Il y a des livres dont on ne soupçonnait même pas l'existence et que l'on découvre avec le plus grand des plaisirs. C'est exactement le cas du livre que j'ai découvert il y a quelques jours, tout à fait par hasard. Je vous en offre la primeur, et si tout comme moi, ce titre vous était resté inconnu, vous serez sans aucun doute très heureux de chercher à en faire l'acquisition très rapidement.
Il s'agit d'un ouvrage publié à Bruxelles en 1866, intitulé : "Les mystères des Bandes Noires. Bibliophiles - Bibliomanes - Directeurs de ventes - Crieurs jurés - Notaires - Tribunaux - Magistrats - Avocats - Avoués - Huissiers - Francs-Maçons - Médecins - Prêtres - Jésuites - etc, etc, etc. Biographies - Etudes de moeurs, etc, etc, etc...
Ouvrage publié sous le nom de Josse Sacré. Josse Sacré à Bruxelles, Imprimeur-Libraire et Diecteur de ventes de livres. Il résidait au 10 de la rue Cantersteen. L'ouvrage était diffusé dans les villes de Paris, Leipzig et Longdres, chez tous les libraires.
L'auteur précise en exergue : "Je nomme Bande, tout ce qui forme un corps, soit civil, soit ecclesiastique, soit militaire."
La messe est dite. Le programme de ce livre est alléchant.
Et le contenu ne déçoit pas ! Loin de là.
"Mes chers lecteurs, je sais que tout nouveau venu dans la République des lettres doit faire au public ses très-humbles salutations et lui exposer les causes déterminantes de son apparition dans cette glorieuse carrière. A défaut d'un introducteur qui puisse étendre sur moi les plis de son manteau et me présenter à vos yeux comme un homme d'élite, cédant à une vocation irrésistible, et vous apportant les trésors accumulés de sa science, de son érudition et de son talent, je n'hésite pas à braver courageusement tous les dangers d'une brusque entrée eu scène. Je me présente moi-même et, sans grands compliments, je me borne à vous dire : je suis un honnête homme qui a beaucoup vu, beaucoup observé dans la situation spéciale que les hasards de la vie lui ont attribuée; je crois pouvoir à mon tour écrire quelques pages dont la lecture ne sera pas inutile.
Ce qui me guide dans cette voie nouvelle, ce n'est ni l'appât du gain, ni la vanité, ni l'ambition. Je sais ce que mon livre me coûtera de frais d'impression en beaux écus sonnants ; j'ignore s'il me rendra ce qu'il m'aura coûté. Je fais si peu de cette publication une affaire d'amour-propre, que mon premier soin est de déclarer que je ne sais pas écrire correctement,, que je suis obligé de soumettre mes phrases à l'examen de quelques amis qui veulent bien me prêter le secours de leur expérience, ce dont je me fais un devoir de les remercier du fond du cœur. : si mon livre ne se produit pas sous une forme trop incorrecte, je le dois à leur bienveillant auxiliaire. Vous voyez, mes chers lecteurs, que je fais de bonne grâce le sacrifice le plus pénible pour un auteur, celui de l'amour-propre littéraire.
Quant à mon ambition, elle est mesurée à mes facultés : j'ai la prétention d'être un honnête homme, bon père de famille, citoyen belge dévoué à nos libres institutions. Quand j'ai rempli mes devoirs d'électeur et mes fonctions de simple garde civique, je crois avoir acquitté ma dette envers la patrie, et j'abandonne à d'autres la convoitise des candidatures et des épaulettes."
Ça commence plutôt bien ! L'homme me plait ! Voyons la suite...
"— Mais pourquoi s'aventurer à publier un livre sans aucune arrière-pensée?
— Précisément, c'est l'indépendance absolue où je me trouve, qui me présente cette tâche comme un devoir à remplir, en dépit de tous les obstacles qui semblent me l'interdire.
J'ai tant manié de livres dans le cours de mon existence, que je me suis familiarisé avec cet instrument de l'instruction publique ; j'ai pu reconnaître que bien des ouvrages étaient écrits sans motif sérieux; que bien des volumes que je manipulais, ne renfermaient pas une seule pensée solide ; que ces vastes collections, ces pesantes élucubration s de l'esprit humain, dont nous composons des bibliothèques pour le plus grand ornement d'un prétendu cabinet de travail, ne valent pas un petit livre sorti de la plume d'un homme sincère, qui ne fait pas métier d'être écrivain.
Ainsi je me suis enhardi peu à peu à former un recueil de mes pensées, de mes observations, de mes renseignements, et je me suis décidé à livrer ce recueil à la publicité sans autre désir que celui d'avoir fait une œuvre utile. Après tout, si mon livre n'est pas parfait, je puis m'en consoler en songeant qu'il en existe de plus mauvais, et que d'ailleurs mes intentions sont excellentes. '
Mon but est d'instruire le public de certaines manœuvres, de certains trucs que j'ai découverts dans la pratique du commerce, et que je crois bon de déjouer. Ce sera le meilleur moyen de corriger les habiles faiseurs qui recourent à ces moyens illicites pour s'ouvrir plus largement le chemin de la fortune. Il est sans doute très-agréable de devenir millionnaire en peu de temps, mais cela ne se peut guère faire par l'exercice d'un commerce loyal. Un vieil axiome fort sage nous dit : « Si vous voulez faire fortune en six mois, vous serez pendu dans six semaines. »
L'axiome a du bon, mais la pendaison dont il menace nos détrousseurs de grand chemin, nos filous de la banque, nos escrocs du grand monde, nos coupeurs de bourse patentés, nos malins de la finance et du commerce me paraît un procédé inutile et bai'bare. Je suis généreux à l'égard de ces ingénieux escamoteurs ; j'abolis la peine de mort à leur profit; je me contente de l'exposition publique de leurs ruses et de leurs stratagèmes; je dévoile au grand jour leurs expédients les mieux combinés : si après cela ils trouvent encore des dupes complaisantes, ce ne sera pas de ma faute, et je m'en lave les mains. Ce sera affaire à M. le Procureur du Roi de protéger plus efficacement les idiots qui n'auront pas su éviter les pièges, après que je me serai efforcé de les leur faire toucher du doigt. — Mon rôle à moi se borne à démontrer, stigmatiser et flétrir les procédés du commerce déloyal. Pour atteindre ce but, je compte toucher A TOUT, mais ne toucherai A-PERSONNE. J'ai le droit de parler des choses et j'en userai : je passerai en revue les tromperies, les fourberies, les tactiques, les machinations dont les Bandes noires nous offrent le spectacle non gratuit.
Je ne terminerai pas mon travail sans me permettre quelques instants de récréation : les dames me fourniront ce gracieux délassement. Je leur demanderai le secret de leurs éblouissantes toilettes, d'où leur viennent ces beaux cheveux dont leurs têtes charmantes sont encadrées, parées et surnaturellement chargées, d'où leur naissent ces formes exubérantes qui développent les plis ondoyants de leurs robes, d'où leur vient ce trésor de parures, de bijoux, de vêtements précieux.
Et maintenant que ma tâche est remplie, je tiens à faire connaître à mes sombres héros que je mets mon journal : Le Saint-michel, à la disposition de ceux d'entre eux, sur le compte desquels je me serai exprimé avec un peu trop de verve. Je m'empresserai d'insérer dans mon journal toutes les rectifications qui pourraient me parvenir de ce chef, à condition qu'elles soient énoncées avec convenance et politesse, qu'elles portent une signature lisible, et qu'elles me parviennent sans avis d'huissier.
Bruxelles, 1er janvier 1866."
Je m'arrêterai à la préface pour vous laisser le plaisir de lire dans le texte ce livre savoureux où l'on apprend mille tours pendables et milles astuces de coquins du livre...
Un avant goût du texte...
"Lorsque nos pères assistaient à des ventes de livres, ils luttaient à outrance avec leurs meilleurs amis, pour acquérir des livres précieux; mais cette lutte acharnée ne franchissait jamais les limites prescrites par la convenance et par la dignité. C'était l'âge d'or de la bibliographie, tant pour les vendeurs que pour les amateurs, car la Bande noire ne dévastait point encore à cette époque le territoire des bibliophiles.
Si nos pères, qui étaient des bibliophiles bien trempés, revenaient sur la terre, ils seraient étonnés de voir comment certains coureurs de ventes, que j'appelle les Aztecs du monde artistique, se conduisent de nos jours dans les ventes publiques.
Le truc des fripiers n'est pas un mystère pour mes lecteurs, pas plus que le problème de l'ab haussa (argot des Bandes noires). Toutefois, comme ce genre de tripotage, quelque révoltant qu'il soit, trouve des adhérents dans les ventes de livres, et est ainsi de nature à compromettre gravement les intérêts des honnêtes gens, j'entrerai à cet égard dans quelques détails, afin que les amateurs sérieux soient suffisamment renseignés sur les machinations dont ils ne sont que depuis trop longtemps les victimes.
Je dirai d'abord que cette famille de tripoteurs, pour ne pas dire escrocs, se compose de propriétaires, d'hôteliers, d'étrangers se disant rentiers, d'anciens Ces derniers devraient rougir de tremper dans de pareils complots.
Aussi je plains amèrement les personnes qui confient des livres ou des objets d'art à des notaires ou à des directeurs de ventes, qui n'ont pas les connaissances requises pour juger de la valeur des objets qui sont confiés à leur ministère. Le vendeur est toujours volé comme dans un bois. Ceux de ces notaires ou de ces directeurs de ventes, qui ne sont pas suffisamment éclairés sur la valeur réelle des objets qu'ils doivent exposer en vente, sont toujours déroutés par les limiers de la Bande noire : il en résulte évidemment un préjudice notable pour le vendeur, malgré toute la bonne foi et la bonne volonté qui pourraient animer ces notaires et ces directeurs de ventes.
En confiant leurs livres à des directeurs de ventes, qui connaissent réellement leur métier et qui l'exercent consciencieusement, les vendeurs n'ont rien à craindre de la part de la Bande noire : car ces directeurs déjouent les intrigues de cette dernière, et préfèrent plutôt retenir les livres, que de les lâcher à des conditions préjudiciables au vendeur.
Il est donc de l'intérêt des vendeurs et des amateurs, de chercher à établir une distinction, basée sur l'expérience, entre les directeurs de ventes sérieux et consciencieux, entre les directeurs ignorants, et entre les directeurs intelligents qui font cause commune avec la Bande noire." ... ...
Vous pouvez télécharger et lire la suite de l'ouvrage ICI.
Bonne lecture et bon dimanche,
Bertrand
Il s'agit d'un ouvrage publié à Bruxelles en 1866, intitulé : "Les mystères des Bandes Noires. Bibliophiles - Bibliomanes - Directeurs de ventes - Crieurs jurés - Notaires - Tribunaux - Magistrats - Avocats - Avoués - Huissiers - Francs-Maçons - Médecins - Prêtres - Jésuites - etc, etc, etc. Biographies - Etudes de moeurs, etc, etc, etc...
Ouvrage publié sous le nom de Josse Sacré. Josse Sacré à Bruxelles, Imprimeur-Libraire et Diecteur de ventes de livres. Il résidait au 10 de la rue Cantersteen. L'ouvrage était diffusé dans les villes de Paris, Leipzig et Longdres, chez tous les libraires.
L'auteur précise en exergue : "Je nomme Bande, tout ce qui forme un corps, soit civil, soit ecclesiastique, soit militaire."
La messe est dite. Le programme de ce livre est alléchant.
Et le contenu ne déçoit pas ! Loin de là.
"Mes chers lecteurs, je sais que tout nouveau venu dans la République des lettres doit faire au public ses très-humbles salutations et lui exposer les causes déterminantes de son apparition dans cette glorieuse carrière. A défaut d'un introducteur qui puisse étendre sur moi les plis de son manteau et me présenter à vos yeux comme un homme d'élite, cédant à une vocation irrésistible, et vous apportant les trésors accumulés de sa science, de son érudition et de son talent, je n'hésite pas à braver courageusement tous les dangers d'une brusque entrée eu scène. Je me présente moi-même et, sans grands compliments, je me borne à vous dire : je suis un honnête homme qui a beaucoup vu, beaucoup observé dans la situation spéciale que les hasards de la vie lui ont attribuée; je crois pouvoir à mon tour écrire quelques pages dont la lecture ne sera pas inutile.
Ce qui me guide dans cette voie nouvelle, ce n'est ni l'appât du gain, ni la vanité, ni l'ambition. Je sais ce que mon livre me coûtera de frais d'impression en beaux écus sonnants ; j'ignore s'il me rendra ce qu'il m'aura coûté. Je fais si peu de cette publication une affaire d'amour-propre, que mon premier soin est de déclarer que je ne sais pas écrire correctement,, que je suis obligé de soumettre mes phrases à l'examen de quelques amis qui veulent bien me prêter le secours de leur expérience, ce dont je me fais un devoir de les remercier du fond du cœur. : si mon livre ne se produit pas sous une forme trop incorrecte, je le dois à leur bienveillant auxiliaire. Vous voyez, mes chers lecteurs, que je fais de bonne grâce le sacrifice le plus pénible pour un auteur, celui de l'amour-propre littéraire.
Quant à mon ambition, elle est mesurée à mes facultés : j'ai la prétention d'être un honnête homme, bon père de famille, citoyen belge dévoué à nos libres institutions. Quand j'ai rempli mes devoirs d'électeur et mes fonctions de simple garde civique, je crois avoir acquitté ma dette envers la patrie, et j'abandonne à d'autres la convoitise des candidatures et des épaulettes."
Ça commence plutôt bien ! L'homme me plait ! Voyons la suite...
"— Mais pourquoi s'aventurer à publier un livre sans aucune arrière-pensée?
— Précisément, c'est l'indépendance absolue où je me trouve, qui me présente cette tâche comme un devoir à remplir, en dépit de tous les obstacles qui semblent me l'interdire.
J'ai tant manié de livres dans le cours de mon existence, que je me suis familiarisé avec cet instrument de l'instruction publique ; j'ai pu reconnaître que bien des ouvrages étaient écrits sans motif sérieux; que bien des volumes que je manipulais, ne renfermaient pas une seule pensée solide ; que ces vastes collections, ces pesantes élucubration s de l'esprit humain, dont nous composons des bibliothèques pour le plus grand ornement d'un prétendu cabinet de travail, ne valent pas un petit livre sorti de la plume d'un homme sincère, qui ne fait pas métier d'être écrivain.
Ainsi je me suis enhardi peu à peu à former un recueil de mes pensées, de mes observations, de mes renseignements, et je me suis décidé à livrer ce recueil à la publicité sans autre désir que celui d'avoir fait une œuvre utile. Après tout, si mon livre n'est pas parfait, je puis m'en consoler en songeant qu'il en existe de plus mauvais, et que d'ailleurs mes intentions sont excellentes. '
Mon but est d'instruire le public de certaines manœuvres, de certains trucs que j'ai découverts dans la pratique du commerce, et que je crois bon de déjouer. Ce sera le meilleur moyen de corriger les habiles faiseurs qui recourent à ces moyens illicites pour s'ouvrir plus largement le chemin de la fortune. Il est sans doute très-agréable de devenir millionnaire en peu de temps, mais cela ne se peut guère faire par l'exercice d'un commerce loyal. Un vieil axiome fort sage nous dit : « Si vous voulez faire fortune en six mois, vous serez pendu dans six semaines. »
L'axiome a du bon, mais la pendaison dont il menace nos détrousseurs de grand chemin, nos filous de la banque, nos escrocs du grand monde, nos coupeurs de bourse patentés, nos malins de la finance et du commerce me paraît un procédé inutile et bai'bare. Je suis généreux à l'égard de ces ingénieux escamoteurs ; j'abolis la peine de mort à leur profit; je me contente de l'exposition publique de leurs ruses et de leurs stratagèmes; je dévoile au grand jour leurs expédients les mieux combinés : si après cela ils trouvent encore des dupes complaisantes, ce ne sera pas de ma faute, et je m'en lave les mains. Ce sera affaire à M. le Procureur du Roi de protéger plus efficacement les idiots qui n'auront pas su éviter les pièges, après que je me serai efforcé de les leur faire toucher du doigt. — Mon rôle à moi se borne à démontrer, stigmatiser et flétrir les procédés du commerce déloyal. Pour atteindre ce but, je compte toucher A TOUT, mais ne toucherai A-PERSONNE. J'ai le droit de parler des choses et j'en userai : je passerai en revue les tromperies, les fourberies, les tactiques, les machinations dont les Bandes noires nous offrent le spectacle non gratuit.
Je ne terminerai pas mon travail sans me permettre quelques instants de récréation : les dames me fourniront ce gracieux délassement. Je leur demanderai le secret de leurs éblouissantes toilettes, d'où leur viennent ces beaux cheveux dont leurs têtes charmantes sont encadrées, parées et surnaturellement chargées, d'où leur naissent ces formes exubérantes qui développent les plis ondoyants de leurs robes, d'où leur vient ce trésor de parures, de bijoux, de vêtements précieux.
Et maintenant que ma tâche est remplie, je tiens à faire connaître à mes sombres héros que je mets mon journal : Le Saint-michel, à la disposition de ceux d'entre eux, sur le compte desquels je me serai exprimé avec un peu trop de verve. Je m'empresserai d'insérer dans mon journal toutes les rectifications qui pourraient me parvenir de ce chef, à condition qu'elles soient énoncées avec convenance et politesse, qu'elles portent une signature lisible, et qu'elles me parviennent sans avis d'huissier.
Bruxelles, 1er janvier 1866."
Je m'arrêterai à la préface pour vous laisser le plaisir de lire dans le texte ce livre savoureux où l'on apprend mille tours pendables et milles astuces de coquins du livre...
Un avant goût du texte...
"Lorsque nos pères assistaient à des ventes de livres, ils luttaient à outrance avec leurs meilleurs amis, pour acquérir des livres précieux; mais cette lutte acharnée ne franchissait jamais les limites prescrites par la convenance et par la dignité. C'était l'âge d'or de la bibliographie, tant pour les vendeurs que pour les amateurs, car la Bande noire ne dévastait point encore à cette époque le territoire des bibliophiles.
Si nos pères, qui étaient des bibliophiles bien trempés, revenaient sur la terre, ils seraient étonnés de voir comment certains coureurs de ventes, que j'appelle les Aztecs du monde artistique, se conduisent de nos jours dans les ventes publiques.
Le truc des fripiers n'est pas un mystère pour mes lecteurs, pas plus que le problème de l'ab haussa (argot des Bandes noires). Toutefois, comme ce genre de tripotage, quelque révoltant qu'il soit, trouve des adhérents dans les ventes de livres, et est ainsi de nature à compromettre gravement les intérêts des honnêtes gens, j'entrerai à cet égard dans quelques détails, afin que les amateurs sérieux soient suffisamment renseignés sur les machinations dont ils ne sont que depuis trop longtemps les victimes.
Je dirai d'abord que cette famille de tripoteurs, pour ne pas dire escrocs, se compose de propriétaires, d'hôteliers, d'étrangers se disant rentiers, d'anciens Ces derniers devraient rougir de tremper dans de pareils complots.
Aussi je plains amèrement les personnes qui confient des livres ou des objets d'art à des notaires ou à des directeurs de ventes, qui n'ont pas les connaissances requises pour juger de la valeur des objets qui sont confiés à leur ministère. Le vendeur est toujours volé comme dans un bois. Ceux de ces notaires ou de ces directeurs de ventes, qui ne sont pas suffisamment éclairés sur la valeur réelle des objets qu'ils doivent exposer en vente, sont toujours déroutés par les limiers de la Bande noire : il en résulte évidemment un préjudice notable pour le vendeur, malgré toute la bonne foi et la bonne volonté qui pourraient animer ces notaires et ces directeurs de ventes.
En confiant leurs livres à des directeurs de ventes, qui connaissent réellement leur métier et qui l'exercent consciencieusement, les vendeurs n'ont rien à craindre de la part de la Bande noire : car ces directeurs déjouent les intrigues de cette dernière, et préfèrent plutôt retenir les livres, que de les lâcher à des conditions préjudiciables au vendeur.
Il est donc de l'intérêt des vendeurs et des amateurs, de chercher à établir une distinction, basée sur l'expérience, entre les directeurs de ventes sérieux et consciencieux, entre les directeurs ignorants, et entre les directeurs intelligents qui font cause commune avec la Bande noire." ... ...
Vous pouvez télécharger et lire la suite de l'ouvrage ICI.
Bonne lecture et bon dimanche,
Bertrand