C'est toujours un émerveillement de voir que le hasard des rencontres produit quelquefois l'improbable.
Voici une improbable rencontre. Voici un exemplaire merveilleux. Non pas que la reliure fusse splendide, recouverte d'un de ces beaux maroquins du temps, non pas que l'édition soit rare au point de s'en extasier, et à en relire son Brunet trois fois de suite (Amen...), non, ce qui rend cet exemplaire merveilleux, c'est tout simplement qu'il est unique. Unique parce qu'il a fait partie de la bibliothèque d'un grand homme, sans doute l'un des plus grands érudits de son temps.
C'est donc ici un exemplaire de la Logique de Port-Royal qu'il nous est donné le plaisir d'avoir entre les mains. Aucune autre annotation, aucun autre signe distinctif n'a été tracé de la main de son premier possesseur. On lit seulement en bas du titre, tracé à la plume à l'encre brune : "Stephanus Baluzius Titelensis", de la main d'Etienne Baluze (*).
On distingue cependant au verso de la première garde blanche une cote numérotée : "n° 10380". Je ne sais si ce numéro est relatif au classement de la bibliothèque d'Etienne Baluze, ce qui laisserait supposer un nombre prodigieux de volumes...
Au delà du fait que ce livre a très probablement été de nombreuses fois lu et étudié par un éminent bibliophile et savant du grand siècle. C'est avec avant tout le plaisir de réunir ensemble, un livre (la Logique de Port-Royal), dont on sait l'influence qu'elle a pu avoir sur les esprits de son temps, et un possesseur dont on sait l'attachement qu'il avait pour les grands textes et les livres qu'il portait en Grand dans son cœur.
Le bibliothécaire de Colbert avait donc la Logique de Port-Royal dans l'édition de 1675, relié en veau décoré à l'acide !
L'exemplaire est très bien conservé, avec quelques usures aux coiffes, l'intérieur est resté très frais.
Quelques grincheux des siècles passés se sont plut à dire que la bibliothèque d'Etienne Baluze n'était composée que des rebuts de celle qu'il avait aidé Colbert à composer et connue sous le nom de Colbertine. On sait depuis longtemps que cette affirmation est fausse et qu'elle devait émaner de quelques jaloux. La propre bibliothèque de Baluze était riche de dizaines de manusrits précieux et autres éditions rares dont Colbert lui-même aurait été très fier. On apprend d'une notice de libraire qui malheureusement ne citait pas sa source que "Parallèlement à la formation de la bibliothèque colbertine, Baluze constitua une très riche collection personnelle de livres qu'il légua par testament à Madame Le Maire, la fille de son imprimeur François Muguet."
Je suis heureux d'avoir partagé cette découverte avec le Bibliomane moderne,
Bertrand
Etienne Baluze de Tulle.
On distingue cependant au verso de la première garde blanche une cote numérotée : "n° 10380". Je ne sais si ce numéro est relatif au classement de la bibliothèque d'Etienne Baluze, ce qui laisserait supposer un nombre prodigieux de volumes...
Au delà du fait que ce livre a très probablement été de nombreuses fois lu et étudié par un éminent bibliophile et savant du grand siècle. C'est avec avant tout le plaisir de réunir ensemble, un livre (la Logique de Port-Royal), dont on sait l'influence qu'elle a pu avoir sur les esprits de son temps, et un possesseur dont on sait l'attachement qu'il avait pour les grands textes et les livres qu'il portait en Grand dans son cœur.
Le bibliothécaire de Colbert avait donc la Logique de Port-Royal dans l'édition de 1675, relié en veau décoré à l'acide !
L'exemplaire est très bien conservé, avec quelques usures aux coiffes, l'intérieur est resté très frais.
Quelques grincheux des siècles passés se sont plut à dire que la bibliothèque d'Etienne Baluze n'était composée que des rebuts de celle qu'il avait aidé Colbert à composer et connue sous le nom de Colbertine. On sait depuis longtemps que cette affirmation est fausse et qu'elle devait émaner de quelques jaloux. La propre bibliothèque de Baluze était riche de dizaines de manusrits précieux et autres éditions rares dont Colbert lui-même aurait été très fier. On apprend d'une notice de libraire qui malheureusement ne citait pas sa source que "Parallèlement à la formation de la bibliothèque colbertine, Baluze constitua une très riche collection personnelle de livres qu'il légua par testament à Madame Le Maire, la fille de son imprimeur François Muguet."
Pour en savoir plus sur la Bibliotheca Baluziana :
http://elec.enc.sorbonne.fr/cataloguevente/notice72.php
http://elec.enc.sorbonne.fr/cataloguevente/notice72.php
Peut-être y retrouverait-on le volume décrit dans ce billet, mais je n'ai pas cette source sous les yeux pour le vérifier... si une âme bibliophile peut le faire, en bibliothèque ou chez elle...
Je suis heureux d'avoir partagé cette découverte avec le Bibliomane moderne,
(*) Etienne BALUZE naquit à Tulle le 23 novembre 1630. Aprés des études brillantes à Tulle et à Toulouse, Colbert lui confie le soin d'administrer sa bibliothéque en 1667, fonction qu'il occupera jusqu'en 1700. En 1670 il devient professeur de droit canonique au Collége de France dont il exercera la direction en 1707. Tombé en disgrace en 1710, à la suite de la publication de "l'histoire de la Maison d'Auvergne" il est réhablité en 1713 de façon incompléte. Il meurt le 28 juillet 1718. Parmi ses multiples travaux, un est d'une importance capîtale pour l'histoire locale en raison des documents qu'il contient , les originaux ayant disparu : l'histoire de Tulle en trois ouvrages qui peuvent être consultés aux archives départementales. Selon certains il était l'homme le plus érudit de son temps. (D'aprés Regard sur le passé de Tulle ed. Maugein Tulle)
Amitiés bibliophiles,
Bertrand