dimanche 11 septembre 2011

Idée d’une bibliographie des imprimés parus à la suite de l’assassinat de Henri IV.



L’acquisition récente de quatre opuscules sur le même thème m’amène à me poser une question : Existe-t-il une bibliographie des imprimés parus à la suite de l’assassinat du roi Henri IV, c'est-à-dire à compter du jour de son assassinat (14 mai 1610) jusqu’à la fin de cette même année 1610 (31 décembre 1610) ? Je n’ai rien trouvé en ce sens, mais je pense bien que cela a été déjà fait, peut-être inclus au sein d’une bibliographie plus vaste ? Je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, voici les quatre opuscules dont il s’agit. Mais résumons d'abord un peu la situation :

Henry le Grand ou Henri IV de Bourbon, est assassiné le 14 mai 1610 rue de la Ferronnerie à Paris, par un déséquilibré catholique fanatique, François Ravaillac. François Ravaillac est exécuté après une journée entière de torture le 27 mai, il avait 33 ans. Henri IV est enterré à la basilique Saint-Denis le 1er juillet 1610, à l'issue de plusieurs semaines de cérémonies funèbres. Henri IV, pour qui Paris valait bien une messe, était âgé de 57 ans. Son fils aîné Louis, futur Louis XIII, âgé de seulement neuf ans, lui succède, sous la régence de sa mère, la reine Marie de Médicis.


On imagine sans peine, dès la nouvelle de l’assassinat du roi répandue dans Paris et dans les provinces de France, le bruit des presses à bras chez les imprimeurs désireux de publier tels ou tels sermons, harangues ou oraisons funèbres, des éloges aussi, des polémiques certainement, des libelles, des pamphlets, etc. Alors combien ? Combien d’imprimés sortirent des presses parisiennes ou de province à compter du 14 mai 1610 et jusqu’à la fin de cette même année ? 500 ? 1.000 ? 2.000 ? 5.000 ? Un dénombrement exhaustif me semble assez hasardeux à tenter. On ne peut que l'estimer. Compte tenu de l’extrême popularité (ou impopularité) du roi Henri IV, un nombre très important de documents furent imprimés à la hâte dès les premiers jours qui suivirent son assassinat. Pour le reste...

Voici en tous cas, un bon thème de collection dévoilé à qui n’en n’aurait pas eu encore l’idée !


Je vais maintenant vous décrire aussi complètement que possible les quatre opuscules imprimés dont j’ai parlé plus haut et qui m’ont donné envie de rédiger cet article.



ORAISON FUNÈBRE récitée à Rome, en la Chappelle du S. Père, au Vatican : aux obsèques de Henry Le Grand, roy très-Chrestien, le vingt-huitième de Mai 1610. Par Jacques Seguier philosophe & théologien français, de la ville de Rhodez. A Paris, Par Jean du Carroy, imprimeur demeurant près le Collège de Rheims. 1610. 16 pages y compris le titre. (voir photo). (le privilège est du 28 juillet 1610).

HARANGUE FUNÈBRE SUR LE TRESPAS DU GRAND HENRY IIII. du nom, Roy de France & de Navarre. Prononcée dans l’Eglise de S. Estienne du Mont, le 22 juin 1610. Par Fr. Jean Petriny, religieux de Nostre-Dame des Carmes, Prédicateur ordinaire de la Reine Marguerite. A Paris, Chez Michel Sonnius, rue St Jacques, à l’Ecu de Basle. 1610. (6)-88-(2) pages. (le privilège est du 14 juillet 1610).

SERMON FUNÈBRE, FAIT AUX OBSEQUES DE HENRY IIII. roy de France & de Navarre, le 22 de juin 1610, dans l’église de S. Jacques de la Boucherie. Par Fr. Jacques Suares, observantin portugais, docteur en théologie, prédicateur ordinaire & conseiller de sa Majesté. A Paris, chez Nicolas du Fossé, rue S. Jacques au Vase d’Or. 1610. (2)-67-(1) pages. (on lit à la fin que cet opuscule a été imprimé le 9 juillet 1610).

ORAISON FUNÈBRE SUR LE TREPAS DE HENRY LE GRAND, IIII. du nom, Roy de France & de Navarre, Tres-Chrestien, Tres-Victorieux, Tres-Auguste, & Père du Peuple. Prononcée en l’Eglise Royale de S. Aignan à Orléans, le samedy 12. jour de juin 1610. Par Fr. Pierre d’Amour, Docteur en théologie, Prieur des Frères Prêcheurs d’Orléans, élu Provincial dudit Ordre en la Province de France. A Paris, chez Rolin Thierry, rue S. Jacques, au Soleil d’Or. 1610. Avec permission. 15 feuillets y compris le titre, le dernier non chiffré. (aucune date pour un éventuel privilège ou une permission).


Ces quatre opuscules sont tous de format petit in-8 (environ 16 x 11 cm). On constate que le nombre de pages varie d’une dizaine de pages à presque une centaine pour le plus important d’entre eux. Parmi les quatre libraires rencontrés ici, au moins un est bien connu, Michel Sonnius, éditeur de Montaigne. Trois d’entre eux sont des libraires de la rue St-Jacques, l’une des rues de Paris parmi les plus actives de la capitale en matière d’édition pendant plus de deux siècles.

Je fais appel à votre curiosité pour nous dire si vous connaissez d’autres titres pouvant s’inclure dans cette « bibliographie spéciale ».

Autre question : Combien nous reste-t-il de ces imprimés éphémères ? A combien d'exemplaires étaient-ils distribués ? Autant de question auxquelles j'aimerais trouver une réponse satisfaisante sans vraiment y croire.

Bonne chasse !

PS : il fallait être sacrément culotté pour publier un billet sur l'assassinat d'un chef d'état un 11 septembre non ? ...

Bonne nuit,
Bertrand Bibliomane moderne

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