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jeudi 27 novembre 2008

Physionomie du bibliophile : Jules Janin (1804-1874)




« Glouton, coureur, méchant, lâche et galeux ; en somme, feu mon chien était presque un homme. »
Jules Janin


O ! Il a osé !

A peine remis d’une crise de Janinisme aïgue, nous voilà repartis dans les méandres de la vie du brave et bon Jules Janin.

Pour ceux qui auraient raté un épisode sur le Bibliomane moderne, je rappelle à nos aimables lecteurs courageux et entêtés, que Jules Janin est devenu subitement une sorte de mascotte à laquelle nous avons consacré successivement plusieurs articles.

Certains diront que la folie nous guette, qu’il serait temps de retrouver la raison et d’abandonner une bonne fois ce bonhomme rondouillard aux allures de pacha que nous ne cessons de porter aux nues. Et ils auraient sans doute raison. Mais la raison…

Bref, tout cela pour vous dire, qu’encore une fois, au détour d’une lecture fortuite, je suis tombé sur une série de physionomies du Monsieur, et que je me voyais mal vous cacher cette découverte plus longtemps. La science n’attend pas !

Ainsi, ce sont plus d’une dizaine de représentations du maître bibliophile, d’après des gravures du temps, que je vous propose de voir ce soir.

Ces gravures sont extraites de la revue bibliophilique rédigée et dirigée par Octave Uzanne, Le Livre moderne (on trouvera vite d’où vient l’inspiration pour le titre de ce blog… NDLR), revue du monde littéraire et des bibliophiles contemporains. Revue imprimée chez Quantin à Paris, et qui compta seulement deux années de parution (1890-1891) pour 24 numéros ou livraisons. Je vous reparlerai très bientôt de cette sublime revue à faire pâlir tous les apprentis sorciers qui oseraient aujourd’hui éditer une revue bibliophilique digne de ce nom, et juste un peu à la hauteur.

Mais revenons au brave Jules, « le Prince des critiques, le Diable à quatre du feuilleton, le Jupiter étonnant de la Quotidienne, du Constitutionnel et des Débats. »

L’autre brave de la bibliophilie, Octave, nous le dépeint comme un « épicurien de la gloire », à l’humeur « anacréontique » (il aimait la table et bacchus…).

Paul de St-Victor disait : « Il restera toujours un rayon sur son nom, autour de sa mémoire un vol d’abeilles murmurantes ; ce souvenir de grâce et de charme qui est le souvenir de la renommée. » (et il avait raison, tout au moins en ce qui nous concerne).

Uzanne nous dit que l’idée lui est venue d’un article sur cette série de portraits gravés de l’écrivain, en contemplant la collection d’un iconophile. Il nous apprend par ailleurs qu’on ne compte pas moins de trente portraits différents de Jules Janin et environ le même nombre de caricatures et de charges, depuis ses débuts en 1827 jusqu’à sa mort en 1874.

« Un embonpoint chaque jour plus accentué » nous dit-il. Mais également la variation des modes, des coiffures. Au début svelte et élégant, avec sa coiffure « à la girafe », ses cheveux bouclés, et à la fin de sa vie, plein de rondeur, ventru bonhomme, c’est devenu un « gros père » comme dit Uzanne.

Laissons découvrir au lecteur bibliomane moderne, cette série de portraits enlevés et qui donnent avec le recul, tout le sens du mot « temps ».

Cliquez sur les images pour les agrandir


Les avantages d’internet sont évidents aujourd’hui pour retrouver ce genre de documents iconographiques, et quelle n’a pas été ma joie et ma surprise de voir qu’un site internet était entièrement consacré à Jules Janin, sa vie, son œuvre et son image. Je vous laisse le découvrir si ce n’est déjà fait. Bonne visite.

Site internet qui prolonge l’exposition présentée à la Bibliothèque de la ville de St-Etienne en 2004, année du bicentenaire de la naissance de Jules Janin dans cette ville : http://www.lectura.fr/expositions/julesjanin/indexjanin.htm

Voici en rappel et pour ne pas perdre le fil rouge… les autres articles consacrés à Jules Janin sur le Bibliomane moderne.

- L’Horace de Jules Janin (1860) - Encore ce bon Jules Janin - Le Livre (1870) - L'amour des livres par M. Jules Janin (1866)

PS : Au risque de lasser, deux autres articles sont déjà prévus sur le sieur Janin. Un concernant la vente de sa bibliothèque et un autre qui reste à découvrir…

Source : O. Uzanne, Le Livre moderne, 1890, tome II, pp. 193-204.

Amitiés,
Bertrand

mardi 11 novembre 2008

Le Baron La Roche-Lacarelle, sa vie et sa bibliothèque





Chers amis bibliophiles,

Je me suis appuyé pour décrire cette personnalité, sur un article
écrit par Jules le Petit paru dans la revue Le Livre de 1888, 9ème année. J'ai fortement raccourci le texte original qui contient 10 pages.

Bonne lecture à tous.

C’est donc dans quelques semaines (en 1888) que le marteau du commissaire-priseur dispersera
à tous les coins de la bibliophilie, et peut-être à tous les coins du monde, la bibliothèque de feu M. le baron de La Roche-Lacarelle.

Cette réunion, si ravissante et si homogène au point de vue de la perfection, de livres plus précieux les uns que les autres, amassés à grands frais, à grand-peine et souvent à grande émotion par un des amateurs les plus éclairés et les plus délicats, à coup sûr, qui aient existé, mérite d'être signalée d'une façon particulière.

M. le baron Sosthène de La Roche-Lacarelle était né au château de Juliénas, le 28 juillet 1816. Dés son enfance, il avait vécu avec les livres ; son père, gentilhomme érudit, d'une ancienne famille du Beaujolais, avait réuni une bibliothèque importante, composée en majeure partie d'ouvrages relatifs à son pays, sur lequel il avait fait quelques études historiques.

Le jeune baron, suivant l'exemple paternel, avait d'abord commencé par acquérir des livres sur le Beaujolais, le Forez, la Bourgogne, le Lyonnais. Et, ce qui était caractéristique, il tenait déjà à posséder les meilleures éditions, les plus beaux exemplaires, et les reliures les plus soignées.

Il parlait correctement plusieurs langues vivantes, et il lisait et traduisait dans les textes originaux, non seulement les anciens, Homère, Virgile, Horace, Sophocle, Euripide, Cicéron, Tite-Live, dont il avait un exemplaire admirable, mais encore Dante, le Tasse, Shakespeare, Camoëns, Cervantès (ce fameux Don Quixote dont il appréciait tant la rarissime édition princeps de 1605-1615, qu'il n'a jamais pu trouver en assez bel état pour l'acquérir). Et il parlait de tous ces génies avec un sens critique remarquable, un jugement sûr, en homme qui les avait étudiés à fond et les comprenait jusque dans les finesses et les bizarreries de leurs langues.

Il connut ainsi les plus grands bibliophiles de notre époque (1888) et aussi les plus fameux libraires. Il apprit à l'école de Charles Nodier, de J.-Ch. Brunet, de J.-J. de Bure, de Renouard, de Potier, à aimer les livres pour ce qu'ils valent littérairement d'abord et ensuite pour le mérite de leur rareté, de leur reliure, de leur provenance.

Il assista ou fit acheter des livres à toutes les ventes célèbres, et il nous a raconté qu'il avait été sur le point d'acquérir d'un coup la bibliothèque si intéressante de Charles Nodier, pour un prix qui paraîtrait dérisoire actuellement, trente mille francs. (Nous sommes en 1888). A cette époque, le baron n'avait guère dépassé la vingtième année lorsque Nodier mourut, peu de temps après, sa vente produisit au moins le double de cette somme, et le jeune bibliophile y acheta un nombre respectable de beaux livres.

Pendant les années qui suivirent, il eut plusieurs fois l'occasion d'enrichir sa bibliothèque aux ventes d'Armand Bertin, du prince d'Essling, de J.-J. de Bure, de Renouard, de Double, etc., puis dans la librairie de J. Techener et ensuite dans celle de L. Potier, qu'il fréquentait assidûment.

En 1859, avait paru chez M. Potier, alors son libraire et déjà un peu son ami, un mignon catalogue de petit format, imprimé par Jouaust, avec les caractères de P. Janet, et contenant toute une collection de livres charmants et précieux.

Le libraire annonçait discrètement tout cela, à prix marqués et sans aucune désignation de provenance, sous le titre suivant : Catalogue d'une collection de livres rares et précieux ; Ouvrages sur la chasse ; Anciens poètes français ; Romans ; Contes et Facéties ; Voyages dans la Terre-Sainte et en Amérique ; Vieilles chroniques françaises, etc., à vendre à la Librairie de L. Potier.

La collection qui allait ainsi s'en aller à tous les vents était celle du baron de Lacarelle. Le motif pour lequel cette collection se dispersait ainsi : l'éminent bibliophile était devenu depuis quelque temps presque aveugle ; atteint de la cataracte, il avait dû subir trois fois de douloureuses opérations aux deux yeux. Et comme la guérison s'était fait longtemps attendre et avait en dernier ressort paru presque impossible aux spécialistes, le malheureux baron, profondément triste de posséder des livres qu'il n’espérait plus guère revoir, s'était décidé à se défaire de sa collection.

Nous avons entendu quelquefois prononcer, à propos du baron, le mot de spéculateur.
Et ceux qui lui appliquaient fort inconsidérément cette épithète invoquaient à l'appui de leur dire ce fait tout simple et vrai : qu'on rencontre assez fréquemment chez les amateurs, dans les ventes ou dans les librairies, des livres portant son ex-libris.

Nous voudrions pouvoir dégager la mémoire de M. de Lacarelle de cette légende, au moins fausse, si elle n'est encore désagréable, attachée au nom d'un collectionneur de ce mérite. Pour nous, qui avons été autant que personne peut-être, en situation de juger de sa façon de procéder pour embellir et épurer sa bibliothèque, nous sommes convaincus que M. de Lacarelle ne spéculait pas.

Lorsque M. de Lacarelle achetait un livre de haute valeur, il lui arrivait assez souvent, pour ne pas débourser entièrement le prix en deniers comptants, car il n'avait pas une très grande fortune et elle était subordonnée au rendement très variable de ses vignes et de ses fermages, de solder le libraire partie en argent et partie en livres moins importants de sa collection.

Le commerçant acceptait volontiers ces échanges partiels, qui lui permettaient, en faisant un premier bénéfice raisonnable sur le prix de son volume, d'espérer encore la multiplication de petits bénéfices sur les livres repris.

L'ex-libris du baron restait sur la plupart des volumes cédés par lui et s'en allait de par le monde des bibliophiles, aider à propager l'opinion que le baron « spéculait ».

Un autre motif pour lequel certains volumes sont sortis un jour ou l'autre de sa collection, c'est qu'il ne voulait y admettre définitivement que des exemplaires parfaits en tout point.

Nous avons dit que, vers le milieu de son existence de bibliophile, le baron était devenu à peu près aveugle. Cet état avait duré près de deux ans. Mais grâce à des soins assidus, aux excellents conseils d'oculistes habiles et aussi, disons-le, avec l'aide puissante de cette bonne dame Nature, envers laquelle on est toujours trop ingrat, ses yeux avaient repris peu à peu la force nécessaire, la vue lui était revenue, non pas aussi bonne qu'auparavant, mais suffisante.

De 1860 à 1870, plusieurs ventes superbes de livres furent faites par Techener et surtout par Potier. Le baron retrouva une partie des trésors qu'il a laissés après lui, en glanant dans les bibliothèques si belles et si curieuses de Solar, du prince Radziwill, de Brunet, de Yémeniz, de M. le baron J. Pichon, de Sainte-Beuve, de L. Potier, de Huillard, etc., et aussi dans le magasin de L. Potier, qu'un bon nombre d'amateurs d'élite venaient chaque jour visiter.

Il avait de grandes préférences pour deux ou trois libraires, quoiqu'il achetât quelquefois des livres chez plusieurs autres. Une véritable amitié, jointe à une haute estime, l'attachait à M. Potier depuis de longues années, et la mort de ce libraire si honorable lui causa une profonde douleur. Il aimait bien M. Fontaine ; "le père Fontaine, disait-il, est un peu hurluberlu, mais c'est un bon homme; on s'entend toujours très bien avec lui". Il appréciait beaucoup M. Claudin et trouvait que c'était le seul libraire assez érudit et assez connaisseur pour rappeler à notre époque le souvenir des de Bure, des Renouard, des Brunet, etc. Ses jugements sur plusieurs autres étaient parfois pittoresques.

Il n'en est guère qui puissent se vanter d'avoir échappé aux traits de sa verve spirituelle et humoristique. C'est pendant la dernière période de sa vie que M. de Lacarelle acquit la plupart de ses livres importants, surtout depuis 1874 environ jusque vers 1882. Il fit des acquisitions superbes aux ventes de L. de M. (Lebeuf de Montgermont), de M. Rob. S. Turner, de M. Ambroise Firmin-Didot, de M. Ern. Quentin-Bauchart, du comte de Béhague, de M. E. Bancel, du marquis de Ganay, etc.,

On trouvera toutes les merveilles qu'il a ainsi réunies dans la collection inappréciable qui va être offerte aux enchères (nous sommes en 1888) et dont le catalogue luxueux a été dressé fort habilement par les soins de M. Porquet, libraire, avec une charmante préface de M. Ernest Quentin-Bauchart, un des amis et disciples du regretté bibliophile. Ce vade mecum des amateurs de haute volée va devenir l'un des plus intéressants recueils du genre.

Depuis 1883, M. le baron de Lacarelle, dont la santé s'affaiblissait, s'était décidé, quoique avec tristesse, à abandonner entièrement Paris, où il avait sa bibliothèque depuis vingt-cinq ans.

M. le baron de La Roche-Lacarelle était mort au château de Sassangy, le 20 avril 1887.

Suivant une habitude fréquemment et sagement pratiquée par les collectionneurs, il avait depuis longtemps désigné dans son testament l'expert qui devait présider à la vente de ses livres. C'était naturellement M. Potier, son ami, à qui était échu cet honneur. Mais comme M. Potier était très âgé, qu'il y avait probabilité que le baron lui survivrait, il avait pris soin de placer en second le nom de M. Ad. Labitte, beaucoup plus jeune. M. Potier étant mort depuis sept ans et M. Ad. Labitte ayant été emporté dans la force de l'âge il y a quelques années, M. de Lacarelle n'avait plus songé à nommer celui à qui il voulait désormais accorder sa confiance. Les héritiers ont chargé M. Porquet du soin de présenter aux enchères cette superbe collection.

Il y aurait beaucoup à raconter sur cette bibliothèque admirable, dont le catalogue, composé de 540 articles, il importe de faire ressortir, c'est le caractère nettement tranché de cette collection.

M. le baron de Lacarelle recherchait plus particulièrement les livres de la fin du XVe, du XVIe et du XVIIe siècle. Mais il avait de la peine à se résoudre, sauf pour quelques brillantes exceptions, à y joindre les livres à figures du XVIII siècle, qui font, depuis plusieurs années, les délices d'un bon nombre de bibliophiles, et il poussait l'exclusivisme jusqu'à ne pas vouloir acquérir un seul volume du XIXe siècle.

Les romantiques, dont quelques-uns présentent pourtant un véritable intérêt, et les beaux livres illustrés de notre époque n'avaient pas d'attrait pour lui ; il n'eut jamais la moindre tentation, disait-il, de faire concurrence aux bibliophiles nouveaux, qui se passionnent pour ces spécimens d'une littérature ou d'un art si rapprochés de nous.

Il ne voulait faire entrer dans sa collection que les livres dont la postérité avait consacré le mérite, ou l'intérêt, ou la valeur, au point de vue littéraire, historique ou bibliophilique. On voit, dans cette bibliothèque superbe, des livres d'heures les plus précieux, beaux spécimens du premier siècle de l'imprimerie en France, exécutés par le fameux imprimeur Pigouchet pour Simon Vostre, par, exemple : les Heures à lusaige de Rome (1508) ; les Présentes heures à lusaige de Machon (Mâcon), rarissimes (1502) ; les Heures à lusaige de Tournay (1502), également rares, ornées de bordures, d'encadrements, contenant de nombreuses scènes gravées sur bois, d'arabesques, etc., exemplaires très beaux, imprimés sur vélin et parfaitement conservés ; Horae in laudem B.V. Mariae (1541), avec ornements de Geofroy Tory, publié par Olivier Mallard, le seul exemplaire connu sur vélin.

La série des manuscrits ornés de miniatures est représentée par quelques livres d'heures ou de prières, des poèmes, etc., tous livres d'un art supérieur et dans un état remarquable de conservation; entre autres : un merveilleux bijou de petit format, Horae beatae Mariae Virginis, écrit à la fin du XVIe siècle, sur parchemin, et orné des plus adorables miniatures et des plus fins encadrements qu'il soit possible de voir. Ce petit trésor fut acquis par nous, pour la maison Fontaine, à la vente Ambroise Firmin-Didot, en 1878, au prix de vingt mille francs. M. le baron de Lacarelle, qui se trouvait à la salle de vente à la fin de la vacation, nous demanda à revoir le volume, qu'il avait souvent caressé avec amour et convoitise pendant l'exposition de cette magnifique bibliothèque.

Il avait une émotion indescriptible, ses mains tremblaient; instinctivement, il mit le précieux manuscrit dans sa poche, nous demandant seulement « de le revoir à loisir », et ajoutant : « Oh! ce n'est pas pour l'acheter ; c'est trop cher pour moi ; je vous le rendrai demain.» Le lendemain matin, nous recevions ces deux lignes laconiques : « Je garde le livre d'heures de de Bure.»
Un superbe Livre de prières écrit dans les premières années du règne de Louis XIV par le fameux Jarry (signé, du reste, et daté de 1649, 1650 et 1651), et dont la reliure, d'une richesse inouïe, fut faite, croit-on, pour la grande Mademoiselle de Montpensier, par le fameux relieur artiste Le Gascon ; un magnifique recueil de pièces de Pétrarque, écrites et illustrées de dessins ravissants par le célèbre Attavante, pour Laurent de Médicis ; et quelques autres manuscrits, choisis avec autant de goût que de science, complètent cette série si intéressante.

Le fameux Cicéron elzévier, du comte d'Hoym, 10 volumes reliés en maroquin doublé par Padeloup, et le Montaigne de 1588, venant du même amateur célèbre ; le très beau et très intéressant livre de Christine de Pisan, le Trésor de la cité des darnes, relié d'une façon ravissante par Trautz-Bauzonnet, et l'un des plus beaux spécimens de dorure de cet artiste, notre contemporain.

Un très bel exemplaire de la seconde édition, fort rare, des Euvres de Louize Labé, lionnoize, datée de 1556, aussi rare et presque aussi chère que la première de 1555, dont M. de Rothschild paya un exemplaire relié en mosaïque par Trautz-Bauzonnet, quinze mille francs, à son ami M. Ernest Quentin-Bauchart, il y a une douzaine d'années ; des recueils de poésies et de chansons d'une grande rareté ; enfin de belles éditions anciennes de poètes étrangers, toutes admirablement reliées, par nos artistes relieurs français, Padeloup, Derome, Trautz-Bauzonnet.


Les Oeuvres de Tabarin, XVIIe siècle, reliure de Trautz-Bauzonnet,
Exemplaire de la bibliothèque du Baron La Roche-Lacarelle
.
(Collection privée)


Nous sommes forcés d'abréger cette nomenclature déjà bien longue. Il nous reste à citer quelques spécimens les plus beaux des reliures anciennes (pour lesquelles le baron de Lacarelle avait des tendresses particulières), et aussi des reliures modernes, presque toutes exécutées par Trautz-Bauzonnet, artiste de notre temps, pour lequel le baron avait une prédilection exclusive. Il faut aussi dire un mot des provenances illustres qui contribuent à rehausser l'intérêt et le prix de cette splendide collection, de ce musée, pourrait-on dire.

Ce grand bibliophile lettré attachait une importance capitale à la question des reliures, sûr de ne pas tomber sous le coup de la boutade que La Bruyère lance aux bibliomanes dans ses Caractères. M. de Lacarelle citait quelquefois plaisamment ce chapitre de la mode, où l'immortel moraliste traite si vivement de tanneries certaines bibliothèques composées pour satisfaire la vanité, par des gens qui ne lisent jamais, mais qui font relier tous leurs livres en maroquin.

Parmi les provenances célèbres, des volumes de Grolier, des reliures aux armes de Henri II, Henri III, de Thou, Louis XIII et Anne d'Autriche. Continuons en parcourant à la hâte le catalogue, et citons parmi les livres les plus recherchés et les plus chers ceux qui portent les armes du comte d'Hoym, les volumes ornés, aux coins et au milieu, de la Toison d'Or, insigne de Longepierre ; ceux qui ont appartenu à Mme de Chamillart, à du Fresnoy, à Mme de Maintenon, à Louis XIV, à Mme de Pompadour, etc.

Tous ces beaux livres, destinés à s'en aller demain par le monde, qu'ils soient armoriés ou non, que les reliures en soient chatoyantes ou sévères, qu'ils aient appartenu ou non à des personnages célèbres, emportent avec eux une réputation qui en rehausse le prix, et sont marqués d'un signe distinctif qui en perpétuera le souvenir. Ils sont accompagnés d'un modeste écusson de forme ovale, orné d'une simple guirlande de feuillages en dorure, sur papier de couleur approprié au maroquin de la reliure, écusson collé soigneusement à l'intérieur des plats de chaque volume et portant ces mots : EX LIBRIS DE LA ROCHE-LACARELLE.


C'est là, pour le présent comme pour l'avenir, un de leurs meilleurs titres de noblesse.

Jules Le Petit (in Le livre, 1888, 9ème année)

Amitiés,
Xavier

mercredi 22 octobre 2008

Le grand libraire Antoine-Laurent Potier (1806-1881)



Antoine-Laurent Potier (1806-1881)
un des grands libraires de son siècle


M. Potier jouissait d'une grande considération, bien méritée, auprès des bibliophiles, et il était très aimé de ses collègues les libraires, qui ne sont pourtant pas (disons-le à regret) suspects de bienveillance confraternelle! Aussi, à peine était-il mort depuis quelques heures, que la nouvelle était déjà connue dans tout le monde des bibliophiles et de la librairie.

Quelle perte! quel vide! se disait-on en s'abordant avec tristesse. - Hélas ! oui, une perte irréparable! répondaient les autres. - Et tous avaient raison ; on ne remplacera pas facilement ce libraire intelligent, ce bibliophile précis, d'un jugement si sûr et si droit, cet homme loyal, honnête et probe jusqu'au scrupule. Il était d'une race qui a malheureusement bien dégénéré depuis quelques années et tend à disparaitre de jour en jour, dans ce siècle de lucre et d'agiotage, où l'on vit si fiévreusement, où l'on veut gagner tant et si vite, où l'on a tant de hâte de parvenir à la fortune par tous les moyens possibles.

Lui aussi était arrivé à la fortune, en passant par une situation modeste ; mais il avait mis cinquante ans à parcourir ce chemin alors difficile ; et il l'avait parcouru sans laisser la moindre parcelle de conscience ou de probité aux ronces d'alentour. Ce sont là des choses qu'il faut dire bien haut, car ils sont rares, les hommes de commerce, de finances ou d'affaires, à la mémoire desquels on pourrait rendre cette justice.

Né à Paris le 15 avril 1806, de parents qui étaient dans l'aisance, mais qui avaient une assez nombreuse famille, Antoine-Laurent Potier reçut une éducation fort simple. On se borna à lui faire faire des études primaires. Il était, d'ailleurs, d'un caractère assez rebelle et d'une nature peu studieuse ; ses parents auraient eu, sans doute, de la peine à lui faire enseigner ce qu'il ne voulait pas essayer d'apprendre. Il s'instruisit bien tout seul, plus tard.

De bonne heure, vers l'âge de quatorze ans, il entra en librairie et, après avoir passé‚ quelque temps dans diverses maisons, il fut employé‚ chez J. Techener (1) et chez Crozet. Là il dut prendre un peu l'habitude de vivre au milieu des vieux livres, qu'il devait tant aimer et si bien connaitre plus tard. Ces deux libraires étaient l'un et l'autre, non pas seulement des marchands, mais encore des bibliophiles, presque des bibliomanes ; il n'est donc pas étonnant que L. Potier ait contracté chez eux un goût prononcé pour les livres eux-mêmes, autant que des habitudes de commerce.

A cette époque il y avait sur le quai Voltaire un excellent homme de libraire, M. Nozeran, qui, sans entreprendre des affaires brillantes, se contentait d'un bon petit négoce de livres anciens, lui fournissant assez de bénéfices et assez de loisirs pour lui permettre de cultiver des gouts littéraires très prononcés. Il avait distingué L. Potier, dont l'activité‚ et l'intelligence lui avaient fait entrevoir en ce jeune homme un utile auxiliaire pour le moment, et pour l'avenir un excellent successeur. D'un autre côté, le jeune L. Potier, dont le caractère était déjà très indépendant, avait peut-être eu aussi l'espoir d'une cession avantageuse de cette maison, dont le chef paraissait désirer une prochaine retraite. Bref, il entra chez M. Nozeran en 1825, et six ans après il succédait à ce dernier, dont il épousait la fille.

Ce fut donc en 1831, à vingt-cinq ans, que celui dont on a pu dire souvent depuis : "c'est le type le plus parfait à la fois du grand bibliophile, de l'éminent bibliographe et de l'honnête libraire", il commença à travailler seul et à établir les bases de la réputation immense qu'il s'est faite depuis dans le monde des amateurs.

Pendant les dix premières années, L. Potier, qui avait à lutter contre la notoriété alors très grande de deux ou trois autres libraires, de Techener entre autres, ne fit guère que de modestes opérations et rédigea seulement quelques catalogues. Mais aussi, tandis que ces libraires faisaient beaucoup de bruit et accaparaient impitoyablement les grandes affaires et les gros succès, le jeune débutant, semblable à la fourmi, amassait tranquillement et modestement pour l'avenir, de bons livres, qu'on ne payait pas cher alors, et des connaissances bibliographiques, que les amateurs de cette époque avaient en grande estime. Il consultait et étudiait à tout moment les bibliographies et les catalogues raisonnés de bibliothèques célèbres, comparant les volumes curieux et rares qui lui passaient entre les mains, avec leurs descriptions, se rendant compte des différents prix atteints par ces ouvrages aux ventes publiques anciennes et nouvelles.

Les traités spéciaux de Brunet (2), De Bure (3), Quérard (4), Barbier (5), Hain, Renouard (6), Pieters (7), etc., étaient souvent feuilletés et compulsés par lui, de même que les catalogues de Colbert, du comte d'Hoym (8), du duc de La Vallière (9), de Mme de Pompadour (10), Bonnemet, Gaignat et d'autres amateurs célèbres.


Vente Sainte-Beuve dirigée par L. Potier en 1870.

Par ces moyens il arrivait à connaitre les livres, non pas seulement pour leur valeur vénale, mais encore au point de vue de l'intérêt littéraire, historique ou artistique, de la provenance et même de la reliure de chaque volume, quoiqu'à ce moment-là on attachât un peu moins d'importance qu'à présent à la pureté des reliures, ou même à la pureté‚ des exemplaires. Il s'était ainsi familiarisé‚ avec les livres précieux et rares, qu'il connaissait déjà passablement ; et lorsque les grands amateurs prirent tour à tour le chemin de sa petite maison du quai Voltaire, il put s'entretenir avec eux de tous les sujets de bibliographie et de bibliophilie, sans leur paraitre trop gauche et trop naïf.

Au contact de ces grands bibliophiles, il eut même souvent beaucoup à apprendre et il en profita pour acquérir des connaissances précieuses, qu'il devait enseigner lui-même plus tard, avec l'obligeance qu'on lui connut toujours, à d'autres amateurs plus jeunes, devenus d'abord ses élèves et ensuite ses amis.

Vers 1840, il recevait déjà les visites assidues de bibliophiles célèbres, tels que Charles Nodier (11), J.-Ch. Brunet, Gabriel Peignot (12), Armand Bertin, le baron Taylor, Paul Lacroix, Armand Cigongne, Benjamin Delessert, le baron de La Roche-Lacarelle, le prince d'Essling (13), le comte de Lignerolles, Ad. Audenet, etc., et il eut maintes fois l'occasion de fournir à ces amateurs éclairés des livres précieux qu'il leur vendait pour quelques francs, et qu'on a vus depuis atteindre des prix fantastiques.

Jusqu'en 1846, L. Potier n'avait pas encore pu se décider à faire aucune des ventes publiques dont on voulait lui confier la direction. Il se hasarda à enfin accepter l'essai et débuta à la salle des ventes le 20 avril 1846, en présentant aux enchères une petite bibliothèque, celle de M. .M***.

La première vente curieuse qu'il dirigea fut celle du marquis de Coislin, le 29 novembre 1847, à laquelle plusieurs ouvrages atteignirent des prix relativement élevés pour l'époque. Il dressa ensuite les catalogues et présida à des ventes fameuses (voir en fin d'article).

Les travaux bibliographiques de M. Potier, les notices et les catalogues qu'il a rédigés, se distinguent par une précision et une exactitude de renseignements qu'on ne rencontre pas souvent chez d'autres bibliographes, et surtout par une sobriété de détails et un laconisme qui n'ont pas été égalés. Il avait horreur des grandes notes inutiles, des tartines (comme il les appelait) dont on a tant abusé dans les catalogues modernes. Je l'ai entendu dire, à ce propos, un mot-cruel, à l'adresse d'un de nos féconds écrivains, qui est en même temps un fécond bibliographe : "M. X... devrait bien mettre un peu plus d'imagination dans ses romans et un peu moins de fantaisie dans ses études bibliographiques !" (parle il ici d'Octave Uzanne ?).

Vente Armand Cigongne, 1861.
Elle n'eut pas lieu car fut achetée en bloc par le Duc d'Aumale.


En 1861, il avait préparé le catalogne de la célèbre bibliothèque de M. Armand Cigongne, qui ne fut pas livrée aux enchères parce que M. le duc d'Aumale eut l'excellente idée de l'acquérir en bloc, moyennant un prix relativement élevé disait-on alors, mais qui serait sans doute triplé‚ ou même quadruplé‚ aujourd'hui. Jules Janin, dans son petit volume l'Amour des livres, cite un mot intéressant à propos du transport de tous les volumes de cette collection superbe à Twickenham, où résidait alors le prince qui possède certainement le plus beau musée bibliographique du monde entier.

A la douane de Londres, quand apparut la bibliothèque de M. Cigongne : "Entrez librement, disait le chef de la douane ; c'est l'usage de l'Angleterre de saluer les belles choses au passage. Pour un chef de douane et pour un Anglais, le mot est heureux."

Après avoir publié‚ en plusieurs parties, le catalogue de sa bibliothèque personnelle et de sa librairie, dont il confia les ventes aux enchères à M. Ad. Labitte en 1870, quelques mois avant la guerre, et en 1872, M. Potier se retira définitivement des affaires.

Au mois de décembre 1866, il avait perdu presque subitement son fils unique, Eugène Potier, âgé de trente-quatre ans, qui devait lui succéder très prochainement. Depuis lors, le pauvre père n'avait eu qu'une idée, celle de renoncer aux tracas du commerce le plus tôt possible. Il fallut les sympathiques encouragements, les conseils et les prières de ses amis les grands bibliophiles, pour le décider à rester à la tête de sa librairie après ce deuil cruel.

C'est ainsi que dans ces dernières années il se vit obligé, par ses promesses et pour rendre service à des amis, de rédiger les catalogues de collections remarquables comme celles de feu M. F. Soleil, caissier principal de la Banque de France, dont la vente fut faite le 22 janvier 18 72 ; - de M. L. de M*** (Lebeuf de Montgermont), 27 mars 1876 ; - de Rob.-S. Turner, 12 mars 1878 ; - de J. Taschereau, administrateur général de la Bibliothèque nationale, 1er avril 1875.

Enfin il se disposait à présider encore successivement aux ventes des bibliothèques de M. Ern. Quentin-Bauchart (article sur ce blog du...), de feu M. H. Jordan, de M. J. Renard, et de feu M. le marquis de Ganay, dont il avait dressé les catalogues, lorsque la terrible maladie, qui l'avait déjà cloué sur son lit à plusieurs reprises sans l'abattre ni le décourager, vint le frapper de nouveau et l'enlever en cinq jours à sa famille et à ses amis.

Les sympathies n'ont pas fait défaut à la mémoire de cet homme de bien ; nous avons vu, au milieu d'une foule nombreuse qui suivait son convoi, presque tous ceux qui avaient été d'abord ses clients et étaient devenus ensuite ses amis, entre autres : M. le comte de Lignerolles, M. le baron J. Pichon, président de la Société des bibliophiles français ; M. le comte de Mosbourg, M. Bocher, M. Dutuit, le fameux bibliophile rouennais; M. le baron James de Rothschild, M. Eugène Paillet, M. Piquet, M. de Fresne, M. Quentin-Bauchart, M. Maurice Delestre, etc. ; et les principaux libraires, M. Porquet, M. Labitte, M. Claudin, M. Fontaine, M. Rouquette, MM. Morgand et Fatout, M. de Saint-Denis, M. Etienne Charavay, M. Cretaine, qui est maintenant le doyen de la librairie française, et qui, malgré ses quatre-vingt-quatre ans, était venu à pied se joindre au cortège ; et beaucoup d'autres, dont la tristesse témoignait assez de l'attachement qu'ils avaient porté à celui que nous pleurons.

Article largement inspiré par un article de Jules Le Petit (in Le Livre, 1881, Tome 2, Bibliographie rétrospective)

Vente célèbres du libraire Potier

M. de Saint- Mauris, le 15 janvier 1848
E. B. (Baudeloque), le 10 avril 1850
Monmerqué, le 12 mai 1851
le roi Louis-Philippe, les 8 mars et 6 décembre 1852
J.-J. de Bure, le 1er décembre 1853
Walckenaer, le 12 avril 1853
Ant.-Aug. Renouard, le 20 novembre 1854
Coste, le 17 avril 1854
Ch. G*** (Giraud), le 26 mars 1855
G. Duplessis, le 28 février 1856
Busche, le 1er avril 1857
Aug. Veinant, le 30 janvier 1860
Gancia, le 13 février 1860
Sauvageot, le 3 décembre 1860
Cayrol, le 29 avril 1861
Eug. Piot, le 23 avril 1862
le comte de la Bédoyère, le 3 février 1862
P. Desq, le 25 avril 1866
Puibusque, le 1er février 1864
le prince Radziwill, les 22 janvier et 19 février 1866
J.-Ch. Brunet, l'auteur du Manuel du libraire, les 20 avril et 18 mai 1868
Chaudé, le 16 décembre 1867
Capé, le 27 janvier 1868
le baron J. P. (Jérôme Pichon), le 19 avril 1869
Huillard, les 14 février et 20 juin 1870
Sainte-Beuve, le 21 mars 1870
...et d'un grand nombre d'autres bibliothèques, que le peu d'espace ne me permet pas de citer ici.


(1) – J.Techener Célèbre libraire-éditeur -1802-73), fondateur en 1834 du Bulletin des bibliophiles, et à publié une Histoire de la bibliophilie.
(2) – J.-C. Brunet-Manuel du libraire et de l'amateur de livres, P., Firmin-Didot, 1860-1870, 9 vol. in-8, dont 2 vol. de supp. et 1 vol. de table. Monumental ouvrage bibliophile, référence incontournable pour tous libraires et amateurs, sélection concernant tous les livres les plus importants parus entre le XVe et XIXe siècle. L'ouvrage de Brunet à rendu inutiles les ouvrages de De Bure, Cailleau, Fournier,Psaume. A l'ouvrage de Brunet, on peut joindre La france littéraire de Quérard, le Lanson et le Manuel bibliographique de la littérature française.
(3) - Guillaume-Francois De Bure-Bibliographie instructive : ou traité de la connoissance des livres rares et singuliers, P., Didot, 1763-64-65-68-60-82, 10 vol. in-4. La bible des collectionneurs du XVIIIe siècle. Meilleur guide bibliophilique avant Brunet. Ouvrage fondateur de la bibliophilie et de sa classification.
(4) – J.-M. Quérard-Les supercheries littéraires dévoilées, galerie des auteurs apocryphes, supposés, déguisés, etc., etc., de la littérature (Française pendant les quatre derniers siècles), 2e éd. considérablement augm., publiée par G.Brunet et Pierre Jannet.,P., Daffis, 1869-1871, 3 vol. in-8.
(5) – A.A Barbier-Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes. P. Daffis,1872-1879, 4 vol. in-8, 3eme édition revue et augmentée.
(6) - A.A Renouard-Documents sur les imprimeurs, libraires, cartiers, graveurs, fondeurs de lettres, relieurs, doreurs de livres, faiseurs de fermoirs, enlumineurs, parcheminiers et papetiers ayant exercé à Paris de 1450 à 1600. Recueillis aux Archives nationales et au département des manuscrits de la BN, P., Champion, 1901. in-8 (entres autres écrits...)
(7) - Ch.Pieters-Annales de l'imprimerie des Elsevier ou histoire de leur famille et de leurs éditions 1858, Seconde Edition, revue et augmentée.
(8) - Comte d'Hoym-Catalogus librorum Bibliothecae illustrissimi viri Caroli Henrici comitis de Hoym ... legati extraordinarii. Digestus et descriptus à Gabriele Martin bibliopola Parisiensi, cum indice auctorum alphabetico. Parisiis, apud Gabrielem & Claudium Martin, 1738. (La vente du comte d'Hoym commença le 12 mai 1738 et se termina le 2 août. Il y eut 59 vacations elle rapporta 85000 livres, soit 30000 livres de moins qu'elle n'avait coûté.)
(9) - Louis César de La Baume Le Blanc, duc de Vaujours, puis duc de La Vallière, est un militaire et bibliophile français, né le 9 octobre 1708 et mort le 16 novembre 1780.(Wikipédia)
(10) - Jeanne-Antoinette Lenormant d’Etiolles née Poisson, marquise de Pompadour, née le 29 décembre 1721 à Paris et morte le 15 avril 1764 à Versailles, fut une favorite célèbre du roi de France et de Navarre Louis XV. (Wikipédia)
(11) - Charles Nodier, né Jean-Charles-Emmanuel Nodier à Besançon le 29 avril 1780 et mort le 27 janvier 1844 à Paris, est un académicien et écrivain romancier français à qui l’on attribue une grande importance dans la naissance du mouvement romantique. (entres autres écrits : Le Bibliomane, P., Conquet, 1895 ; Infernalia, P., Sanson, Nadau,1822 ; L'amateur de livres,...)
(12) - Étienne-Gabriel Peignot est un bibliographe français né à Arc-en-Barrois (Haute-Marne) le 15 mai 1767 et mort à Dijon le 14 août 1849. Est connu ussi sous le pseudonyme de G.P. Philomneste. (Dictionnaire raisonné de bibliologie contenant l'explication des principaux termes relatif à la bibliographie, à l'art typographique ; Predicatoriana, ou révélations singulières et amusantes sur les prédicateurs, par G.P. Philomneste,...)
(13) -
François-Victor Masséna (1799-1863), duc de Rivoli, prince d'Essling, fils du maréchal d'Empire. Sa bibliothèque fut vendue en 1847.

Amitiés bibliographiques,
Xavier

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