abbé Riballier, syndic de la Faculté de Théologie de Paris", puis une autre Lettre au même Riballier, puis une Lettre de M. de V. à M. Marmontel du 7 août 1767, puis un « Exposé des motifs qui m’empêchent de souscrire à l’intolérance civile. », et enfin, une Lettre de M. de Voltaire à M. le Prince Gallitzin, à Ferney le 14 août 1767. L’ensemble de cette deuxième partie reliée à la suite de la censure est paginée d’un seul tenant de 241 à 352, et ce sans manque de feuillet dans le volume qui se trouve parfaitement conservé dans son état d’origine. Les deux Anecdotes sur Bélisaire et les Lettres sont l'œuvre de Voltaire. On sait que Voltaire fut le plus ardent défenseur de Marmontel dans cette histoire. Condamné pour impiété et hérésie, Marmontel dut se réfugier à Spa pendant cette tempête.



Je ne peux m’empêcher de citer Voltaire dans ses œuvres, à savoir un passage de la Première anecdote sur Bélisaire :

« (…) Ce qui m’attache le plus à ma religion, c’est qu’elle me rend meilleur, et plus humain. S’il fallait qu’elle me rendît farouche, dur, et impitoyable, je l’abandonnerais, et je dirais à Dieu, dans la fatale alternative d’être incrédule ou méchant: Je fais le choix qui t’offense le moins. »



Voltaire use ici avec brio de la satire.

A quelle édition correspond ce fragment paginé 241 à 352 qui est pourtant bien complet. Il semblerait que ce morceau devait se placer à la suite de l’édition du Bélisaire de Marmontel en 238 pages donnée la même année 1767 chez Merlin à Paris (on retrouve cette adresse à la page 268).

Toutes les pièces imprimées ici semblent bien dater de 1767. On sait que ces quelques pièces de Voltaire furent réimprimées dans le courant de l’année suivante sous le titre « Pièces relatives à Bélisaire ». Nous avons donc ici, reliées ensemble, à l’époque, et de la meilleure façon, un ensemble à la fois anti et pro-Marmontel. L’amateur de l’époque a souhaité regrouper au plus vite les pièces relatives à cette affaire. La réunion est intéressante. On sait que la Première anecdote sur Bélisaire a paru fin mars 1767, et que la Deuxième anecdote suivit en avril. Christophe de Beaumont (celui qui condamna l'Emile de Rousseau quelques années auparavant), voulant surpasser en intolérance la censure du chapitre XV de Bélisaire par la Sorbonne, publia le 31 janvier 1768, un Mandement, qui reçut pour réponse de la part de Voltaire la Lettre de l’archevêque de Cantorbéry à M. l’archevêque de Paris. Cette lettre, parue après janvier 1768, et qui ne se trouve pas dans notre volume, montre que le volume que nous avons en mains a été très certainement relié avant le début de 1768.

Marmontel en est sorti grandi. Voltaire y affirma tout son talent d’apôtre de la tolérance religieuse.

Ceci n’est qu’une esquisse, je vous laisser fouiller dans les annales de cette histoire passionnante.

En espérant ne pas avoir été trop brouillon dans la rédaction de ce billet presque écrit à main levée… Les plus instruits qui nous lisent et les plus cultivés ne manqueront pas de compléter en commentaire.

N’oublions pas qu’un blog, à mon sens, est avant tout, une invitation au voyage… seulement une invitation. J'essaye de vous y inviter, par tous les moyens.

Bonne journée,
Bertrand

mercredi 24 février 2010

Quelques brèves du Feuilleton de la Bibliographie de la France pour l'année 1850.


Un peu de lecture de l'ancien temps. J'avais mis ces quelques clichés de côté pour vous. Il s'agit de quelques annonces publiées dans le Feuilleton de la Bibliographie de la France pour l'année 1850. Cela montre bien, je trouve, les préoccupations du métier de libraire et d'imprimeur à cette époque, avec les petits tracas, les demandes, les publicités, les annonces diverses. Je vous laisse farfouiller dans ces sympathiques brèves, toujours intéressantes quelques cent-soixante années plus tard.


Cliquez sur les images pour les agrandir







Bonne journée,
Bertrand

mardi 23 février 2010

Une reliure angloise pour se réconcilier avec la Perfide Albion. Bound by R. STORR, Grantham.




Chers amis,

j'ai déjà dis quelque part, ici ou ailleurs, que je n'étais pas convaincu par la qualité des reliures anciennes en provenance d'Angleterre, et ce, à peu près quelque soit le siècle, à l'exception peut-être des reliures estampées à froid de la première moitié du XVIe siècle dont nous avons d'ailleurs déjà parlé ici il y a quelque temps. Les reliures anglaises du XVIIIe siècle, quand elle sont bien conservées, sont d'un style assez fruste ou douteux (question de goût, je le reconnais). D'autre part, et c'est sans doute là ce qui me gêne le plus, le cuir (et notamment le veau) utilisé à Londres ou dans les autres villes du Royaume d'Angleterre pour confectionner les reliures, ne s'est presque jamais bien conservé. Je m'explique. Le cuir, soit suite à des défauts de tannage ou de préparation, soit suite à des problèmes de stockage des livres reliés (serait lié au climat humide de l'Angleterre...), est la plupart du temps devenu au fil des siècles, friables cassant, sans souplesse, en deux mots, sans résistance. Cela s'observe notamment aux niveaux des mors qui sont presque toujours fendus sur toute la longueur. Le cuir s'effrite, est réduit en poussières. Cela ne donne guère envie d'acheter une belle EO de quelque auteur fétiche de cette île, reliée sur place. On préfèrera alors voir reliée une EO de Pope ou de Swift, en France. Désolé pour nos amis d'outre-Manche qui je l'espère pourront sans l'ombre d'un problème venir me contredire et apporter des contre-arguments à mes délires bibliomaniacodépressifs. Mais je reste sur mon idée.

Voilà pourtant que ce matin, j'ai bien été obligé de constater qu'un relieur anglais, au moins un, avait fait son travail correctement, plus que correctement même.




Il s'agit d'une série de 3 petits volumes de format in-18 reliés en plein maroquin vert amande à grain long. L'exemplaire est à l'état proche du neuf, il n'a jamais ou très peu été manipulé. C'est évident. Ce qui nous permet de découvrir le travail de ce relieur dans son état d'origine. Précisons tout d'abord que cette reliure a été exécutée sur un ouvrage peu commun intitulé "Lives of scottish poets" (6 parties en 3 vol. in-18, London, Printed for T. Boys, 1822. Avec 6 jolis titres-frontispices). Pour décrire cette reliure que je vous livre malgré tout en images, je dirais qu'elle est finement ornée dans le goût de l'époque. Les dos à trois faux-nerfs plats sont décorés de filets dorés fins, le dos des volumes est orné de fers dorés assez proches de nos fers romantiques de la même époque (notamment ceux utilisés par les frères Thouvenin à Paris). Le titre et la tomaison sont dorés sur des pièces de veau rouge (à mon goût ça gâche un peu l'harmonie des dos que j'aurais plutôt vus titrés directement sur le cuir vert amande), les plats sont encadrés d'une simple roulette dorée comme on pourrait en voir à Paris sur les reliures de la même époque. De même une roulette dorée sur les coupes vient affiner l'ensemble. Les doublures et les gardes volantes sont faites d'un papier marbré assez commun pour l'époque. On note une roulette à froid, assez discrète, en encadrement intérieur des plats (je l'aurais bien vue plutôt dorée... affaire de goût), les tranches sont marbrées, et l'ensemble est très bien exécuté. Les tranchefiles sont en coton blanc et rose alterné, très simples.



De qui sont ces reliures me direz-vous ?

Chaque volume porte, au second plat, l'étiquette du relieur "R. STORR", que je reproduis ci-dessous. "Bound by R. STORR, Grantham."



Que sait-on de ce relieur ?

De mon côté, rien. Je ne le connaissais pas. Jamais rencontré sur aucun livre qui m'étais passé entre les mains. Après quelques recherches dans les bibliographies de relieurs et Google Books, je m'aperçois que je ne parviens pas à en savoir plus. Il a exercé dans la première moitié du XIXe siècle, ça on le savait déjà compte tenu de l'édition que je vous présente. Rien d'autre.

Voilà un relieur anglais, qui fait très bien son travail, et dont je n'arrive pas à avoir une biographie détaillée. Je vous mets donc à contribution, amis de la Perfide Albion ou vénérables bibliophiles anglois, pour nous livrer sur l'heure, les états de service de ce terrible relieur anglais. Je continue à chercher de mon côté.

Votre avis sur cette reliure m'intéresse, ainsi que votre avis sur la reliure angloise au fil des siècles. Peut-être (certainement) suis-je dans l'erreur en pensant qu'il n'y a décidément qu'en France qu'on a sur relier avec art les livres des cinq derniers siècles (propos volontairement provocateurs qu'il serait inutile et suicidaire d'oser relever...)

Bonne journée,
Bertrand

lundi 22 février 2010

Acquisition récente : Les zizags d'un curieux par Octave Uzanne (1888). Exemplaire de dédicace à l'artiste décorateur Adolphe Giraldon.




Quand on ne sait plus où aller, on va presque toujours aux fondamentaux. Mon fondamental à moi, c'est Octave Uzanne. Eh oui ! Le revoilà diront les plus grincheux. Encore ! Dirons les impatients. Et pourtant c'est vrai, Octave est toujours là quand il le faut. Après un weekend plus que chargé pendant lequel je n'ai pas trouvé le temps de publier sur le Bibliomane moderne (les fidèles bibliomano-dépendants m'en excuseront), je me rattrape aujourd'hui lundi avec cet arrivage tout frais, tout juste posé sur mon bureau, et déjà pour vous.

Tout d'abord je prie le Bibliophile Rhemus d'accepter mes plus uzanniennes excuses pour cette présentation que je sais par avance très douloureuse... les affres de la technique mélangés au bras qui tremble du vainqueur font que quelque fois (souvent...), on assiste à la scène en spectateur, ce qui n'est cependant déjà pas si mal.

Voici donc l'objet du délit.

Les zigzags d'un curieux, causeries sur l'art des livres et la littérature d'art, par Octave Uzanne. Il s'agit d'un volume in-12 (18,5 x 13 cm) de III-307 pages. Il s'agit d'une édition de la Maison Quantin, et l'achevé d'imprimer date du 15 mai 1888. L'exemplaire est relié en demi-chagrin prune, dos lisse orné en long. La tête du volume est dorée, le reste des tranches non rognées, les belles couvertures imprimées en doré sur un papier bleu sombre façon crocodile sont conservées. La reliure est de l'époque ou des quelques années qui suivirent l'année d'édition, soit entre 1888 et 1895 au plus tard je pense. La reliure est de bonne facture mais n'est pas signée. On aurait préféré un demi-maroquin au demi-chagrin (je n'aime pas le chagrin, c'est dit !). Quoi qu'il en soit, la reliure est parfaitement conservée et l'intérieur du volume également. Il s'agit d'une édition au tirage limité à 1.065 exemplaires, comme suit : 1.000 exemplaires sur vergé de Hollande ; 30 exemplaires sur Whatman ; 30 exemplaires sur papier impérial du Japon et enfin seulement 5 exemplaires sur Chine, non mis dans le commerce. L'exemplaire que je vous présente porte le n°11 et est un des 1.000 exemplaires sur vergé de Hollande. Il ne s'agit donc pas du papier le plus rare mais du papier ordinaire pour cet ouvrage. Ce beau volume est illustré d'un joli frontispice gravé, non signé, mais qui est de Félix Buhot. C'est vraiment une belle illustration de la condition du Bibliomane (ou du Bibliophile).

Que vous dire de ce volume ? Qu'il s'agit, comme il l'avait fait deux ans plus tôt avec "Nos amis les livres, causeries sur la littérature ancienne et la librairie" (1886, P. Quantin, même format, même imposition typographique), d'un recueil d'articles déjà parus dans la revue Le Livre dont Octave Uzanne était le rédacteur en chef et Directeur. Nous avons déjà parlé de cette revue dans les colonnes du Bibliomane moderne, je vous invite donc à vous y reporter. Ce n'est donc ici que du réchauffé (Uzanne aimait bien ça...), rien de neuf sinon une courte préface. La lecture de ce petit volume est fort utile aux bibliophiles, y compris aux bibliophiles modernes. On y apprend toutes sortes de choses sur le bibliophile et le livre.



Particularités de l'exemplaire ? il s'agit de l'exemplaire offert par l'auteur à son ami Adolphe Giraldon : "à mon excellent ami Adolphe Giraldon, témoignage de notre vieille camaraderie. Très cordialement, Octave Uzanne". L'exemplaire a été par ailleurs relié spécialement pour Adolphe Giraldon avec ses initiales dorées dans un fer Art Nouveau, au dos (voir photographie ci-dessous).


Adolphe Giraldon était un grand décorateur et illustrateur de cette période et jusqu'aux premières années du XXe siècle. Ses dates sont presque identiques à celles d'Octave Uzanne, ils étaient pour ainsi dire du même âge et sont morts à peu d'années d'intervalles. Giraldon était né en 1855 et est mort en 1933. Octave lui était né en 1851 et est mort en 1931. Cet envoi démontre une "vieille camaraderie", intéressante du point de vue littéraire et bibliophilique. Adolphe Giraldon était bibliophile, c'est attesté par la vente de sa bibliothèque à sa mort en 1933. Catalogue que malheureusement je ne possède pas (avis aux amateurs... je suis preneur).

Voilà, tout est dit ou presque. Cet exemplaire m'a charmé par son envoi évidemment. Car je possédais déjà deux autres exemplaires de ce même ouvrage, un broché et l'autre en cartonnage simple à la bradel. Rien d'unique donc. Ici, c'est le maître qui parle.... chut ... !!!

Bonne journée,
Bertrand

vendredi 19 février 2010

Potins de bibliophiles : La vente de la bibliothèque d'Eugène Paillet.




Je lisais ceci hier soir, très tard... (*) :

"Grand évènement dans le monde des bibliophiles - le conseiller Eugène Paillet, président des Amis des Livres, vient de céder sa bibliothèque en bloc au libraire Morgand... moyennant la somme rondelette d'un demi-million. On se souvient du joli volume de notre confrère Henri Beraldi : la Bibliothèque d'un bibliophile ; on trouvait dans ce spirituel ouvrage, aujourd'hui épuisé et archirare, le catalogue complet annoté et paraphrasé ingénieusement de toutes les merveilles de la collection Paillet. On peut dire qu'après... l'emprunt Morgand, tous ces imcomparables volumes vont être dispersés aux quatre coins du monde ; c'est un beau domaine qui se morcelle, aussi le potin est-il grand dans toutes les potinières des amateurs ; MM. les bibliophiles ne s'abordent plus depuis quinze jours sans échanger ces quelques mots, avec de grands gestes.

"Eh bien ! vous savez la nouvelle... ?
- Paillet ... n'est-ce pas ... ?
- Parfaitement, vous y êtes ... 500.000 francs à Morgand.
- Belle affaire ...
- Pour Morgand ?
- Non, pour Paillet ...
- Bah ? après le coup du catalogue Béraldi ... je flairais la chose.
- Et moi donc !
- Quel malin ! et vous verrez qu'il recommencera un catalogue sur de nouveaux frais.
- Parbleu ! vous pouvez y compter !"

L'article n'est pas signé, mais j'y vois là la plume acerbe de l'Octave envers son Ami des Livres, l'Eugène...

A lire également, sur le même sujet, l'article que Xavier nous avait donné en août dernier ICI.

(*) Octave Uzanne, Le Livre, Bibliographie rétrospective, 7e année, 1886, Chronique du livre, pp. 381-382.

Bonne journée,
Bertrand

Actualité : La BNF acquiert le manuscrit original des mémoires de Casanova (18 février 2010).



Copie d'écran du site de l'Express.


Hasard des lectures de news on line, voici ce que je lis ce soir :

"La Bibliothèque nationale de France (BNF) a acquis jeudi un ensemble jugé exceptionnel de manuscrits de Giacomo Casanova, comprenant notamment les mémoires du célèbre espion, diplomate, séducteur et mémorialiste vénitien du XVIIIe siècle.


Le manuscrit original d'"Histoire de ma vie" est la pièce maîtresse de cet acte d'acquisition, signé par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand pour la BNF. Quelque 3.700 pages manuscrites composent ces mémoires rédigées en français par Casanova (1725-1798) entre 1789 et 1798.

"Ce monument de la langue française est un témoignage émouvant, une fresque vivante et haute en couleurs des aventures du génial mémorialiste", a estimé jeudi le ministre de la Culture dans un communiqué, se félicitant de l'entrée dans les collections nationales de cet "extraordinaire témoignage de l'Europe des Lumières".

Le manuscrit d'"Histoire de ma vie" avait été cédé en 1821 à l'éditeur allemand Brockhaus par la famille de Casanova. Cette influente famille d'éditeurs de Leipzig a réussi à conserver le manuscrit pendant deux siècles, en dépit des vicissitudes de l'histoire.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le manuscrit avait en effet été sauvé des bombardements, caché par Frédéric-Arnold Brockhaus avant d'être transporté hors de Leipzig par camion militaire américain en 1945.

Sous le titre de "Mémoires de Casanova", quelques 500 éditions ont vu le jour depuis 1822 sans qu'aucune ne puisse se référer au manuscrit original. Ce dernier avait finalement été publié intégralement en français en 1960 par les éditions Brockhaus et Plon.

Cette acquisition patrimoniale, la plus importante réalisée jusqu'à présent pour la BNF, a été rendue possible grâce à un "généreux mécène", signale le communiqué, sans donner plus de précisions sur l'identité de ce mécène.

La BNF a programmé une exposition à l'automne 2011 qui sera l'occasion de dévoiler pour la première fois au public ce manuscrit. AP"
(nouvelObs.com AP | 18.02.2010 | 19:08)


Affaire à suivre. On aimerait connaître, et le généreux mécène anonyme et le montant de la transaction...

Bonne nuit,

Bertrand


jeudi 18 février 2010

L'incroyable Collection des frères Dutuit. Un catalogue de livres précieux et de manuscrits extraordinaires (1899).




Chose promise, chose due. Voici quelques photographies de l'énorme catalogue de la Collection Dutuit, catalogue entièrement consacré aux livres précieux et aux manuscrits. Car le Collection Dutuit c'est aussi des monnaies, des bronzes antiques, des émaux, des peintures hollandaises (XVIIe s.) et françaises (XVIIIe s.), des dessins et des estampes (10.000 pièces, dont l'œuvre gravé de Dürer et de Rembrandt), des majoliques italiennes, des faïences françaises, etc. A vous faire tourner la tête ! Cette Collection fut réunie par deux frères amateurs d'art, Eugène et Auguste Dutuit, et léguée en 1902 à la Ville de Paris par Auguste et conservée dès lors au Petit Palais où elle se trouve toujours.



Dimensions du livre fermé : 46 x 32 cm environ.


L'excellent site internet de l'Institut National de l'Histoire de l'Art résume parfaitement ce qu'a été la carrière de collectionneurs amateurs d'art des frères Dutuit, je vous laisse vous y référer pour de plus amples détails.

De mon côté je me contenterai de vous mettre sous les yeux quelques belles pages de ce superbe catalogue digne de toutes les éloges. A vrai dire, je n'en possède pas de plus beau et de plus passionnant à lire et à admirer. Les catalogues Rothschild et autres grandes collections de la même époque sont loin derrière en terme de beauté et de magnificence (je ne parle pas du contenu - car un Picot/Rothschild vaut tout l'or du monde... enfin presque...). Je vous laisse admirer. Je ne sais pas quel a été le prix de revient d'un tel catalogue mais le coût de fabrication a dû être énorme. Papier de très grande qualité. Format plus qu'imposant. Très nombreuses illustrations par des bois gravés reproduits dans le texte, nombreuses chromolithographies de reliures, typographie impeccable.



Le tirage est de 350 exemplaires. Tous les bibliophiles du moment ne purent être servis, c'est certain ! Mais les plus grands des bibliophiles se pressèrent certainement à la porte de Morgand-Rahir pour en obtenir un ! Je suis très heureux de faire partie de ces privilégiés (quand le privilège ne nuit pas à autrui... cela a du bon ! - et là je ne crois nuire à personne en feuilletant délicatement cet immense catalogue sur la table, presque entièrement couverte).

Regardez plutôt.

Cliquez sur les images pour les agrandir.













Et n'oublions pas que nous sommes en 1899...

Bonne soirée,
Bertrand

mercredi 17 février 2010

Devinette pour bibliophile : Le plus grand catalogue de bibliothèque privée jamais rencontré !


Simple devinette pour bibliophiles, ou simple facétie de bibliomane moderne :

Je suis un catalogue imprimé de bibliothèque privée, le plus grand rencontré à ce jour (mais peut-être existe-t-il un catalogue encore plus grand... mais j'en doute).

Je mesure environ 46 cm de hauteur par 32 cm de largeur, je pèse sans doute plus de 7 ou 8 kilogrammes, je suis le témoin d'une époque révolue...

Qui suis-je ?

Bonne journée,
Bertrand

Regardez ce que peuvent donner une femme nue, un chat noir et du talent...



Premier plat de couverture, papier beige, épais et cassant.


Histoire sans paroles. Le Bibliomane moderne vous offre du plaisir pour les yeux !

Suite de 6 eaux-fortes non signées publiées sous couverture illustrée de la même eau-forte que le titre également gravé à l'eau-forte. Cette suite est intitulée "Six caprices à l'eau-forte." Elle est publiée chez L. Joly, 19 quai St-Michel à Paris. Format env. 31 x 21 cm pour les feuilles et 17 x 12,5 cm pour l'estampe. Aucune information précise pour le moment sur cette bien jolie suite à l'eau-forte, probablement publiée vers 1880-1890. Je n'ai pour le moment aucune idée de l'artiste qui les a produites (j'ai bien une petite idée quand même mais je n'ai pas encore assez d'éléments pour me prononcer). C'est une belle et bonne main ! Aucune idée non plus du tirage de cette suite.

Admirez ! Je vous laisse deviner s'il y a ou non un message caché derrière cette suite bien mystérieuse...


Titre imprimé sur papier vergé. Les autres planches sont tirées sur le même papier.



Planche I intitulée "Les Crêpes"



Planche II intitulée "Illusions perdues"



Planche III intitulée "Pudeur"



Planche IV intitulée "Harmonie"



Planche V intitulée "Hygiène"



Planche VI intitulée "Carnaval"


En scrutant Google vous trouverez certainement le prix que j'ai payé pour cette suite... mais rien d'autre, et Google Books ne vous sera, j'en ai peur, d'aucune utilité... à moins que Martin... (Mais où est-il au fait Martin ?)

Bonne journée,
Bertrand

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