Hier soir, tard, la marquise a encore fait des siennes ! Moi qui croyait bien la connaitre ! La cachotière ! La coquine !
Je veux bien sur parler de LA marquise ! LA seule qui vaille ! LA très renommée Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné. Pour mémoire je rappelle ses dates. Elle est née à Paris le 5 février 1626 et meurt à Grignan le 17 avril 1696. Elle est connue pour ses Lettres, restées justement célèbres par leur style et leur piquant. Plus de trois siècles plus tard, on peut prendre encore beaucoup de plaisir à la lire en intimité avec ses amis de l'époque (certains grincheux diront qu'elle se répète, certes, qu'importe, on y trouve tant de choses passionnantes et inédites des grands livres d'histoire que c'est souvent là qu'il faut aller chercher le petit détail de l'histoire littéraire de son siècle ou des historiettes de la cour). La plupart des Lettres sont adressées à sa fille, la Comtesse de Grignan, née François Marguerite de Sévigné (1646-1705), qui épousa François Adhémar de Monteil, seigneur de Grignan, lieutenant-général de Provence. La fille suivant le maris dans ses terres de Provence, s'ensuivit plusieurs années de correspondance assidue entre la mère, restée à Paris ou en Bretagne (et en Bourgogne pour de cours séjours), et la fille, empêtrée dans ses "Grignan". Je ne vais pas vous faire l'historique complet de la publication des Lettres de la Marquise. Je résumerai simplement en vous disant que les lettres circulaient déjà de mains en mains de son temps comme des modèles d'éloquence et de beauté. Bayle reconnait son talent pour supérieur à celui de son cousin et correspondant Bussy-Rabutin. C'est d'ailleurs dans la belle édition originale posthume in-quarto des Mémoires de Roger de Rabutin, parue en 1696 en 2 volumes, qu'il faut chercher les premières lettres publiées de Madame de Sévigné. Je vous laisse les découvrir par vous même si ce n'est déjà fait. Ensuite vient la publication posthume des Lettres de Bussy-Rabutin par ses enfants, qui donne de nombreuses lettres de la Marquise. Ces lettres seront éditées de 1697 à 1709 en deux séries formant 7 volumes. On y trouve alors plusieurs dizaines de lettres de la marquise. La première édition des Lettres de la Marquise publiées sous son nom par les soins d'un des fils de Bussy et de la petite-fille de Madame de Sévigné, Pauline de Simiane (1676-1737), date de 1726. Édition en 2 volumes sans doute publiée à Rouen, en gros caractères. Elle avait été précédé en 1725 par une mince plaquette d'à peine plus de 70 pages ne donnant que quelques lettres inédites et sans doute imprimée d'après un manuscrit non autorisé par la famille de Simiane. L'année 1726 connait encore d'autres éditions, en 2 volumes, des éditions sans lieu ni nom (celle que je vous présente ci-dessous en est une), une autre, assez rare, publiée à La Haye, et d'autres encore en plus petits caractères sans doute publiées en province. Viennent ensuite les éditions et réimpressions dues aux découvertes du Chevalier Perrin, ami de Pauline de Simiane, ennemi aussi devrait-on dire, puisqu'il fit autant de bien que de mal en censurant des lettres qu'il décida de ne pas publier. Les Lettres originales de la Marquise ont été détruites très peu de temps après cette édition de 1737-1738 par les soins de sa petite-fille. Trop de secrets devaient encore dormir dans ces courriers intimes. Évidemment, toutes les lettres envoyées à des amis n'ont pu être détruites, il en reste donc encore quelques unes en circulation. Aujourd'hui devenues très rares et très recherchées. J'ai eu la chance qu'un jour une vieille dame, aujourd'hui décédée, me montre trois de ces lettres authentiques. Que d'émotions ! Je garderai ce moment longtemps gravé en moi. Je n'irai pas plus loin pour aujourd'hui dans cet historique forcément rapide et incomplet. Je voulais juste vous donner le goût du Sevigniana.
Voici ce qui m'amène aujourd'hui vers vous. La Marquise avait encore un secret bien gardé. Un secret de pages de titre. Une particularité que je n'ai découvert qu'hier soir, tard, comme je le précisais au début.
Je possède un exemplaire de l'édition de 1726 en 2 tomes in-12 de 271 et 220 pages. Reliure d'époque. Les pages de titre sont imprimées en rouge et noir. Le texte est imprimé en petits caractères.
Dernièrement j'ai acheté un autre exemplaire de cette même édition, mêmes titres, même pagination. Reliure de l'époque en veau, usagée.
Rangée sur un rayon "sevigniana" je n'y avais pas prêté toute l'attention nécessaire jusqu'alors.
Voici les photos des pages de titre du premier tome des deux exemplaires, suivi des photos des pages de titre du deuxième tome des deux exemplaires. Je vous laisse regarder.
Je veux bien sur parler de LA marquise ! LA seule qui vaille ! LA très renommée Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné. Pour mémoire je rappelle ses dates. Elle est née à Paris le 5 février 1626 et meurt à Grignan le 17 avril 1696. Elle est connue pour ses Lettres, restées justement célèbres par leur style et leur piquant. Plus de trois siècles plus tard, on peut prendre encore beaucoup de plaisir à la lire en intimité avec ses amis de l'époque (certains grincheux diront qu'elle se répète, certes, qu'importe, on y trouve tant de choses passionnantes et inédites des grands livres d'histoire que c'est souvent là qu'il faut aller chercher le petit détail de l'histoire littéraire de son siècle ou des historiettes de la cour). La plupart des Lettres sont adressées à sa fille, la Comtesse de Grignan, née François Marguerite de Sévigné (1646-1705), qui épousa François Adhémar de Monteil, seigneur de Grignan, lieutenant-général de Provence. La fille suivant le maris dans ses terres de Provence, s'ensuivit plusieurs années de correspondance assidue entre la mère, restée à Paris ou en Bretagne (et en Bourgogne pour de cours séjours), et la fille, empêtrée dans ses "Grignan". Je ne vais pas vous faire l'historique complet de la publication des Lettres de la Marquise. Je résumerai simplement en vous disant que les lettres circulaient déjà de mains en mains de son temps comme des modèles d'éloquence et de beauté. Bayle reconnait son talent pour supérieur à celui de son cousin et correspondant Bussy-Rabutin. C'est d'ailleurs dans la belle édition originale posthume in-quarto des Mémoires de Roger de Rabutin, parue en 1696 en 2 volumes, qu'il faut chercher les premières lettres publiées de Madame de Sévigné. Je vous laisse les découvrir par vous même si ce n'est déjà fait. Ensuite vient la publication posthume des Lettres de Bussy-Rabutin par ses enfants, qui donne de nombreuses lettres de la Marquise. Ces lettres seront éditées de 1697 à 1709 en deux séries formant 7 volumes. On y trouve alors plusieurs dizaines de lettres de la marquise. La première édition des Lettres de la Marquise publiées sous son nom par les soins d'un des fils de Bussy et de la petite-fille de Madame de Sévigné, Pauline de Simiane (1676-1737), date de 1726. Édition en 2 volumes sans doute publiée à Rouen, en gros caractères. Elle avait été précédé en 1725 par une mince plaquette d'à peine plus de 70 pages ne donnant que quelques lettres inédites et sans doute imprimée d'après un manuscrit non autorisé par la famille de Simiane. L'année 1726 connait encore d'autres éditions, en 2 volumes, des éditions sans lieu ni nom (celle que je vous présente ci-dessous en est une), une autre, assez rare, publiée à La Haye, et d'autres encore en plus petits caractères sans doute publiées en province. Viennent ensuite les éditions et réimpressions dues aux découvertes du Chevalier Perrin, ami de Pauline de Simiane, ennemi aussi devrait-on dire, puisqu'il fit autant de bien que de mal en censurant des lettres qu'il décida de ne pas publier. Les Lettres originales de la Marquise ont été détruites très peu de temps après cette édition de 1737-1738 par les soins de sa petite-fille. Trop de secrets devaient encore dormir dans ces courriers intimes. Évidemment, toutes les lettres envoyées à des amis n'ont pu être détruites, il en reste donc encore quelques unes en circulation. Aujourd'hui devenues très rares et très recherchées. J'ai eu la chance qu'un jour une vieille dame, aujourd'hui décédée, me montre trois de ces lettres authentiques. Que d'émotions ! Je garderai ce moment longtemps gravé en moi. Je n'irai pas plus loin pour aujourd'hui dans cet historique forcément rapide et incomplet. Je voulais juste vous donner le goût du Sevigniana.
Voici ce qui m'amène aujourd'hui vers vous. La Marquise avait encore un secret bien gardé. Un secret de pages de titre. Une particularité que je n'ai découvert qu'hier soir, tard, comme je le précisais au début.
Je possède un exemplaire de l'édition de 1726 en 2 tomes in-12 de 271 et 220 pages. Reliure d'époque. Les pages de titre sont imprimées en rouge et noir. Le texte est imprimé en petits caractères.
Dernièrement j'ai acheté un autre exemplaire de cette même édition, mêmes titres, même pagination. Reliure de l'époque en veau, usagée.
Rangée sur un rayon "sevigniana" je n'y avais pas prêté toute l'attention nécessaire jusqu'alors.
Voici les photos des pages de titre du premier tome des deux exemplaires, suivi des photos des pages de titre du deuxième tome des deux exemplaires. Je vous laisse regarder.
Quoi ? Qu'est-ce ? me direz-vous ?
Mais cela saute aux yeux !
Les pages de titres du premier tome des deux exemplaires sont strictement identiques.
Les pages de titres du deuxième tome des deux exemplaires sont identiques dans leur composition à l'exception du fleuron de titre, très différent.
Nous serions donc là en présence d'un "état" ou plutôt d'une "variante", qui à ma connaissance, n'a jamais été signalée par aucun bibliographe (mais j'attends que vous me disiez le contraire...), sachant que tout le reste du volume (deuxième tome de cette édition) est strictement identique d'un exemplaire à l'autre des deux que j'ai en mains. La composition typographique est donc la même. On peut donc parler de même tirage mais avec un état du titre différent. Fantaisie d'imprimeur ? Je n'ai pas eu assez d'exemplaires en mains de cette édition pour vous dire lequel des deux fleurons de titre est le plus fréquemment représenté (il faut que je contacte un ami qui je sais possède aussi un exemplaire de cette édition - je vous dirai).
Voilà, petite découverte si cela en est une. Peu importe à vrai dire. C'est en tous les cas dans ces moments là que je prends mon pieds de bibliophile. Quand on croirait tout savoir et qu'on ne sait rien, ou presque. Quand le petit détail vient tout remettre en question. En espérant vous communiquer un peu (ou beaucoup) de ma bibliofolie.
Je vous réserve pour très bientôt une petite découverte du même tonneau. Découverte pour moi il s'entend. Mais n'est-ce pas le plus important. Savoir et partager, si je devais me faire un ex libris pour aujourd'hui, ce serait cette devise. Demain, une autre...
PS : Évidemment si vous possédez un exemplaire de cette édition, envoyez-moi vite un mail à bertrand.bibliomane@gmail.com que nous puissions faire de belles statistiques !
PS : Article écrit à la volée au clavier... fautes possibles... merci de m'envoyer l'errata... par la Poste !
Bonne journée,
Bertrand
Variante du titre du tome I, type II.