mardi 21 juillet 2009

Félicien Rops, tailleur d'imaiges.


Félicien Rops
est né à Namur en 1833, il a été un des meilleurs dessinateurs-graveurs du XIXe siècle et l'artiste belge le plus sulfureux.


En 1851, il est inscrit à la Faculté de Droit de l'Université Libre de Bruxelles (U.L.B) ; 2 ans plus tard il publie de nombreuses caricatures satiriques et politiques dans quelques journaux (en 1853 la Belgique est une terre d'accueil pour les intellectuels français victimes de la censure exercée sous Napoléon III).

En 1856, il fonde avec Charles de Coster l'hebdomadaire satirique Uylenspiegel qui paraitra jusqu'en 1864, Félicien Rops peinera à fournir à temps ses lithographies qui lui sont inspirées par Gavarni et par Daumier.

Il illustrera en 1858, pour Hetzel, Les légendes flamandes de Charles de Coster, cinq ans plus tard, Poulet-Malassis, alors exilé en Belgique, le chargera d'illustrer ses réimpressions d'œuvres galantes du XVIIIe-XIXe siècle. Rops illustrera pour lui trente quatre ouvrages, dont les Fleurs du mal, des ouvrages de Péladan, de Mallarmé et de Verlaine.

1869, il fonde la Société internationale des aquafortistes, il rencontre deux jeunes modistes, les sœurs Aurélie et Léontine Duluc, qui partageront sa vie jusqu'a son dernier souffle.


1870, il donne des cours de gravure au château de Thozée (demeure familiale qui lui vient de son épouse Charlotte, ils divorceront en 1874) ; en 1871 sa fille Claire nait de Léontine Duluc.

1878 voit la création de deux œuvres majeures : La tentation de Saint Antoine et de Pornokratie.

"Ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre, conduite par un cochon à "queue d'or" à travers un ciel bleu. Trois amours - les amours anciens - disparaissent en pleurant (...) J'ai fait cela en quatre jours dans un salon de satin bleu, dans un appartement surchauffé, plein d'odeurs, où l'opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la reproduction". Lettre de Félicien Rops à H. Liesse, 1879.



1879-1885, il voyage en Hongrie, Espagne et aux Etats-Unis, ou il présente les collections des sœurs Duluc.

1888 : il s’installe en banlieue parisienne, et en 1889, il reçoit la légion d’honneur.

Page de titre des Contes à rire du Citoyen Collier,
première apparttion du célèbre fleuron réalisé pour Gay et Doucé par Félicien Rops.

1896 : Parution du numéro spécial de La plume, suite à une exposition rétrospective à l’Hôtel Drouot.

1898 : il décède entouré de ses deux amies et de sa fille Claire.

Rops était aussi un formidable épistolaire, il a laissé trois à quatre mille lettres (elles ne sont pas toutes référencées), certaines sont illustrées. Pour avoir un aperçu de sa correspondance, on se rapprochera utilement de "Trois artistes étrangers : Robert Sherard, Sattler, Félicien Rops", Par Hugues Rebell (Georges Grassal de Choffat dit…), 1901.Cinquante et une lettres y figurent.

Pour certains Félicien Rops est le peintre de la perversité, sa Gynécratie, cette femme qui chevauche un homme à quatre pattes asservi par le désir, et ce cauchemar effrayant d'une femme qui sent venir la mort au milieu de ses spasmes voluptueux, on sait que ces eaux-fortes et quelques autres encore représentent plus la maladie que la santé ; la mort et la vie se mêlent dans ses frontispices, les callipyges voisinent avec des ossements et des draperies funèbres.

Rops est très attiré par Paris, il y passera plusieurs mois par an, il deviendra un virtuose de l'eau-forte.

Il voyagera aussi beaucoup en Europe et aux Etats-Unis, à 55 ans, avec son ami Rassenfosse, ils inventent un vernis mou : le Ropsenfosse.

Rops qui pratique le triolisme, finira sa vie entouré des sœurs Léontine et Aurélie Duluc et de sa fille Claire.


Rops aura très souvent des retards dans la fourniture de ses gravures, il se justifiera en prétextant des maladies réelles ou imaginaires (1)

Certaines de ses illustrations sont inspirées de la médecine : Le massage, Spéculum, Ma goutte (qui sera une de ses maladies bien réelle), La leçon d'hygiène, Frère médecin, Médecine expérimentale (un vieux savant, aux longs cheveux, en habit noir et cravaté de blanc, a suspendu par des lanières une truie à une poutre, de manière à paralyser ses mouvements. Il abuse de l'impuissance du pauvre animal pour le saisir par la queue, de la main gauche, et, de la droite, se livrer sur lui à une expérience chirurgicale audacieuse). En guise de légende : Ne faites pas aux truies ce que voudriez pas qu'on vous fit !

Les faux (2) : Se méfier des tirages postérieurs, des épreuves aux marges ou même à la cuve taillées, voire, comme on en trouve dans le commerce, de fausses gravures tirées de livres, et auxquelles les faussaires vont jusqu'à fabriquer de fausses cuvettes. On prendra garde des monogrammes Félicien Rops en rouge, en marge de nombreuses gravures : plus de 9/10 sont des ajouts.

Rops a publié des estampes sous différents pseudonymes : William Lesly, Niederkom,...

Sources consultés :

- (1) Félicien Rops : la médecine, les médecins et ses maladies : http://www.amub.be/rmb/article.php?id=161

- (2) http://www.art-memoires.com/rops_f1.htm

Bibliographie : http://www.art-memoires.com/ropsbibliogr.htm

- (3) Trois artistes étrangers : Robert Sherard, Sattler, Félicien Rops, Par Hugues Rebell, 1901

- La Plume, numéro spécial consacré à Félicien Rops


- Jacques Duprilot-Gay et Doucé, éditeurs sous le manteau (1877-1882)

- Musée Félicien Rops à Namur : http://www.museerops.be/

- La fondation Rops à Mettet : http://www.fondsrops.org/indexfr.htm

Bonne soirée,
Xavier

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