On s'interrogeait dernièrement à propos de ce qu'avait bien pu lire le prédicateur Olivier Maillard (et ici) en l'année 1494 pour en arriver à vouloir jeter les imprimeurs au feu pour leurs productions impies et luxurieuses...
J'avoue que la question m'a trottiné dans l'esprit ces dernières heures et que c'est le hasard qui m'a mis en face d'une notice de libraire qui, je pense, peut correspondre à un tel ouvrage.
Il s'agit du BOCCACE des nobles malheureux. Imprimé nouvellement à Paris etc.
C'est une des plus belles productions d'Antoine Vérard... en 1494 justement.
Voici le commentaire de la fiche du libraire que je reprends.
"L'un des plus beaux incunables publiés par Antoine Vérard, magnifique impression gothique, ornée de 10 grandes estampes gravées, d'une qualité remarquable. C'est la première édition publiée par Vérard, de cette traduction de Boccace par Laurent de Premierfaict, et le premier tirage de ces belles gravures souvent reproduites. Une seconde édition, déjà rare et recherchée, a été donnée par Vérard en 1503, avec les mêmes figures (Rahir, II, 418)."
L'exemplaire proposé par ce libraire était relié en maroquin noir du milieu du XIXe siècle par Belz-Niédrée.
Je vous laisse admirer une des illustrations qui est reproduite dans le catalogue du libraire (Librairie L., n°23, 1961, catalogue 54).
On comprend qu'Olivier Maillard a pu être choqué, en 1494, en voyant de telles impiétés...
Je n'ai trouvé aucun exemplaire de ce livre à vendre actuellement sur le marché.
Bon dimanche,
Bertrand