Portrait de Jean de La Bruyère (1645-1696),
frontispice (dessiné par St Jean et gravé par L. J. Cathelin) de l'édition ancienne au format in-4 des
Caractères de Théophraste et de La Bruyère, avec des notes par M. Coste.
Nouvelle édition, Paris, Hochereau et Panckoucke, 1765. 1 vol. gr. in-4.
frontispice (dessiné par St Jean et gravé par L. J. Cathelin) de l'édition ancienne au format in-4 des
Caractères de Théophraste et de La Bruyère, avec des notes par M. Coste.
Nouvelle édition, Paris, Hochereau et Panckoucke, 1765. 1 vol. gr. in-4.
Chers amis tanneurs,
Je vous propose pour ce soir, tout simplement une relecture de La Bruyère, auteur de "Les caractères ou les moeurs de ce siècle" (1688-1696). 1688 pour la toute première édition et 1696 pour la dernière publiée seulement quelques jours après sa mort, édition que l'auteur avait cependant eu le temps de revoir.
Relisons La Bruyère :
"Je vais, dit-il, trouver cet homme — le bibliophile — qui me reçoit dans une maison où, dès l'escalier, je tombe en faiblesse d'une odeur de maroquin noir dont ses livres sont tous couverts. Il a beau me crier aux oreilles, pour me ranimer, qu'ils sont tous dorés sur tranche, ornés de filets d'or et de la bonne édition, me nommer les meilleurs les uns après les autres, dire que sa galerie est remplie, à quelques endroits près qui sont peints de manière qu'on les prend pour de vrais livres arrangés sur des tablettes et que l'œil s'y trompe, ajouter qu'il ne lit jamais, qu'il ne met pas le pied dans cette galerie, qu'il y viendra pour me faire plaisir, je le remercie de sa complaisance et ne veux, non plus que lui, visiter sa tannerie qu'il appelle bibliothèque."
Je vous propose pour ce soir, tout simplement une relecture de La Bruyère, auteur de "Les caractères ou les moeurs de ce siècle" (1688-1696). 1688 pour la toute première édition et 1696 pour la dernière publiée seulement quelques jours après sa mort, édition que l'auteur avait cependant eu le temps de revoir.
Relisons La Bruyère :
"Je vais, dit-il, trouver cet homme — le bibliophile — qui me reçoit dans une maison où, dès l'escalier, je tombe en faiblesse d'une odeur de maroquin noir dont ses livres sont tous couverts. Il a beau me crier aux oreilles, pour me ranimer, qu'ils sont tous dorés sur tranche, ornés de filets d'or et de la bonne édition, me nommer les meilleurs les uns après les autres, dire que sa galerie est remplie, à quelques endroits près qui sont peints de manière qu'on les prend pour de vrais livres arrangés sur des tablettes et que l'œil s'y trompe, ajouter qu'il ne lit jamais, qu'il ne met pas le pied dans cette galerie, qu'il y viendra pour me faire plaisir, je le remercie de sa complaisance et ne veux, non plus que lui, visiter sa tannerie qu'il appelle bibliothèque."
"On n'a rien écrit à cet égard de plus brutal et de plus grossier que ces paroles de La Bruyère " écrivait Léopold Derome dans son ouvrage "Le luxe des livres" publié en 1879.
Toujours très tranché ce Léopold Derome ! Toujours très franc en tous les cas.
Pour ma part, je vais voir Morphée avec ces lignes de La Bruyère sous l'oreiller et je vous dirai demain ce que j'en pense.
Bonne nuit,
Bertrand
Toujours très tranché ce Léopold Derome ! Toujours très franc en tous les cas.
Pour ma part, je vais voir Morphée avec ces lignes de La Bruyère sous l'oreiller et je vous dirai demain ce que j'en pense.
Bonne nuit,
Bertrand