Parfois le plus intéressant dans un livre pour le curieux bibliophile, outre l'intérêt évident du texte qu'il contient, est l'avertissement au lecteur, soit sorti de la plume de l'auteur, soit sorti de la plume de l'éditeur. Nous avons trouvé celui-ci particulièrement intéressant et nous vous le soumettons pour mémoire.
"Le luxe typographique que nous avons eu l'intention de donner à cette édition, nous a fait un devoir de ne rien épargner de ce qui pouvait contribuer à la rendre supérieure à toutes celles qui ont été publiées jusqu'à ce jour. Le papier, de la première qualité, a été tiré d'Annonay, l'une des meilleures fabriques de France ; les caractères proviennent des fontes de Henri Didot, et l'impression en a été confiée à Didot jeune. Les estampes, gravées par les plus habiles artistes, sur les dessins originaux de Cochin, Regnault et Monsiau, présentent en général un fini qui répond à l'exécution de la partie typographique. Enfin les différents écrits de *** ont été collationnés avec le plus grand soin sur ses manuscrits déposés au comité de l'instruction publique.
Nous avons suivi l'ordre des matières, en nous attachant, autant qu'il était possible, à présenter la série des époques auxquelles l'auteur a publié ses différents traités. Ainsi l'on peut classer dans les Oeuvres posthumes le douzième volume ou tome premier des ***, jusque et compris le dix-huitième. Le lecteur serait curieux de connaitre et d'approfondir le caractère de cet homme célèbre, qui a joué un si grand rôle dans la carrière littéraire, trouvera dans ces sept derniers volumes une suite non interrompue de ses diverses sensations : d'abord ses *** ; puis l'espèce de tribunal qu'il s'érige dans ses *** où *** juge *** ; ensuite sa Correspondance générale et particulière en trois volumes, dont le premier comprend un choix de lettres sur divers sujets de littérature ; les deux autres contiennent ses lettres familières. Nous y avons conservé l'ordre des dates, afin de suivre en quelque manière l'histoire de sa vie depuis sa retraite d'Angleterre. Nous la terminons enfin par ses ***, qui est son dernier écrit, la mort étant venue le surprendre qu'il avait à peine commencé sa dixième ***.
De même que nous nous sommes attachés à ne rien omettre de ce qui est sorti de la plume de ***, nous nous sommes fait aussi un devoir de n'y rien insérer qui ne fût de lui. On exceptera pourtant la ***, que l'on trouvera faisant partie du dernier volume. La querelle de ces deux grands hommes ayant fait beaucoup de bruit dans le monde littéraire, nous avons pensé que nous ne pouvions omettre cette pièce. En effet, imprimer toute la Correspondance de ***, notamment toutes les lettres qu'il a écrites à M. ***, et toutes celles dans lesquelles il se plaint amèrement de lui, ne serait-ce pas se rendre coupable d'injustice, ou au moins de partialité, que de supprimer la défense de l'accusé ?
Le premier prospectus que nous avons publié de cette édition l'annonçait en dix-huit volumes : nous avions cependant espéré de pouvoir réduire ce nombre à seize ; mais l'étendue des matières, et notre plan de ne point donner de volume d'une grosseur démesurée qui ne cadrât pas avec la beauté et l'élégance dont nous ne voulions pas nous départir, nous ont astreints à nous conformer à notre premier aperçu. On voit qu'il nous était impossible d'adopter cette réduction sans défigurer l'ouvrage, tous les volumes présentant, tels qu'ils sont, une égalité de forme qui plait à l'extérieur.
Cette édition ayant été annoncée par souscription, et chaque souscripteur s'étant tacitement obligé à continuer de retirer des volumes à mesure qu'ils étaient publiés, nous avons cependant éprouvé un grand changement sur ce point après la publication du cinquième volume. Nous devons entrer dans quelques détails à ce sujet, pour rendre compte à ceux des souscripteurs qui ont persévéré dans leurs engagements, du nouveau plan que nous avons été obligés d'adopter dans l'abandon d'une grande moitié des souscriptions.
Nous avions tiré, d'après l'annonce de notre prospectus, cette édition au nombre de cinq cent exemplaires. Les trois premiers volumes ont été enlevés dans leur totalité ; les quatrième et cinquième ont éprouvé quelques ralentissement, mais pas assez pour nous obliger à changer notre plan : ce n'est qu'aux sixième, septième et huitième volumes que la grande défection s'est fait sentir, et qu'il a fallu penser sérieusement à prendre un parti pour nous assurer les moyens de continuer cette entreprise, et satisfaire les souscripteurs qui désiraient qu'elle s'achevât. C'est ce que nous avons fait en diminuant le nombre du tirage, et le réduisant à quatre cents au lieu de cinq cents. Nous rendions, il est vrai, notre entreprise moins lucrative ; car pour peu que l'on connaisse les procédés de l'imprimerie, on sait que plus on tire d'un livre, plus il y a de bénéfice pour l'entrepreneur ; mais nous remplissions nos engagements, et c'est pour parvenir à ce but que nous n'avons pas hésité à faire des sacrifices. Toutefois, notre intention a été qu'ils ne fussent qu'en faveur des souscripteurs qui nous étaient restés attachés. En conséquence, à dater de la présente époque, premier ventôse an VIII (20 février 1800), les volumes qui n'ont été tirés qu'à quatre cent exemplaires et qu'on reconnaitra, dans la Table des volumes à la suite du présent Avis, par un astérisque * qui les précède, augmenteront de prix progressivement ; et même il viendra un temps où il nous sera absolument impossible d'en fournir à aucun prix, parce que les volumes qui nous restent étant épuisés, la réimpression ne s'en fera certainement pas. Et, quand on nous supposerait l'intention de les réimprimer, croit-on que nous pourrions les donner au même prix que lorsque nous en tirions cinq cents exemplaires à la fois ? Bien loin de là, puisque cent exemplaire coûtent presqu'autant à fabriquer que cinq cents, si l'on en excepte le papier.
Nous avons voulu, dans cet exposé, faire sentir à nos souscripteurs que leur acquisition est d'une valeur qui ne peut qu'augmenter par le petit nombre d'exemplaires complets qui existent, et en même temps leur témoigner notre gratitude de la confiance dont ils nous ont honorés. C'est cette confiance de leur part qui nous a encouragés à achever cette pénible entreprise dans des circonstances aussi désastreuses, au milieu des contrariétés de toutes natures que nous avons éprouvées ; et, nous ne nous le dissimulons pas, ne nous croyant pas entièrement à l'abri du doute que l'on aurait pu concevoir sur notre persévérance, en nous rangeant parmi les faiseurs d'entreprises de ce genre, qui trop souvent se sont fait peu de scrupule de les abandonner lorsqu'elles étaient à peine commencées, ou qui les ont beaucoup négligées par la suite.
Nous avons suivi l'ordre des matières, en nous attachant, autant qu'il était possible, à présenter la série des époques auxquelles l'auteur a publié ses différents traités. Ainsi l'on peut classer dans les Oeuvres posthumes le douzième volume ou tome premier des ***, jusque et compris le dix-huitième. Le lecteur serait curieux de connaitre et d'approfondir le caractère de cet homme célèbre, qui a joué un si grand rôle dans la carrière littéraire, trouvera dans ces sept derniers volumes une suite non interrompue de ses diverses sensations : d'abord ses *** ; puis l'espèce de tribunal qu'il s'érige dans ses *** où *** juge *** ; ensuite sa Correspondance générale et particulière en trois volumes, dont le premier comprend un choix de lettres sur divers sujets de littérature ; les deux autres contiennent ses lettres familières. Nous y avons conservé l'ordre des dates, afin de suivre en quelque manière l'histoire de sa vie depuis sa retraite d'Angleterre. Nous la terminons enfin par ses ***, qui est son dernier écrit, la mort étant venue le surprendre qu'il avait à peine commencé sa dixième ***.
De même que nous nous sommes attachés à ne rien omettre de ce qui est sorti de la plume de ***, nous nous sommes fait aussi un devoir de n'y rien insérer qui ne fût de lui. On exceptera pourtant la ***, que l'on trouvera faisant partie du dernier volume. La querelle de ces deux grands hommes ayant fait beaucoup de bruit dans le monde littéraire, nous avons pensé que nous ne pouvions omettre cette pièce. En effet, imprimer toute la Correspondance de ***, notamment toutes les lettres qu'il a écrites à M. ***, et toutes celles dans lesquelles il se plaint amèrement de lui, ne serait-ce pas se rendre coupable d'injustice, ou au moins de partialité, que de supprimer la défense de l'accusé ?
Le premier prospectus que nous avons publié de cette édition l'annonçait en dix-huit volumes : nous avions cependant espéré de pouvoir réduire ce nombre à seize ; mais l'étendue des matières, et notre plan de ne point donner de volume d'une grosseur démesurée qui ne cadrât pas avec la beauté et l'élégance dont nous ne voulions pas nous départir, nous ont astreints à nous conformer à notre premier aperçu. On voit qu'il nous était impossible d'adopter cette réduction sans défigurer l'ouvrage, tous les volumes présentant, tels qu'ils sont, une égalité de forme qui plait à l'extérieur.
Cette édition ayant été annoncée par souscription, et chaque souscripteur s'étant tacitement obligé à continuer de retirer des volumes à mesure qu'ils étaient publiés, nous avons cependant éprouvé un grand changement sur ce point après la publication du cinquième volume. Nous devons entrer dans quelques détails à ce sujet, pour rendre compte à ceux des souscripteurs qui ont persévéré dans leurs engagements, du nouveau plan que nous avons été obligés d'adopter dans l'abandon d'une grande moitié des souscriptions.
Nous avions tiré, d'après l'annonce de notre prospectus, cette édition au nombre de cinq cent exemplaires. Les trois premiers volumes ont été enlevés dans leur totalité ; les quatrième et cinquième ont éprouvé quelques ralentissement, mais pas assez pour nous obliger à changer notre plan : ce n'est qu'aux sixième, septième et huitième volumes que la grande défection s'est fait sentir, et qu'il a fallu penser sérieusement à prendre un parti pour nous assurer les moyens de continuer cette entreprise, et satisfaire les souscripteurs qui désiraient qu'elle s'achevât. C'est ce que nous avons fait en diminuant le nombre du tirage, et le réduisant à quatre cents au lieu de cinq cents. Nous rendions, il est vrai, notre entreprise moins lucrative ; car pour peu que l'on connaisse les procédés de l'imprimerie, on sait que plus on tire d'un livre, plus il y a de bénéfice pour l'entrepreneur ; mais nous remplissions nos engagements, et c'est pour parvenir à ce but que nous n'avons pas hésité à faire des sacrifices. Toutefois, notre intention a été qu'ils ne fussent qu'en faveur des souscripteurs qui nous étaient restés attachés. En conséquence, à dater de la présente époque, premier ventôse an VIII (20 février 1800), les volumes qui n'ont été tirés qu'à quatre cent exemplaires et qu'on reconnaitra, dans la Table des volumes à la suite du présent Avis, par un astérisque * qui les précède, augmenteront de prix progressivement ; et même il viendra un temps où il nous sera absolument impossible d'en fournir à aucun prix, parce que les volumes qui nous restent étant épuisés, la réimpression ne s'en fera certainement pas. Et, quand on nous supposerait l'intention de les réimprimer, croit-on que nous pourrions les donner au même prix que lorsque nous en tirions cinq cents exemplaires à la fois ? Bien loin de là, puisque cent exemplaire coûtent presqu'autant à fabriquer que cinq cents, si l'on en excepte le papier.
Nous avons voulu, dans cet exposé, faire sentir à nos souscripteurs que leur acquisition est d'une valeur qui ne peut qu'augmenter par le petit nombre d'exemplaires complets qui existent, et en même temps leur témoigner notre gratitude de la confiance dont ils nous ont honorés. C'est cette confiance de leur part qui nous a encouragés à achever cette pénible entreprise dans des circonstances aussi désastreuses, au milieu des contrariétés de toutes natures que nous avons éprouvées ; et, nous ne nous le dissimulons pas, ne nous croyant pas entièrement à l'abri du doute que l'on aurait pu concevoir sur notre persévérance, en nous rangeant parmi les faiseurs d'entreprises de ce genre, qui trop souvent se sont fait peu de scrupule de les abandonner lorsqu'elles étaient à peine commencées, ou qui les ont beaucoup négligées par la suite.
Les éditeurs."
*** remplace dans le texte original de l'avertissement des informations trop évidentes qui auraient enlevé tout intérêt à votre recherche.
Mais au fait, de quel auteur s'agit-il ? De quelle édition parlons-nous ? Vous avez trouvé ?
Martin et Vincent sont déclarés hors-jeu d'office puisqu'ils connaissent déjà, par confidence, les réponses à ces questions.
A vos claviers,
Bonne soirée,
Bertrand
Martin et Vincent sont déclarés hors-jeu d'office puisqu'ils connaissent déjà, par confidence, les réponses à ces questions.
A vos claviers,
Bonne soirée,
Bertrand