ex libris d'Octave Uzanne dessiné et gravé par Aglaus Bouvenne en 1882.
Imprimé en sépia.
Il existe plusieurs ex libris pour la bibliothèque d'Octave Uzanne.
Imprimé en sépia.
Il existe plusieurs ex libris pour la bibliothèque d'Octave Uzanne.
Chaque bibliophile ou bibliomane a ses travers et ses petites manies. Notre caractère, notre moi profond, inconscient, bref, ce qui fait ce que nous sommes, souvent sans le savoir, interfère en permanence avec ce que nous aimerions être, à ce que nous aimons montrer de nous même, en bibliophilie comme ailleurs. Il en va ainsi de la notion de possession du livre qui varie d'alpha en oméga d'un collectionneur à l'autre. Il y a ceux qui s'acharnent toute une vie sur le même thème, à amasser, petit à petit la moindre des choses imprimées. Il y a ceux qui papillonnent au gré du vent bibliophile, d'un livre à l'autre, en curieux, volage, inconstant voire infidèle. Je suis de ces derniers, et je tente de l'assumer dans les meilleures conditions possibles. Ce qui n'est pas toujours évident.
Ainsi pour moi la question de posséder ou non un livre, fut-il très rare, ne se pose pas vraiment. Pour être plus précis je devrais dire "posséder un assez long moment". Car finalement nous savons bien que tôt ou tard la faucheuse viendra nous ravir le plus petit de nos trésors amassés depuis si longtemps. Alors que faire ? Imprimer sa marque ? Au sens propre comme au sens figuré d'ailleurs. Laisser un souvenir de notre passage en Bibliopolis pour les générations futures ? Nous oublier devant le livre sans jamais nous faire remarquer ? On peut toujours hésiter. C'est humain.
En bibliophilie, "imprimer sa marque" revient à laisser en souvenir aux bibliophiles du lendemain "une marque d'appartenance" qu'on appelle ex libris (ce livre est de la bibliothèque de...). Notez bien que je devrais dire "ce livre était de la bibliothèque de..." puisque le plus souvent on découvre l'ex libris d'un bibliophile lorsque ce dernier est mort ou qu'il décide de vendre tout ou partie de sa bibliothèque, c'est à dire que les livres ne sont déjà plus à lui.
L'ex libris est donc comme une marque posthume, flatterie de l'ego sans aucun doute, ou trace de mémoire du parcours d'un livre à travers le temps. Beau programme ! Comme je l'ai dit plus haut, je suis un bibliophile volage. Je ne me sens ni le droit ni l'envie d'apposer le moindre ex libris que ce soit dans le plus petit ou le plus insignifiant des volumes qui composent (pour le moment) ma bibliothèque personnelle (consacrée aux arts du livre et à la bibliophilie d'une part, à Béranger et Octave Uzanne d'autre part, et à quelques autres lubies passagères...)
Cela fait-il de moi un paria bibliophilique ? sans doute ou peut-être pas. Je n'en ressens ni l'envie, ni le besoin, et surtout je ne m'en reconnais pas le droit. Je me sens comme locataire de mes livres. Étrange sensation me direz-vous ! Pour autant, dois-je me priver du plaisir d'admirer les ex libris des autres ? de cette passion du petit bout de papier collé le plus souvent au premier contre-plat des volumes ? Dois-je abandonner l'idée d'en imaginer pour moi ? A mon sens je dirais que non.
Voici comme je vois la chose. Je suis de ceux qui s'ils le pouvaient (financièrement) auraient mille et un ex libris différents. Un ex libris par jour ne serait pas assez ! Je ferais dessiner ces petites vignettes par des amis, des artistes que j'apprécie, qui sais-je ! Je les ferais dessiner dans tous les thèmes, selon mon humeur du moment, allant du curiosa le plus outré (si si Jean-Paul je peux le faire...) au mysticisme le plus bridé (aussi je peux...), en noir et blanc comme en couleur, je ne me donnerais aucune limite. Alors je conserverais précieusement ces petites marques d'appartenance, mais jamais, O grand jamais ! je n'en collerai aucune dans aucun de mes livres. Allez savoir ou va se nicher la bizarrerie humaine ! Quand on voit des ex libris d'une taille démesurée, représentant à n'en pas douter un ego au delà du raisonnable pour le "propriétaire" desdits livres, on peut voir cela comme une infirmité. Quand on voit des ex libris si mystérieux, deux lettres, un chiffre, deux lettres, un mot, un symbole, dont on arrive pas à percer le secret, où se situe le centre de gravité de l'ego possesseur temporaire ? Pas simple.
Les techniques modernes de reproduction graphique mises à notre disposition aujourd'hui permettent de faire beaucoup de choses, le plus souvent encore inimaginable il y a seulement quelques années. Alors voici ce qui m'amuse beaucoup dans ce domaine et que je vais partager avec vous. Peut-être même certains d'entre vous ont-ils déjà fait la même chose. Je veux dire concevoir son ex libris à partir d'estampes ou de dessins déjà existants. Ce ne sont pas les jolies gravures anciennes qui manquent et qui peuvent tout à fait servir la cause de l'ex libris. Du XVIe au XIXe siècle on peut se servir de moult gravures sur bois, sur acier ou sur cuivre pour en faire, aménagé à son goût, des ex libris tout à fait esthétiques et variés. Voici ce à quoi je me suis amusé dernièrement à partir de mes envies du moment et des estampes sur lesquelles je suis tombé. Certaines ont été comme des évidences, elles étaient à mon sens tout à fait propre à la réalisation d'un de mes mille et un ex libris qui ne seront jamais collés dans aucun de mes livres.
En voici ci-dessus un exemple dernièrement conçu à l'aide d'une gravure sur cuivre du XVIIe siècle. J'avoue ne pas savoir moi-même toute la symbolique qu'on pourra y affecter. L'image m'a plu tout simplement et m'a parlé à ce moment là. C'est ainsi.
Avant d'achever ce billet qui pourra peut-être vous surprendre (n'est-on pas là pour surprendre avant tout ?), je tenais à remercier un ami bibliophile, très-habile artiste, qui a proposé gentiment de réaliser "librement" (je veux dire que je n'ai donné aucune indication à l'artiste si ce n'est le thème de ma collection) un ex libris, qui donc, ne sera jamais collé dans aucun de mes livres. Qu'il en soit mille fois remercié !
Vous pouvez voir ci-dessous une reproduction du dessin original de cet ex libris qui n'a pour le moment été imprimé que sur mon imprimante. L'idée de faire graver un cuivre me trotte dans la tête ...
Votre avis sur la question m'intéresse.
Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne
Ainsi pour moi la question de posséder ou non un livre, fut-il très rare, ne se pose pas vraiment. Pour être plus précis je devrais dire "posséder un assez long moment". Car finalement nous savons bien que tôt ou tard la faucheuse viendra nous ravir le plus petit de nos trésors amassés depuis si longtemps. Alors que faire ? Imprimer sa marque ? Au sens propre comme au sens figuré d'ailleurs. Laisser un souvenir de notre passage en Bibliopolis pour les générations futures ? Nous oublier devant le livre sans jamais nous faire remarquer ? On peut toujours hésiter. C'est humain.
En bibliophilie, "imprimer sa marque" revient à laisser en souvenir aux bibliophiles du lendemain "une marque d'appartenance" qu'on appelle ex libris (ce livre est de la bibliothèque de...). Notez bien que je devrais dire "ce livre était de la bibliothèque de..." puisque le plus souvent on découvre l'ex libris d'un bibliophile lorsque ce dernier est mort ou qu'il décide de vendre tout ou partie de sa bibliothèque, c'est à dire que les livres ne sont déjà plus à lui.
L'ex libris est donc comme une marque posthume, flatterie de l'ego sans aucun doute, ou trace de mémoire du parcours d'un livre à travers le temps. Beau programme ! Comme je l'ai dit plus haut, je suis un bibliophile volage. Je ne me sens ni le droit ni l'envie d'apposer le moindre ex libris que ce soit dans le plus petit ou le plus insignifiant des volumes qui composent (pour le moment) ma bibliothèque personnelle (consacrée aux arts du livre et à la bibliophilie d'une part, à Béranger et Octave Uzanne d'autre part, et à quelques autres lubies passagères...)
Cela fait-il de moi un paria bibliophilique ? sans doute ou peut-être pas. Je n'en ressens ni l'envie, ni le besoin, et surtout je ne m'en reconnais pas le droit. Je me sens comme locataire de mes livres. Étrange sensation me direz-vous ! Pour autant, dois-je me priver du plaisir d'admirer les ex libris des autres ? de cette passion du petit bout de papier collé le plus souvent au premier contre-plat des volumes ? Dois-je abandonner l'idée d'en imaginer pour moi ? A mon sens je dirais que non.
Voici comme je vois la chose. Je suis de ceux qui s'ils le pouvaient (financièrement) auraient mille et un ex libris différents. Un ex libris par jour ne serait pas assez ! Je ferais dessiner ces petites vignettes par des amis, des artistes que j'apprécie, qui sais-je ! Je les ferais dessiner dans tous les thèmes, selon mon humeur du moment, allant du curiosa le plus outré (si si Jean-Paul je peux le faire...) au mysticisme le plus bridé (aussi je peux...), en noir et blanc comme en couleur, je ne me donnerais aucune limite. Alors je conserverais précieusement ces petites marques d'appartenance, mais jamais, O grand jamais ! je n'en collerai aucune dans aucun de mes livres. Allez savoir ou va se nicher la bizarrerie humaine ! Quand on voit des ex libris d'une taille démesurée, représentant à n'en pas douter un ego au delà du raisonnable pour le "propriétaire" desdits livres, on peut voir cela comme une infirmité. Quand on voit des ex libris si mystérieux, deux lettres, un chiffre, deux lettres, un mot, un symbole, dont on arrive pas à percer le secret, où se situe le centre de gravité de l'ego possesseur temporaire ? Pas simple.
Les techniques modernes de reproduction graphique mises à notre disposition aujourd'hui permettent de faire beaucoup de choses, le plus souvent encore inimaginable il y a seulement quelques années. Alors voici ce qui m'amuse beaucoup dans ce domaine et que je vais partager avec vous. Peut-être même certains d'entre vous ont-ils déjà fait la même chose. Je veux dire concevoir son ex libris à partir d'estampes ou de dessins déjà existants. Ce ne sont pas les jolies gravures anciennes qui manquent et qui peuvent tout à fait servir la cause de l'ex libris. Du XVIe au XIXe siècle on peut se servir de moult gravures sur bois, sur acier ou sur cuivre pour en faire, aménagé à son goût, des ex libris tout à fait esthétiques et variés. Voici ce à quoi je me suis amusé dernièrement à partir de mes envies du moment et des estampes sur lesquelles je suis tombé. Certaines ont été comme des évidences, elles étaient à mon sens tout à fait propre à la réalisation d'un de mes mille et un ex libris qui ne seront jamais collés dans aucun de mes livres.
En voici ci-dessus un exemple dernièrement conçu à l'aide d'une gravure sur cuivre du XVIIe siècle. J'avoue ne pas savoir moi-même toute la symbolique qu'on pourra y affecter. L'image m'a plu tout simplement et m'a parlé à ce moment là. C'est ainsi.
Avant d'achever ce billet qui pourra peut-être vous surprendre (n'est-on pas là pour surprendre avant tout ?), je tenais à remercier un ami bibliophile, très-habile artiste, qui a proposé gentiment de réaliser "librement" (je veux dire que je n'ai donné aucune indication à l'artiste si ce n'est le thème de ma collection) un ex libris, qui donc, ne sera jamais collé dans aucun de mes livres. Qu'il en soit mille fois remercié !
Vous pouvez voir ci-dessous une reproduction du dessin original de cet ex libris qui n'a pour le moment été imprimé que sur mon imprimante. L'idée de faire graver un cuivre me trotte dans la tête ...
Votre avis sur la question m'intéresse.
Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne