La demi-reliure romantique n’apparait guère que vers la fin du XVIIIe siècle.
C’est au début du XIXe qu’uelle prend réellement son essor et remplace progressivement la reliure en pleine basane ou en veau (plus ou moins marbré, héritier des siècles précédents).
Dès 1815/1820 on rencontre des demi-reliures en veau ou en maroquin long avec des ornements élégants. Après 1825, ces nouvelles reliures se répandent et se perfectionnent jusqu’au début du Second Empire.
On utilise pour ce type de reliure : du veau, du maroquin à grain long, du maroquin Anglais ou chevrette ; puis à partir de 1840 plus couramment du chagrin en faisant alterner toutes les nuances de couleurs.
Ce qui distingue les demi-reliures de cette époque, c’est d’abord l’excellence de la dorure, la frappe dans les ornements, dans les caractères utilisés et dans la variété infinie de ceux-ci.
Les grands relieurs du temps ; les Thouvenin, Purgold, Simier, Ginain et Vogel enrichiront souvent le dos de leurs demi-reliures à l’aide de mosaïques, tout comme ceux de leurs reliures pleines. Les demi-reliures non signées, œuvres de relieurs moyens ou obscurs, peuvent souvent rivaliser pour le goût, la finesse et la netteté d’exécution avec les productions des maîtres.
A l’origine, on s’en tient aux fleurons dorés, alternant avec des fleurons à froid ; les nerfs plats sont ornés de palettes. Avec les reliures sans nerfs, les dos ornés en long apparaissent ou la fantaisie et l’imagination des doreurs sont les seules limites : bouquets, fleurs, entrelacs de lignes courbes, et emblèmes appropriés au texte.
Vers 1840, les ornements en long sont délaissés, c’est le retour des reliures à faux nerfs dont les compartiments sont entourés de larges filets gras.
Voici un bref aperçu des demi-reliures romantiques, il est toutefois un point commun à signaler chez tous : c’est la qualité du corps d’ouvrage (le corps d’ouvrage débute à la couture du volume et se termine après la rognure), que le relieur rogne ou non les cahiers, on retrouve toujours un livre cohérant et s’ouvrant aisément, sans faille ni bâillement.
Bien sur, chez les maîtres relieurs, ces qualités s’affirment avec encore plus d’éclats.
Dans la demi-reliure, le doreur n’a que le dos comme champ de travail, et toute son attention est concentrée sur cette bande étroite, ou il vouera tout son zèle et son art.
Sauf dans le cas des reliures de grand luxe, les reliures pleines romantiques sont exécutées en série avec la même plaque à froid que l’on applique au balancier.
Source d’inspiration : La bibliophilie nouvelle, Chroniques du Bulletin, 1927-1932
Xavier
NDLR : aucune des reliures présentées ci-dessous n'est signée... comme quoi...