lundi 10 mai 2010

Ce relieur qui ne voulait pas dire son nom : Un relieur attitré pour les éditions de petit format elzévirien des Oeuvres de Béranger ?




Le jour où j'arrêterai de me poser des questions en bibliophilie, j'arrêterai et retournerai sous les frondaisons des bords de La Cure fouetter ma mouche sur les eaux courantes couleur de rouille de mon Morvan natal.

Mais en attendant... il y a toujours quelque chose qui m'intrigue, qui me tracasse, qui m'interroge, et c'est bien cela qui me maintient en vie bibliophilique parmi vous. Pourvu que ça dure !

Donc, cette fois, c'est encore une histoire de relieur qui m'intéresse et que je veux partager avec vous.

J'ai sous les yeux deux petits volumes achetés séparément et qui ont pour titre : Œuvres complètes de P.-J. Béranger contenant les dix chansons nouvelles, édition elzévirienne. Paris, Perrotin, 1856 (1 vol. in-32) et Œuvres posthumes de Béranger, dernières chansons 1834-1851 suivi de Ma biographie avec un appendice et un grand nombre de notes de Béranger sur ses anciennes chansons. Paris, Perrotin, 1858 (1 fort vol. in-32). Ces deux petits volumes sortent tous les deux de l'imprimerie de Simon Raçon et Compagnie.


Ce qui nous intéresse maintenant. Ces deux volumes de format identique (environ 112 x 70 mm) sont reliés à l'identique en maroquin bleu nuit, dos à nerfs, caissons encadrés d'un double-filet à froid, titre doré, tranches dorées, filet doré perlé sur les coupes, filets et roulettes dorés en encadrement intérieur des plats. Doublures et gardes de papier peigne. Reliure de l'époque, à l'état neuf dans les deux cas.

Les reliures ne sont pas signées. Les décors, à froid ou dorés, ainsi que la "façon" (endossure, roulette intérieure, papier de doublure et de garde) sont strictement identiques. Je mets donc sans hésiter ma main à couper (même pas mal...) que ces deux reliures (acquises séparément je le précise) sortent des mêmes mains, du même atelier de reliure.

Les reliures sont fines. Très fines même. Sobres, certes. Mais de très belle facture. On est évidemment tenté de chercher à savoir qui a bien pu exécuter ces reliures. Je me pose plusieurs questions à ce propos :

- Ces petites éditions elzéviriennes ont-elles été reliées "en lot" par un atelier de renom ?
- De quel atelier de reliure sortent ces deux reliures ?
- Peut-on évoquer des noms de relieurs sans trop se tromper ?


A la dernière question, j'ai ma petite réponse qui n'engage que moi, mais deux noms se détachent d'après quelques éléments de comparaison (roulettes, façon, dorure, pinçage des nerfs, etc).

Et vous ? Qu'en pensez-vous ? Avez-vous de ces petites éditions elzéviriennes de Béranger en maroquin de la sorte ? A quels noms pensez-vous s'il vous fallait signer ces reliures en fonction de votre expérience de bibliophile ou de libraire ?

Bonne journée,
Bertrand

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