arrière-petit-fils de Louis Philippe Ier, Roi des français
Voici la réponse à la devinette du Bibliophile que vous pouvez lire ou relire ICI.
Il s'agit de deux volumes offerts et reliés pour Louis Philippe Robert d'Orléans, « duc d'Orléans ». Il était né le 6 février 1869 à York House, dans le district de Richmond-sur-Tamise, au Royaume-Uni, et décédé le 28 mars 1926 au palais d'Orléans, à Palerme, en Sicile. Il fut le prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Philippe VIII » de 1894 à 1926. Ce fut également un explorateur, un naturaliste et un écrivain de renom. Le « duc d'Orléans » est le fils aîné de Philippe d'Orléans (1838-1894), comte de Paris, et de son épouse et cousine germaine l'infante franco-espagnole Marie-Isabelle d'Orléans (1848-1919). Par chacun de ses parents, il est l'arrière-petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et de son épouse la reine Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1782-1866), dont il descend à travers Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842), duc d'Orléans, et Antoine d'Orléans (1824-1890), duc de Montpensier. Philippe d'Orléans compte également parmi ses autres arrières-grands-parents le prince héréditaire Frédéric de Mecklembourg-Schwerin (1778-1819) et le roi Ferdinand VII d'Espagne (1784-1833). Le 5 novembre 1896, le prince épouse à Vienne, en Autriche, l'archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine (1867-1932), fille du comte palatin de Hongrie Joseph de Habsbourg-Lorraine (1833-1905) et de son épouse la princesse Clotilde de Saxe-Cobourg-Kohary (1846-1927), elle-même fille de la princesse Clémentine d'Orléans (1817-1907). De cette union malheureuse, qui se termine par une séparation officielle, ne naît aucun enfant et la succession orléaniste passe à l'un des beau-frères du « duc d'Orléans », le prince Jean (1874-1940), « duc de Guise ».
Le comte de Paris trouve la mort le 8 septembre 1894 et son fils, alors âgé de vingt-cinq ans, lui succède comme Chef de la Maison d'Orléans. Le prince hérite alors de l'immense fortune de sa famille, ce qui va lui permettre de financer plus facilement les expéditions qu'il organise à travers le monde. Mais, conscient de ses devoirs de prétendant, le « duc d'Orléans » décide de se marier afin d'assurer un héritier à la dynastie qu'il représente. En 1896, il épouse donc, à Vienne, une petite-fille de la princesse Clémentine d'Orléans, l'archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine. On apprend cependant plus tard que la princesse est stérile et que le couple ne peut donc concevoir d'enfant. L'union de Philippe et de Marie-Dorothée sonne, pour un temps, l'arrêt des grandes expéditions du prince, mais pas de ses voyages. À bord du yacht Maroussia, le prétendant et son épouse visitent, à partir de 1897 et pendant plusieurs années, le pourtour de la Méditerranée. Ils séjournent ainsi régulièrement en Sicile, dans le superbe Palais d'Orléans de Palerme, où ils reçoivent de nombreuses visites, comme celle du kaiser Guillaume II et de sa femme. Cependant, les années passant et la perspéctive d'être parents s'éloignant, les relations du couple princier se dégradent. Fatigué de sa condition d'exilé, le « duc d'Orléans » décide de reprendre ses expéditions lointaines tandis que son épouse retourne progressivement vivre avec sa famille, au château d'Alcsuth, en Hongrie. Mais ces voyages n'empêchent pas le prince d'accomplir ses devoirs politiques de prétendant, même s'il y prend lui-même peu d'intérêt personnel. À la fin du XIXe siècle, les Français se passionnent pour l'« affaire Dreyfus », qui provoque une grave fracture dans la société. Profondément conservateur, le « duc d'Orléans » se range, dès 1898, parmi les antidreyfusards convaincus et s'aliène ainsi davantage l'opinion publique libérale. Vers la même période, le prince fonde la Jeunesse Royaliste, dont la présidence est confiée au journaliste Paul Bézine. Dans ce climat électrique, le prince pense un moment pouvoir monter sur le trône lors de la tentative de coup d'État organisée par Paul Déroulède, pendant les funérailles du président de la République Félix Faure, en 1899. Cependant, les espoirs du prétendant sont vite déçus et ses interventions politiques ne sont pas écoutées. Son opposition au vote de la loi sur les congrégations de 1901 n'a ainsi aucune conséquence. En réalité, c'est certainement la rencontre du « duc d'Orléans » avec Charles Maurras, en 1908, qui constitue l'événement politique le plus important dans la vie du prétendant. De fait, c'est Maurras, père de L'Action française et des Camelots du Roi, qui va s'emparer du mouvement monarchiste français pendant trente ans et réduire à néant les courants royalistes antérieurs. Le prétendant abandonne en effet à l'auteur de L'Enquête sur la monarchie la réalité de la direction politique du mouvement royaliste pour se consacrer entièrement à ses expéditions.
En 1904, le « duc d'Orléans » part visiter la Norvège et le Spitzberg à bord du Maroussia. Puis, désirant poursuivre ses expéditions dans l'Océan Arctique, il acquiert un vaisseau plus important, le Belgica, avec lequel il mène trois campagnes polaires entre 1905 et 1909. En compagnie du docteur Joseph Récamier fils, du dessinateur animalier Édouard Mérite et d'un océanographe, il visite la côte est du Groenland et a alors la joie de découvrir des terres encore inconnues qu'il nomme Île-de-France et Terre de FranceN 5. Le prétendant rallie ensuite l'Islande, où il visite le site du parlement traditionnel, l'Althing.
Grâce au récit de cette expédition, qui donne lieu à plusieurs publications, le prince obtient les médailles d'or des Sociétés de géographie belge et française. Surtout, il ramène à York House quantité d'autres trophées de chasse qu'il décide d'entreposer dans un musée. En 1907, il transfère donc ses collections taxidermiques dans une nouvelle demeure, à Wood Norton, dans le Worcestershire. La même année, il repart pour le Grand Nord avec le projet de longer la côte nord de la Sibérie, de la mer de Kara au détroit de Béring. Mais cette nouvelle expédition, racontée dans La Revanche de la banquise, est un échec et le prince ne parvient pas plus loin que la Nouvelle-Zemble. En 1911, le « duc d'Orléans » repart une dernière fois vers les régions australes. Des îles Féroé, il ramène alors d'autres dépouilles animales, qui l'obligent à agrandir son musée de Norton Wood.
À partir de 1912, Philippe reprend ses expéditions terrestres, mais cette fois plus pour la chasse que pour la science. Il part alors pour le Turkestan, la Russie et le Caucase. L'année suivante, il se rend en Argentine et au Chili. À son retour en Europe, il décide de quitter l'Angleterre et de s'établir en Belgique. Près de Bruxelles, il s'installe dans la résidence de Pluck Dael, qu'il renomme manoir d'Anjou, et y fait bâtir une vaste annexe destinée à accueillir ses collections cynégétiques.
Pendant la réalisation de ces travaux, le prétendant se rend chez les Habsbourgs de Hongrie afin d'y retrouver son épouse, avec laquelle il souhaite se réconcilier et reprendre la vie commune. Mais la « duchesse d'Orléans » refuse catégoriquement de suivre son mari. Quelques temps après, lorsqu'éclate le premier conflit mondial, elle décide même de rester vivre en Autriche-Hongrie, pays pourtant en guerre avec la nation dont elle est, pour les orléanistes, la reine titulaire. Le prétendant est meurtri par cette attitude qu'il considère comme une trahison et ne pardonnera jamais à sa femme son comportement. Finalement, après la guerre et bien des péripéties judiciaires, les époux se séparent.
Lors de la Première Guerre mondiale, le « duc d'Orléans » cherche à participer au combat aux côtés de la Triple-Entente mais ni la France, ni le Royaume-Uni, ni la Russie ou, plus tard, les États-Unis ne lui permettent de s'engager dans leur armée. Seule l'Italie semble, en 1915, vouloir lui ouvrir ses portes. Cependant, une fracture du fémur empêche alors le prétendant de se joindre aux combattants de ce pays et l'opportunité ne lui est pas redonnée par la suite. Déçu par ces rejets, le prétendant retourne s'installer en Angleterre, où il passe toute la guerre. Pendant ces années, sa seule satisfaction est de pouvoir mettre le Belgica à disposition de la Grande-Bretagne afin de ravitailler son allié russe à travers les fleuves sibériens.
Une fois la paix revenue, Philippe d'Orléans retourne vivre en Belgique, où il a le plaisir de retrouver intactes les collections animalières qu'il y a laissées. Pendant l'occupation allemande, l'un de ses cousins éloignés, le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, est en effet intervenu auprès du haut-commandement militaire pour les préserver. N'ayant plus ni espoir de donner vie à un héritier, ni réelle possibilité de rentrer un jour dans son pays, le prétendant décide alors d'organiser ses collections afin de les offrir un jour à la France. Il met ainsi en place de nombreux dioramas qui représentent les paysages qu'il a parcourus tout au long de sa vie. Puis, le prince reprend ses voyages dans le but de compléter ses collections.
En 1921, il repart en Argentine et au Chili puis fait le tour de l'Afrique à bord du navire anglais le Saxon. En janvier 1925, il retourne en Haute-Égypte pour y chasser des oiseaux puis retourne en Europe en passant par Jérusalem. Enfin, en janvier 1926, il se rend une dernière fois en Éthiopie et en Somalie, où il récolte quantité de plantes et d'arbustes destinés à être exposés dans de nouveaux dioramas.
À la suite de ce dernier voyage, le prince se rend en Italie et s'installe au Palais d'Orléans de Palerme. Après une syncope, le prince est atteint d'une congestion pulmonaire, aggravée par une variole probablement contractée en Égypte. Il meurt quelques jours plus tard, le 27 mars, en compagnie de sa sœur aînée, la reine Amélie de Portugal.
Tout au long de ses voyages, le « duc d'Orléans » a amassé quantité de trophées de chasse qu'il a consciencieusement faits naturaliser et exposer dans ses châteaux, d'abord en Angleterre puis en Belgique. Mais le souhait du prétendant était de léguer ces dépouilles à la France afin de constituer un musée d'histoire naturelle ouvert au public.
À sa mort, la reine Amélie de Portugal fait donc en sorte de réaliser cette volonté et le Muséum d'Histoire naturelle de Paris accueille, dans une de ses annexes, ses précieuses collections. Cependant, le bâtiment, édifié par l'architecte Weber et décoré par Maxime Real del Sarte, est mal conçu et les dépouilles sont rapidement abîmées par le temps. En 1960, les autorités doivent donc se résoudre à démolir le monument et les rares dépouilles encore indemnes sont reléguées à la Grande galerie de l'évolution, où l'on peut encore les admirer aujourd'hui.
Comme prétendant orléaniste au trône de France et chef de la Maison d'Orléans, le prince Philippe pouvait porter chaque titre lié à un apanage traditionnel de la Maison Royale, ou puiser dans les nombreux titres traditionnels de sa branche : duc d'Orléans, duc de Valois, duc de Chartres, duc de Nemours, duc de Montpensier, dauphin d'Auvergne, prince de Joinville, sénéchal héréditaire de Champagne, marquis de Coucy, marquis de Folembray, comte de Soissons, comte de Dourdan, comte de Romorantin et baron de Beaujolais.
Pour ses partisans, les orléanistes, et particulièrement les militants d'Action française, Philippe d'Orléans était l'héritier du trône de France sous le nom de « Philippe VIII ». Il était en effet l'aîné des descendants du roi Louis XIII de France, à l'exclusion des descendants de Philippe V d'Espagne, partis régner de l'autre côté des Pyrénées en vertu du traité d'Utrecht, signé en 1713. Mais, pour ses adversaires légitimistes, pour qui les véritables héritiers du trône étaient ses lointains parents, les princes Charles et Jacques de Bourbon, Philippe d'Orléans n'était « que » duc d'Orléans.
Sous le nom de « Duc d'Orléans », le prince Philippe a publié plusieurs livres de voyages : Une expédition de chasse au Népaul, C. Lévy, Paris, 1892. Une Croisière au Spitzberg, yacht Maroussia, 1904, Imprimerie de Chaix, Paris, 1904. Croisière océanographique accomplie à bord de la Belgica dans la Mer du Grönland, 1905 C. Bulens, Bruxelles, 1907. La Revanche de la banquise : un été de dérive dans la mer de Kara, juin-septembre 1907, Plon-Nourrit, Paris, 1909. Campagne Arctique de 1907, C. Bulens, Bruxelles, 1910-1912. Chasses et chasseurs arctiques, Librairie Plon, Paris, 1929. (Source Wikipedia)
L'arrière-petit-fils de Louis-Philippe Ier roi des français, était-il bibliophile ?
Les reliures que j'ai sous les yeux invitent à le croire. Deux jolis volumes grands in-8 reliés plein maroquin rouge par Petit (en 1895), exemplaire de présent relié aux armes de France et au chiffre de Philippe d'Orléans (P couronné), avec envoi de l'auteur. L'ouvrage qui lui a été offert est un ouvrage historique intitulé : "L'ambassade de France en Angleterre sous Henri IV. Mission de Christophe de Harlay, comte de Beaumont (1602-1605) par P. Laffleur de Kermaingant. (Paris, Librairie de Firmin-Didot, 1895, 2 vol. dont 1 vol. de pièces justificatives (lettres et documents). Les deux volumes sont reliés aux armes et portent au contre plat une petite étiquette "M. V" (probablement un classement de bibliothèque). La bibliothèque du duc Philippe d'Orléans fut-elle vendue à sa mort en 1926 ? Je n'en n'ai pas trouvé trace. On peut supposer que son rang et sa richesse lui ont permis d'avoir une belle bibliothèque. Ce sont les premières reliures de cette provenance que je trouve. Et vous ? En avez-vous déjà rencontré ?
Bonne soirée,
Bertrand Bibliomane moderne
Il s'agit de deux volumes offerts et reliés pour Louis Philippe Robert d'Orléans, « duc d'Orléans ». Il était né le 6 février 1869 à York House, dans le district de Richmond-sur-Tamise, au Royaume-Uni, et décédé le 28 mars 1926 au palais d'Orléans, à Palerme, en Sicile. Il fut le prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Philippe VIII » de 1894 à 1926. Ce fut également un explorateur, un naturaliste et un écrivain de renom. Le « duc d'Orléans » est le fils aîné de Philippe d'Orléans (1838-1894), comte de Paris, et de son épouse et cousine germaine l'infante franco-espagnole Marie-Isabelle d'Orléans (1848-1919). Par chacun de ses parents, il est l'arrière-petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et de son épouse la reine Marie-Amélie de Bourbon-Siciles (1782-1866), dont il descend à travers Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842), duc d'Orléans, et Antoine d'Orléans (1824-1890), duc de Montpensier. Philippe d'Orléans compte également parmi ses autres arrières-grands-parents le prince héréditaire Frédéric de Mecklembourg-Schwerin (1778-1819) et le roi Ferdinand VII d'Espagne (1784-1833). Le 5 novembre 1896, le prince épouse à Vienne, en Autriche, l'archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine (1867-1932), fille du comte palatin de Hongrie Joseph de Habsbourg-Lorraine (1833-1905) et de son épouse la princesse Clotilde de Saxe-Cobourg-Kohary (1846-1927), elle-même fille de la princesse Clémentine d'Orléans (1817-1907). De cette union malheureuse, qui se termine par une séparation officielle, ne naît aucun enfant et la succession orléaniste passe à l'un des beau-frères du « duc d'Orléans », le prince Jean (1874-1940), « duc de Guise ».
Reliure signée de PETIT et exécutée en 1895 pour Philippe d'Orléans (1869-1926),
à son chiffre P couronné.
Philippe d'Orléans était-il bibliophile ?
à son chiffre P couronné.
Philippe d'Orléans était-il bibliophile ?
Le comte de Paris trouve la mort le 8 septembre 1894 et son fils, alors âgé de vingt-cinq ans, lui succède comme Chef de la Maison d'Orléans. Le prince hérite alors de l'immense fortune de sa famille, ce qui va lui permettre de financer plus facilement les expéditions qu'il organise à travers le monde. Mais, conscient de ses devoirs de prétendant, le « duc d'Orléans » décide de se marier afin d'assurer un héritier à la dynastie qu'il représente. En 1896, il épouse donc, à Vienne, une petite-fille de la princesse Clémentine d'Orléans, l'archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg-Lorraine. On apprend cependant plus tard que la princesse est stérile et que le couple ne peut donc concevoir d'enfant. L'union de Philippe et de Marie-Dorothée sonne, pour un temps, l'arrêt des grandes expéditions du prince, mais pas de ses voyages. À bord du yacht Maroussia, le prétendant et son épouse visitent, à partir de 1897 et pendant plusieurs années, le pourtour de la Méditerranée. Ils séjournent ainsi régulièrement en Sicile, dans le superbe Palais d'Orléans de Palerme, où ils reçoivent de nombreuses visites, comme celle du kaiser Guillaume II et de sa femme. Cependant, les années passant et la perspéctive d'être parents s'éloignant, les relations du couple princier se dégradent. Fatigué de sa condition d'exilé, le « duc d'Orléans » décide de reprendre ses expéditions lointaines tandis que son épouse retourne progressivement vivre avec sa famille, au château d'Alcsuth, en Hongrie. Mais ces voyages n'empêchent pas le prince d'accomplir ses devoirs politiques de prétendant, même s'il y prend lui-même peu d'intérêt personnel. À la fin du XIXe siècle, les Français se passionnent pour l'« affaire Dreyfus », qui provoque une grave fracture dans la société. Profondément conservateur, le « duc d'Orléans » se range, dès 1898, parmi les antidreyfusards convaincus et s'aliène ainsi davantage l'opinion publique libérale. Vers la même période, le prince fonde la Jeunesse Royaliste, dont la présidence est confiée au journaliste Paul Bézine. Dans ce climat électrique, le prince pense un moment pouvoir monter sur le trône lors de la tentative de coup d'État organisée par Paul Déroulède, pendant les funérailles du président de la République Félix Faure, en 1899. Cependant, les espoirs du prétendant sont vite déçus et ses interventions politiques ne sont pas écoutées. Son opposition au vote de la loi sur les congrégations de 1901 n'a ainsi aucune conséquence. En réalité, c'est certainement la rencontre du « duc d'Orléans » avec Charles Maurras, en 1908, qui constitue l'événement politique le plus important dans la vie du prétendant. De fait, c'est Maurras, père de L'Action française et des Camelots du Roi, qui va s'emparer du mouvement monarchiste français pendant trente ans et réduire à néant les courants royalistes antérieurs. Le prétendant abandonne en effet à l'auteur de L'Enquête sur la monarchie la réalité de la direction politique du mouvement royaliste pour se consacrer entièrement à ses expéditions.
Philippe d'Orléans était le prétendant orléaniste au trône de France depuis 1894 (Le comte de Paris trouve la mort le 8 septembre 1894). Le duc d'Orléans a 25 ans et devient le chef de la Maison d'Orléans. Ce livre lui est offert vraisemblablement au début de l'année 1895.
En 1904, le « duc d'Orléans » part visiter la Norvège et le Spitzberg à bord du Maroussia. Puis, désirant poursuivre ses expéditions dans l'Océan Arctique, il acquiert un vaisseau plus important, le Belgica, avec lequel il mène trois campagnes polaires entre 1905 et 1909. En compagnie du docteur Joseph Récamier fils, du dessinateur animalier Édouard Mérite et d'un océanographe, il visite la côte est du Groenland et a alors la joie de découvrir des terres encore inconnues qu'il nomme Île-de-France et Terre de FranceN 5. Le prétendant rallie ensuite l'Islande, où il visite le site du parlement traditionnel, l'Althing.
Grâce au récit de cette expédition, qui donne lieu à plusieurs publications, le prince obtient les médailles d'or des Sociétés de géographie belge et française. Surtout, il ramène à York House quantité d'autres trophées de chasse qu'il décide d'entreposer dans un musée. En 1907, il transfère donc ses collections taxidermiques dans une nouvelle demeure, à Wood Norton, dans le Worcestershire. La même année, il repart pour le Grand Nord avec le projet de longer la côte nord de la Sibérie, de la mer de Kara au détroit de Béring. Mais cette nouvelle expédition, racontée dans La Revanche de la banquise, est un échec et le prince ne parvient pas plus loin que la Nouvelle-Zemble. En 1911, le « duc d'Orléans » repart une dernière fois vers les régions australes. Des îles Féroé, il ramène alors d'autres dépouilles animales, qui l'obligent à agrandir son musée de Norton Wood.
À partir de 1912, Philippe reprend ses expéditions terrestres, mais cette fois plus pour la chasse que pour la science. Il part alors pour le Turkestan, la Russie et le Caucase. L'année suivante, il se rend en Argentine et au Chili. À son retour en Europe, il décide de quitter l'Angleterre et de s'établir en Belgique. Près de Bruxelles, il s'installe dans la résidence de Pluck Dael, qu'il renomme manoir d'Anjou, et y fait bâtir une vaste annexe destinée à accueillir ses collections cynégétiques.
Pendant la réalisation de ces travaux, le prétendant se rend chez les Habsbourgs de Hongrie afin d'y retrouver son épouse, avec laquelle il souhaite se réconcilier et reprendre la vie commune. Mais la « duchesse d'Orléans » refuse catégoriquement de suivre son mari. Quelques temps après, lorsqu'éclate le premier conflit mondial, elle décide même de rester vivre en Autriche-Hongrie, pays pourtant en guerre avec la nation dont elle est, pour les orléanistes, la reine titulaire. Le prétendant est meurtri par cette attitude qu'il considère comme une trahison et ne pardonnera jamais à sa femme son comportement. Finalement, après la guerre et bien des péripéties judiciaires, les époux se séparent.
Lors de la Première Guerre mondiale, le « duc d'Orléans » cherche à participer au combat aux côtés de la Triple-Entente mais ni la France, ni le Royaume-Uni, ni la Russie ou, plus tard, les États-Unis ne lui permettent de s'engager dans leur armée. Seule l'Italie semble, en 1915, vouloir lui ouvrir ses portes. Cependant, une fracture du fémur empêche alors le prétendant de se joindre aux combattants de ce pays et l'opportunité ne lui est pas redonnée par la suite. Déçu par ces rejets, le prétendant retourne s'installer en Angleterre, où il passe toute la guerre. Pendant ces années, sa seule satisfaction est de pouvoir mettre le Belgica à disposition de la Grande-Bretagne afin de ravitailler son allié russe à travers les fleuves sibériens.
Une fois la paix revenue, Philippe d'Orléans retourne vivre en Belgique, où il a le plaisir de retrouver intactes les collections animalières qu'il y a laissées. Pendant l'occupation allemande, l'un de ses cousins éloignés, le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, est en effet intervenu auprès du haut-commandement militaire pour les préserver. N'ayant plus ni espoir de donner vie à un héritier, ni réelle possibilité de rentrer un jour dans son pays, le prétendant décide alors d'organiser ses collections afin de les offrir un jour à la France. Il met ainsi en place de nombreux dioramas qui représentent les paysages qu'il a parcourus tout au long de sa vie. Puis, le prince reprend ses voyages dans le but de compléter ses collections.
En 1921, il repart en Argentine et au Chili puis fait le tour de l'Afrique à bord du navire anglais le Saxon. En janvier 1925, il retourne en Haute-Égypte pour y chasser des oiseaux puis retourne en Europe en passant par Jérusalem. Enfin, en janvier 1926, il se rend une dernière fois en Éthiopie et en Somalie, où il récolte quantité de plantes et d'arbustes destinés à être exposés dans de nouveaux dioramas.
À la suite de ce dernier voyage, le prince se rend en Italie et s'installe au Palais d'Orléans de Palerme. Après une syncope, le prince est atteint d'une congestion pulmonaire, aggravée par une variole probablement contractée en Égypte. Il meurt quelques jours plus tard, le 27 mars, en compagnie de sa sœur aînée, la reine Amélie de Portugal.
Tout au long de ses voyages, le « duc d'Orléans » a amassé quantité de trophées de chasse qu'il a consciencieusement faits naturaliser et exposer dans ses châteaux, d'abord en Angleterre puis en Belgique. Mais le souhait du prétendant était de léguer ces dépouilles à la France afin de constituer un musée d'histoire naturelle ouvert au public.
À sa mort, la reine Amélie de Portugal fait donc en sorte de réaliser cette volonté et le Muséum d'Histoire naturelle de Paris accueille, dans une de ses annexes, ses précieuses collections. Cependant, le bâtiment, édifié par l'architecte Weber et décoré par Maxime Real del Sarte, est mal conçu et les dépouilles sont rapidement abîmées par le temps. En 1960, les autorités doivent donc se résoudre à démolir le monument et les rares dépouilles encore indemnes sont reléguées à la Grande galerie de l'évolution, où l'on peut encore les admirer aujourd'hui.
Comme prétendant orléaniste au trône de France et chef de la Maison d'Orléans, le prince Philippe pouvait porter chaque titre lié à un apanage traditionnel de la Maison Royale, ou puiser dans les nombreux titres traditionnels de sa branche : duc d'Orléans, duc de Valois, duc de Chartres, duc de Nemours, duc de Montpensier, dauphin d'Auvergne, prince de Joinville, sénéchal héréditaire de Champagne, marquis de Coucy, marquis de Folembray, comte de Soissons, comte de Dourdan, comte de Romorantin et baron de Beaujolais.
Pour ses partisans, les orléanistes, et particulièrement les militants d'Action française, Philippe d'Orléans était l'héritier du trône de France sous le nom de « Philippe VIII ». Il était en effet l'aîné des descendants du roi Louis XIII de France, à l'exclusion des descendants de Philippe V d'Espagne, partis régner de l'autre côté des Pyrénées en vertu du traité d'Utrecht, signé en 1713. Mais, pour ses adversaires légitimistes, pour qui les véritables héritiers du trône étaient ses lointains parents, les princes Charles et Jacques de Bourbon, Philippe d'Orléans n'était « que » duc d'Orléans.
Sous le nom de « Duc d'Orléans », le prince Philippe a publié plusieurs livres de voyages : Une expédition de chasse au Népaul, C. Lévy, Paris, 1892. Une Croisière au Spitzberg, yacht Maroussia, 1904, Imprimerie de Chaix, Paris, 1904. Croisière océanographique accomplie à bord de la Belgica dans la Mer du Grönland, 1905 C. Bulens, Bruxelles, 1907. La Revanche de la banquise : un été de dérive dans la mer de Kara, juin-septembre 1907, Plon-Nourrit, Paris, 1909. Campagne Arctique de 1907, C. Bulens, Bruxelles, 1910-1912. Chasses et chasseurs arctiques, Librairie Plon, Paris, 1929. (Source Wikipedia)
L'arrière-petit-fils de Louis-Philippe Ier roi des français, était-il bibliophile ?
Les reliures que j'ai sous les yeux invitent à le croire. Deux jolis volumes grands in-8 reliés plein maroquin rouge par Petit (en 1895), exemplaire de présent relié aux armes de France et au chiffre de Philippe d'Orléans (P couronné), avec envoi de l'auteur. L'ouvrage qui lui a été offert est un ouvrage historique intitulé : "L'ambassade de France en Angleterre sous Henri IV. Mission de Christophe de Harlay, comte de Beaumont (1602-1605) par P. Laffleur de Kermaingant. (Paris, Librairie de Firmin-Didot, 1895, 2 vol. dont 1 vol. de pièces justificatives (lettres et documents). Les deux volumes sont reliés aux armes et portent au contre plat une petite étiquette "M. V" (probablement un classement de bibliothèque). La bibliothèque du duc Philippe d'Orléans fut-elle vendue à sa mort en 1926 ? Je n'en n'ai pas trouvé trace. On peut supposer que son rang et sa richesse lui ont permis d'avoir une belle bibliothèque. Ce sont les premières reliures de cette provenance que je trouve. Et vous ? En avez-vous déjà rencontré ?
Bonne soirée,
Bertrand Bibliomane moderne