Nouvelle petite série de bons mots sur l'amour des livres. Quelques petites perles pêchées ici et là dans les vieux livres eux-mêmes ou dans des ouvrages plus récents.
Savourez.
"Dans les livres je vois les morts comme vivants ; dans les livres je prévois l'avenir ; dans les livres les choses de la guerre se règlent ; des livres sortent les droits de la paix."
Richard de Bury (1287-1345),
Philobiblion excellent traité sur l'amour des livres, P., Aubry, 1856.
"Quel bonheur ! Cet Homère, ou ce La Fontaine, il est de la bonne date ; il fut relié en vieux maroquin, et même en veau fauve, doré par les années ; il appartenait à quelque galant homme des temps passés, dont il porte le chiffre ou les armes ; son nom, tracé d’une main pieuse, au premier feuillet, atteste un de ces propriétaires dont le souvenir agrandit l'âme et l'esprit du lecteur. - C'est donc vrai : mon livre appartenait à Racine, au grand Corneille !..."
"Un jour, pourtant, notre maniaque s'est arrêté, comme effrayé lui-même de cette course échevelée et vagabonde à la poursuite de l'impossible ; il a tendu la main, pour prendre appui, à l'un des hôtes nombreux qui encombrent sa demeure ; il voudrait un conseil, un mot qui fût un trait de lumière au milieu de la nuit épaisse qui lui dérobe le vrai chemin. "
"Théodore ne parlait plus, ne riait plus, ne jouait plus, ne mangeait plus, n'allait plus ni au bal, ni à la comédie. Les femmes qu'il avait aimées dans sa jeunesse n'attiraient plus ses regards, ou tout au plus il ne les regardait qu'au pied; et quand une chaussure élégante de quelque brillante couleur avait frappé son attention: «Hélas! disait-il en tirant un gémissement profond de sa poitrine, voilà bien du maroquin perdu!»"
"La bibliomanie, selon nous, c'est la passion des livres poussée à son dernier paroxysme, c'est la folie littéraire ; celui qui en est atteint est ou un monomane ou un ignorant. Le monomane et l'ignorant achètent et accaparent le livre rare sans discernement : l'un par manie et par aberration d'esprit, l'autre, doctus cum libro, pour suivre la mode du siècle, a amassé à force d'argent une collection où resplendissent l'or et le maroquin, pour faire parade des connaissances qu'il ne possède pas. La Bruyère, notre grand moraliste, avait bien raison lorsqu'il comparait sa bibliothèque à une tannerie !"
Philobiblion excellent traité sur l'amour des livres, P., Aubry, 1856.
"Quel bonheur ! Cet Homère, ou ce La Fontaine, il est de la bonne date ; il fut relié en vieux maroquin, et même en veau fauve, doré par les années ; il appartenait à quelque galant homme des temps passés, dont il porte le chiffre ou les armes ; son nom, tracé d’une main pieuse, au premier feuillet, atteste un de ces propriétaires dont le souvenir agrandit l'âme et l'esprit du lecteur. - C'est donc vrai : mon livre appartenait à Racine, au grand Corneille !..."
Jules Janin, L'amour des livres, P. Miard, 1866.
"Un jour, pourtant, notre maniaque s'est arrêté, comme effrayé lui-même de cette course échevelée et vagabonde à la poursuite de l'impossible ; il a tendu la main, pour prendre appui, à l'un des hôtes nombreux qui encombrent sa demeure ; il voudrait un conseil, un mot qui fût un trait de lumière au milieu de la nuit épaisse qui lui dérobe le vrai chemin. "
Gustave Mouravit, Le livre et la petite bibliothèque de l'amateur,
P., A. Aubry, s.d. (1869)
P., A. Aubry, s.d. (1869)
"Théodore ne parlait plus, ne riait plus, ne jouait plus, ne mangeait plus, n'allait plus ni au bal, ni à la comédie. Les femmes qu'il avait aimées dans sa jeunesse n'attiraient plus ses regards, ou tout au plus il ne les regardait qu'au pied; et quand une chaussure élégante de quelque brillante couleur avait frappé son attention: «Hélas! disait-il en tirant un gémissement profond de sa poitrine, voilà bien du maroquin perdu!»"
Charles Nodier, Le Bibliomane,
publié dans Le Livre des Cent-et-un. Paris, Ladvocat, 1831.
publié dans Le Livre des Cent-et-un. Paris, Ladvocat, 1831.
"La bibliomanie, selon nous, c'est la passion des livres poussée à son dernier paroxysme, c'est la folie littéraire ; celui qui en est atteint est ou un monomane ou un ignorant. Le monomane et l'ignorant achètent et accaparent le livre rare sans discernement : l'un par manie et par aberration d'esprit, l'autre, doctus cum libro, pour suivre la mode du siècle, a amassé à force d'argent une collection où resplendissent l'or et le maroquin, pour faire parade des connaissances qu'il ne possède pas. La Bruyère, notre grand moraliste, avait bien raison lorsqu'il comparait sa bibliothèque à une tannerie !"
A. Claudin, préface du Catalogue raisonné de la bibliothèque d'un château de Lorraine et de livres rares et curieux, manuscrits et imprimés, provenant de la collection de M. W. S. de Londres. Paris, A. Claudin, 1862.
Amitiés démocrates,
Bertrand
Amitiés démocrates,
Bertrand