Joyeuses Pâques (1) ! Aujourd'hui je vais vous exposer une nouvelle bluette juste arrivée sur mes rayons. Ce n'est ni un livre relié en maroquin, ni une lettre autographe d'Octave Uzanne, c'est une carte postale ancienne que vous pouvez voir ci-dessous.
LE BIBLIOPHILE, par Louise de Hem. Tableau exposé au salon de 1901 et dont il a été fait cette carte postale, probablement à l'occasion même de ce salon.
Louise de Hem (1866-1922) était pastelliste et peintre. Elle était la huitième et dernière fille de Henri de Hem (Dehem à l'état civil) et de Eulalie Bartier. Cette famille nombreuse connut des difficultés financières qui obligèrent le père à changer plusieurs fois de travail. Ainsi ils s'installèrent finalement dans le nord de la France. Louise de Hem nait à Ypres le 10 décembre 1866. Sa sœur Hélène, mariée au peintre de genre Théodore Cériez, l'introduit dans l'univers de la peinture. Dès 1876, c'est Théodore Cériez qui prend la place du chef de famille, le père étant décédé. Cériez remarque vite ses talents artistiques et lui apprend la peinture à l'huile et l'art de la nature morte. La jeune femme ne tarde pas à participer aux salons en sa compagnie. Elle complète sa formation à Paris où elle séjourne à plusieurs reprises au cours des années 1887 à 1891. Sur place, elle bénéficie notamment des conseils d'Alfred Stevens, qui l'encourage à expérimenter le pastel. Elle fréquente aussi quelques temps la célèbre académie Julian, où elle peut à loisir travailler d'après modèle vivant. A partir des années 1890, grâce à ses connaissances en matière de figuration humaine, Louise de Hem devient une portraitiste appréciée du public mondain. Elle signe aussi des tableaux de genre d'inspiration variée, souvent centrés sur un ou deux personnages. Elle aime peindre de belles dames dans des intérieurs, des enfants qui jouent, ou des scènes de dévotion. Attirée par les tonalités claires et chatoyantes, cette virtuose du pastel s'attache particulièrement au rendu de la lumière et à la création d'harmonies colorées. Progressivement, elle travaille de manière plus enlevée et plus libre : posée largement, la couleur vibre en autonomie par rapport au motif. L'apogée de la carrière de Louise de Hem se situe au début du XIXe siècle. En 1904, elle décroche une médaille d'or au salon de Paris avec La poupée japonaise. Sept ans plus tard, elle est faite chevalier de l'Ordre de Léopold. Avec la guerre, elle cesse définitivement d'exposer. Louise de Hem décède à Forest (Bruxelles) le 22 novembre 1922. En 1927, sa soeur Hélène lègue quarante-neuf de ses œuvres à la ville d'Ypres. Cette donation permet la renaissance du Stedelijk Museum, détruit avec ses collections pendant les hostilités. (Source : Dictionnaire des femmes belges du XIXe et XXe siècle, par Éliane Gubin).
Comme je vous le disais, une simple bluette, mais quelle bluette ! Une bluette pour bibliophile. Et cette petite carte postale insignifiante de prime abord, reproduisant cette œuvre peinte (huile ou pastel ?) pose questions, beaucoup de questions. Je vous les livre comme elles me viennent : Tout d'abord, qu'est devenue cette œuvre ? Fait-elle partie des quarante-neuf toiles léguées à la ville d'Ypres en 1927 ? Fait-elle partie du fonds du Stedelijk Museum ? Est-elle chez un collectionneur particulier ? Quand l'a-t-on vue pour la dernière fois ? La carte postale ne reproduit que bien imparfaitement je pense ce tableau, en noir et blanc qui plus est. Quelle technique a-t-elle utilisé ? Huile sur toile ? Pastels ? Ce bibliophile, est-ce une pure vue de l'esprit ou a-t-elle comme pour bon nombre de ses tableaux utilisé un modèle vivant ? si oui qui était ce bibliophile ? Ce tableau a été exposé pendant le salon de 1901 nous dit la légende de cette carte postale. De quel salon s'agit-il ? Dans quelle ville ? Autant de questions qui resteront sans doute pour la plupart sans réponse. Cependant cette carte postale m'a suffisamment émoustillé la fibre curiosistique pour que je m'y intéresse de plus près. Je vais donc essayer de contacter la ville d'Ypres et le Stedelijk Museum pour en savoir plus (mais je vais avoir un problème de langue...). De votre côté, si vous habitez à proximité de la ville d'Ypres et que cette recherche vous intéresse, à vous de jouer ! Il y a certainement pas mal de choses à découvrir pour savoir ce qu'il est advenu de son tableau et de son histoire après 1901 (2).
Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, je vois bien ce tableau comme un joli pendant au tableau de Carl Spitzweg Der Bücherwurm (Musée Georg Schäfer, Schweinfurt, Allemagne).
Bon dimanche,
Bertrand Bibliomane moderne
(1) Mais non Monsieur le gendarme, c'était pas du vin ! c'était du Chassagne-Montrachet premier cru 2009 ! Ah ? 3 points ? ... 4 peut-être ? Comment ça M'sieur l'agent un r'trait d'permis ?? ... Joyeuses Pâques quand même M'sieur le gendarme et mes amitiés à vot'dame ! ...
(2) pour information, un pastel de 73 x 59 cm intitulé Jonge vrouw in interieur (une dame dans son intérieur avec un livre) a été adjugé 2.640 euros en Belgique le 10 octobre 2009. Une cote donc assez faible pour ce peintre dont les adjudications semblent pourtant assez rare. Je ne sais pas si un catalogue raisonné de l'oeuvre peintre de Louise de Hem a été réalisé ?
Carte postale ancienne, vers 1901-1902.
Reproduction du tableau exposé au salon de 1901
"Le Bibliophile" par Louise de Hem.
Reproduction du tableau exposé au salon de 1901
"Le Bibliophile" par Louise de Hem.
LE BIBLIOPHILE, par Louise de Hem. Tableau exposé au salon de 1901 et dont il a été fait cette carte postale, probablement à l'occasion même de ce salon.
Louise de Hem (1866-1922) était pastelliste et peintre. Elle était la huitième et dernière fille de Henri de Hem (Dehem à l'état civil) et de Eulalie Bartier. Cette famille nombreuse connut des difficultés financières qui obligèrent le père à changer plusieurs fois de travail. Ainsi ils s'installèrent finalement dans le nord de la France. Louise de Hem nait à Ypres le 10 décembre 1866. Sa sœur Hélène, mariée au peintre de genre Théodore Cériez, l'introduit dans l'univers de la peinture. Dès 1876, c'est Théodore Cériez qui prend la place du chef de famille, le père étant décédé. Cériez remarque vite ses talents artistiques et lui apprend la peinture à l'huile et l'art de la nature morte. La jeune femme ne tarde pas à participer aux salons en sa compagnie. Elle complète sa formation à Paris où elle séjourne à plusieurs reprises au cours des années 1887 à 1891. Sur place, elle bénéficie notamment des conseils d'Alfred Stevens, qui l'encourage à expérimenter le pastel. Elle fréquente aussi quelques temps la célèbre académie Julian, où elle peut à loisir travailler d'après modèle vivant. A partir des années 1890, grâce à ses connaissances en matière de figuration humaine, Louise de Hem devient une portraitiste appréciée du public mondain. Elle signe aussi des tableaux de genre d'inspiration variée, souvent centrés sur un ou deux personnages. Elle aime peindre de belles dames dans des intérieurs, des enfants qui jouent, ou des scènes de dévotion. Attirée par les tonalités claires et chatoyantes, cette virtuose du pastel s'attache particulièrement au rendu de la lumière et à la création d'harmonies colorées. Progressivement, elle travaille de manière plus enlevée et plus libre : posée largement, la couleur vibre en autonomie par rapport au motif. L'apogée de la carrière de Louise de Hem se situe au début du XIXe siècle. En 1904, elle décroche une médaille d'or au salon de Paris avec La poupée japonaise. Sept ans plus tard, elle est faite chevalier de l'Ordre de Léopold. Avec la guerre, elle cesse définitivement d'exposer. Louise de Hem décède à Forest (Bruxelles) le 22 novembre 1922. En 1927, sa soeur Hélène lègue quarante-neuf de ses œuvres à la ville d'Ypres. Cette donation permet la renaissance du Stedelijk Museum, détruit avec ses collections pendant les hostilités. (Source : Dictionnaire des femmes belges du XIXe et XXe siècle, par Éliane Gubin).
Comme je vous le disais, une simple bluette, mais quelle bluette ! Une bluette pour bibliophile. Et cette petite carte postale insignifiante de prime abord, reproduisant cette œuvre peinte (huile ou pastel ?) pose questions, beaucoup de questions. Je vous les livre comme elles me viennent : Tout d'abord, qu'est devenue cette œuvre ? Fait-elle partie des quarante-neuf toiles léguées à la ville d'Ypres en 1927 ? Fait-elle partie du fonds du Stedelijk Museum ? Est-elle chez un collectionneur particulier ? Quand l'a-t-on vue pour la dernière fois ? La carte postale ne reproduit que bien imparfaitement je pense ce tableau, en noir et blanc qui plus est. Quelle technique a-t-elle utilisé ? Huile sur toile ? Pastels ? Ce bibliophile, est-ce une pure vue de l'esprit ou a-t-elle comme pour bon nombre de ses tableaux utilisé un modèle vivant ? si oui qui était ce bibliophile ? Ce tableau a été exposé pendant le salon de 1901 nous dit la légende de cette carte postale. De quel salon s'agit-il ? Dans quelle ville ? Autant de questions qui resteront sans doute pour la plupart sans réponse. Cependant cette carte postale m'a suffisamment émoustillé la fibre curiosistique pour que je m'y intéresse de plus près. Je vais donc essayer de contacter la ville d'Ypres et le Stedelijk Museum pour en savoir plus (mais je vais avoir un problème de langue...). De votre côté, si vous habitez à proximité de la ville d'Ypres et que cette recherche vous intéresse, à vous de jouer ! Il y a certainement pas mal de choses à découvrir pour savoir ce qu'il est advenu de son tableau et de son histoire après 1901 (2).
Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, je vois bien ce tableau comme un joli pendant au tableau de Carl Spitzweg Der Bücherwurm (Musée Georg Schäfer, Schweinfurt, Allemagne).
Bon dimanche,
Bertrand Bibliomane moderne
(1) Mais non Monsieur le gendarme, c'était pas du vin ! c'était du Chassagne-Montrachet premier cru 2009 ! Ah ? 3 points ? ... 4 peut-être ? Comment ça M'sieur l'agent un r'trait d'permis ?? ... Joyeuses Pâques quand même M'sieur le gendarme et mes amitiés à vot'dame ! ...
(2) pour information, un pastel de 73 x 59 cm intitulé Jonge vrouw in interieur (une dame dans son intérieur avec un livre) a été adjugé 2.640 euros en Belgique le 10 octobre 2009. Une cote donc assez faible pour ce peintre dont les adjudications semblent pourtant assez rare. Je ne sais pas si un catalogue raisonné de l'oeuvre peintre de Louise de Hem a été réalisé ?