Aujourd'hui j'avais le choix pour vous livrer un billet sur le Bibliomane moderne. Vous parler d'un catalogue de vente de la bibliothèque d'un bibliophile que je ne connaissais pas encore (vente de 1855), catalogue reçu ce matin. Je vous en parlerai bientôt. Vous parler de "L'art d'aimer les livres et de les connaitre, lettres à un jeune bibliophile par Jules Le Petit, Paris, chez l'auteur, 1884" (je viens d'en recevoir un exemplaire broché, ce livre me plait, et par son contenu, et par sa conception matérielle même, beau papier, eau-forte spirituelle, impression, etc).
Mais mon choix s'est porté sur une belle lettre reçue hier. O ! Elle n'avait pas été envoyée la veille ! Et surtout elle ne m'était pas adressée. Comme je vous l'ai peut-être déjà dit ici, j'aime collecter les impressions de bibliophiles, leur vécu, leur intimité. C'est pourquoi, chaque fois que l'occasion se présente, je fais l'acquisition de lettres autographes de libraires, bibliophiles, collectionneurs et autres bibliomanes de tous poils !
Voici celle qui vient de me tomber entre les mains.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Je transcris le texte ci-dessous :
Lundi 21 août 1865.
Mon cher Aubry (1),
aussitôt mon retour à Paris dont je m'étais sauvé pour chasser mes migraines (et je repars demain pour toute la semaine) que je vous remercie de cette preuve de votre bon souvenir qui m'a fait tant de plaisir, et en attendant que je ne prenne le chemin de cette belle librairie, où on devrait aller tous les jours, croyez à tous les voeux que je fais pour le rétablissement de l'excellente Madame Aubry et en sincère attachement de votre tout dévoué.
Signé Mellinet. (2)
" (...) cette belle librairie où on devrait aller tous les jours. (...) " Voici un bien bel hommage au libraire Auguste Aubry !
(1) Auguste Aubry est une figure importante de la librairie parisienne de l'époque. Il publia notamment une collection aujourd'hui recherchée des amateurs "Trésors des pièces rares et inédites" (vingt volumes aux tirages limités parus entre 1855 et 1872). On connait également son célèbre Bulletin du bouquiniste dont le premier numéro parut en 1857, véritable gazette du bibliophile avec catalogue à prix marqués, articles de fond, etc. Il est fait allusion dans cette lettre à la mauvaise santé de Madame Aubry. On apprend qu'elle est décédée par une annonce dans le Bulletin du bouquiniste de 1866. Auguste Aubry meurt en 1878.
(2) Émile Henry Mellinet (1er juin 1798 à Nantes - 20 janvier 1894 à Nantes) était un général français. Fils de l’adjudant général baron François-Anne Mellinet et de Rosalie Malassis qui élève seule ses enfants après son divorce et la naissance d’Emile, il est né le 1er juin 1798, à Nantes. La nomination de baron de son père n’a jamais été enregistrée, mais l’Empire à l’instar de la Royauté nomme baron tous les officiers accédant au grade de colonel. Il devient l'une des figures les plus populaires de la vie locale: Il remplace le général Magnan comme Grand Maître au Grand Orient de France de 1865 à 1870, et favorise l'épanouissement des Arts et Lettres, joue au Théâtre de Compiègne; passionné de musique, il contribue à l'organisation des musiques régimentaires et compose quelques morceaux qui sont très goûtés des Nantais ; bibliophile, il donne au ministère de la Guerre une importante collection d'ouvrages militaires et, à la bibliothèque de Nantes, un fond précieux d'autographes. (source Wikipedia pour plus de détails).
Bonne journée,
Bertrand