« Glouton, coureur, méchant, lâche et galeux ; en somme, feu mon chien était presque un homme. »
Jules Janin
O ! Il a osé !
A peine remis d’une crise de Janinisme aïgue, nous voilà repartis dans les méandres de la vie du brave et bon Jules Janin.
Pour ceux qui auraient raté un épisode sur le Bibliomane moderne, je rappelle à nos aimables lecteurs courageux et entêtés, que Jules Janin est devenu subitement une sorte de mascotte à laquelle nous avons consacré successivement plusieurs articles.
Certains diront que la folie nous guette, qu’il serait temps de retrouver la raison et d’abandonner une bonne fois ce bonhomme rondouillard aux allures de pacha que nous ne cessons de porter aux nues. Et ils auraient sans doute raison. Mais la raison…
Bref, tout cela pour vous dire, qu’encore une fois, au détour d’une lecture fortuite, je suis tombé sur une série de physionomies du Monsieur, et que je me voyais mal vous cacher cette découverte plus longtemps. La science n’attend pas !
Ainsi, ce sont plus d’une dizaine de représentations du maître bibliophile, d’après des gravures du temps, que je vous propose de voir ce soir.
Ces gravures sont extraites de la revue bibliophilique rédigée et dirigée par Octave Uzanne, Le Livre moderne (on trouvera vite d’où vient l’inspiration pour le titre de ce blog… NDLR), revue du monde littéraire et des bibliophiles contemporains. Revue imprimée chez Quantin à Paris, et qui compta seulement deux années de parution (1890-1891) pour 24 numéros ou livraisons. Je vous reparlerai très bientôt de cette sublime revue à faire pâlir tous les apprentis sorciers qui oseraient aujourd’hui éditer une revue bibliophilique digne de ce nom, et juste un peu à la hauteur.
Mais revenons au brave Jules, « le Prince des critiques, le Diable à quatre du feuilleton, le Jupiter étonnant de la Quotidienne, du Constitutionnel et des Débats. »
L’autre brave de la bibliophilie, Octave, nous le dépeint comme un « épicurien de la gloire », à l’humeur « anacréontique » (il aimait la table et bacchus…).
Paul de St-Victor disait : « Il restera toujours un rayon sur son nom, autour de sa mémoire un vol d’abeilles murmurantes ; ce souvenir de grâce et de charme qui est le souvenir de la renommée. » (et il avait raison, tout au moins en ce qui nous concerne).
Uzanne nous dit que l’idée lui est venue d’un article sur cette série de portraits gravés de l’écrivain, en contemplant la collection d’un iconophile. Il nous apprend par ailleurs qu’on ne compte pas moins de trente portraits différents de Jules Janin et environ le même nombre de caricatures et de charges, depuis ses débuts en 1827 jusqu’à sa mort en 1874.
« Un embonpoint chaque jour plus accentué » nous dit-il. Mais également la variation des modes, des coiffures. Au début svelte et élégant, avec sa coiffure « à la girafe », ses cheveux bouclés, et à la fin de sa vie, plein de rondeur, ventru bonhomme, c’est devenu un « gros père » comme dit Uzanne.
Laissons découvrir au lecteur bibliomane moderne, cette série de portraits enlevés et qui donnent avec le recul, tout le sens du mot « temps ».
Les avantages d’internet sont évidents aujourd’hui pour retrouver ce genre de documents iconographiques, et quelle n’a pas été ma joie et ma surprise de voir qu’un site internet était entièrement consacré à Jules Janin, sa vie, son œuvre et son image. Je vous laisse le découvrir si ce n’est déjà fait. Bonne visite.
Site internet qui prolonge l’exposition présentée à la Bibliothèque de la ville de St-Etienne en 2004, année du bicentenaire de la naissance de Jules Janin dans cette ville : http://www.lectura.fr/expositions/julesjanin/indexjanin.htm
Voici en rappel et pour ne pas perdre le fil rouge… les autres articles consacrés à Jules Janin sur le Bibliomane moderne.
- L’Horace de Jules Janin (1860) - Encore ce bon Jules Janin - Le Livre (1870) - L'amour des livres par M. Jules Janin (1866)
PS : Au risque de lasser, deux autres articles sont déjà prévus sur le sieur Janin. Un concernant la vente de sa bibliothèque et un autre qui reste à découvrir…
Source : O. Uzanne, Le Livre moderne, 1890, tome II, pp. 193-204.
Amitiés,
Bertrand
A peine remis d’une crise de Janinisme aïgue, nous voilà repartis dans les méandres de la vie du brave et bon Jules Janin.
Pour ceux qui auraient raté un épisode sur le Bibliomane moderne, je rappelle à nos aimables lecteurs courageux et entêtés, que Jules Janin est devenu subitement une sorte de mascotte à laquelle nous avons consacré successivement plusieurs articles.
Certains diront que la folie nous guette, qu’il serait temps de retrouver la raison et d’abandonner une bonne fois ce bonhomme rondouillard aux allures de pacha que nous ne cessons de porter aux nues. Et ils auraient sans doute raison. Mais la raison…
Bref, tout cela pour vous dire, qu’encore une fois, au détour d’une lecture fortuite, je suis tombé sur une série de physionomies du Monsieur, et que je me voyais mal vous cacher cette découverte plus longtemps. La science n’attend pas !
Ainsi, ce sont plus d’une dizaine de représentations du maître bibliophile, d’après des gravures du temps, que je vous propose de voir ce soir.
Ces gravures sont extraites de la revue bibliophilique rédigée et dirigée par Octave Uzanne, Le Livre moderne (on trouvera vite d’où vient l’inspiration pour le titre de ce blog… NDLR), revue du monde littéraire et des bibliophiles contemporains. Revue imprimée chez Quantin à Paris, et qui compta seulement deux années de parution (1890-1891) pour 24 numéros ou livraisons. Je vous reparlerai très bientôt de cette sublime revue à faire pâlir tous les apprentis sorciers qui oseraient aujourd’hui éditer une revue bibliophilique digne de ce nom, et juste un peu à la hauteur.
Mais revenons au brave Jules, « le Prince des critiques, le Diable à quatre du feuilleton, le Jupiter étonnant de la Quotidienne, du Constitutionnel et des Débats. »
L’autre brave de la bibliophilie, Octave, nous le dépeint comme un « épicurien de la gloire », à l’humeur « anacréontique » (il aimait la table et bacchus…).
Paul de St-Victor disait : « Il restera toujours un rayon sur son nom, autour de sa mémoire un vol d’abeilles murmurantes ; ce souvenir de grâce et de charme qui est le souvenir de la renommée. » (et il avait raison, tout au moins en ce qui nous concerne).
Uzanne nous dit que l’idée lui est venue d’un article sur cette série de portraits gravés de l’écrivain, en contemplant la collection d’un iconophile. Il nous apprend par ailleurs qu’on ne compte pas moins de trente portraits différents de Jules Janin et environ le même nombre de caricatures et de charges, depuis ses débuts en 1827 jusqu’à sa mort en 1874.
« Un embonpoint chaque jour plus accentué » nous dit-il. Mais également la variation des modes, des coiffures. Au début svelte et élégant, avec sa coiffure « à la girafe », ses cheveux bouclés, et à la fin de sa vie, plein de rondeur, ventru bonhomme, c’est devenu un « gros père » comme dit Uzanne.
Laissons découvrir au lecteur bibliomane moderne, cette série de portraits enlevés et qui donnent avec le recul, tout le sens du mot « temps ».
Cliquez sur les images pour les agrandir
Les avantages d’internet sont évidents aujourd’hui pour retrouver ce genre de documents iconographiques, et quelle n’a pas été ma joie et ma surprise de voir qu’un site internet était entièrement consacré à Jules Janin, sa vie, son œuvre et son image. Je vous laisse le découvrir si ce n’est déjà fait. Bonne visite.
Site internet qui prolonge l’exposition présentée à la Bibliothèque de la ville de St-Etienne en 2004, année du bicentenaire de la naissance de Jules Janin dans cette ville : http://www.lectura.fr/expositions/julesjanin/indexjanin.htm
Voici en rappel et pour ne pas perdre le fil rouge… les autres articles consacrés à Jules Janin sur le Bibliomane moderne.
- L’Horace de Jules Janin (1860) - Encore ce bon Jules Janin - Le Livre (1870) - L'amour des livres par M. Jules Janin (1866)
PS : Au risque de lasser, deux autres articles sont déjà prévus sur le sieur Janin. Un concernant la vente de sa bibliothèque et un autre qui reste à découvrir…
Source : O. Uzanne, Le Livre moderne, 1890, tome II, pp. 193-204.
Amitiés,
Bertrand