vendredi 10 avril 2009

Pierre Marteau ou l'homme aux mille pages de titre...


Bonjour,


Rassurez-vous, je ne vais pas essayer de vous faire ici en quelques dizaines de lignes, le portrait et l'historique de "Pierre Marteau", imprimeur ou éditeur imaginaire bien connu des bibliophiles depuis le XVIIe siècle. Ce serait, et trop compliqué de faire quelque chose d'exhaustif et trop long pour ce blog dont les lecteurs sont déjà abreuvés quotidiennement.

Je me contenterai donc de rappeler pour ceux qui ne s'intéressent pas forcément à ce morceau de la bibliographie qu'est le XVIIe siècle, que Pierre Marteau est un nom qu'on trouve au bas des pages de titre de très nombreux ouvrages "dont on ne souhaitait pas voir divulguer la véritable identité". Il masque ainsi de grands noms de la librairie et de l'édition du Grand siècle, notamment en ce qui concerne les productions hollandaises. Ecrits licencieux, politiquement incorrects, interdits, pamphlets, etc, autant d'écrits qui ne permettaient pas sous Louis XIV une transparence nette. C'est ainsi que les Elzevier d'Amsterdam ou de La Haye, que même certains éditeurs français de Paris et de Province, contrefaisant un ouvrage ou simplement voulant conserver l'anonymat, se sont servis du patronyme "Pierre Marteau" pour signer leurs productions. Ce sont sans doute plusieurs milliers de titres qui ont été publiés de la sorte.

Il me semble avoir lu (je cite de mémoire) que c'est le Recueil de diverses pièces etc... qui porte pour la première fois cette adresse de Pierre Marteau, et ce en 1660. Ce serait donc le point de départ d'une longue aventure.

Evidemment, Pierre Marteau eut des rejetons, des cousins, des parents guère plus discrets. C'est ainsi qu'on rencontre au détour d'éditions peu recommandables (enfin, moi je les adore), les noms de "Jean L'Enclume", "Adrien l'Enclume, gendre de Pierre Marteau", "Pierre le Sincère", etc etc.

Voilà ce qui me préoccupe aujourd'hui. Si l'on sait avec certitude (ou presque) la date de la première utilisation de l'adresse "Pierre Marteau", 1660.

Quelle est la date de la dernière utilisation de cette adresse ?

Je croyais, de ce que j'avais pu voir, que son utilisation s'arrêtait au milieu du XVIIIe siècle (notamment avec des éditions des lettres persanes de Montesquieu (1744 et années suivants), mais je viens de tomber sur deux textes publiés respectivement en 1781 et 1783 et qui portent tous les deux l'adresse de Pierre Marteau à Cologne.

Existe-t-il d'autres ouvrages portant cette adresse publiés encore des années après (après 1783) ?

Je vous laisse voir ce que vous trouvez de votre côté. J'essaye de faire un petit bilan de ce que je trouve du mien, et nous en reparlerons ici même.

Je donne pour mémoire les deux adresses dont je vous parle, ci-dessous.

Morale enjouée ou recueil de fables, contes, etc. par le Marquis de Culant,
Cologne, Pierre Marteau, 1783. In-8.



L'Homéide, poème en quatre chants, à Frédéric II, par le Marquis de Culant,
Cologne, Pierre Marteau, 1781. In-8.



Référence ancienne sur Pierre Marteau : Léonce Janmart de Brouillant, Histoire de Pierre du Marteau, imprimeur à Cologne, Paris, Quantin, 1888 ; Genève, Slatkine Reprints, 1971.

Bonne journée,
Bertrand

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