Un achat récent précédé d'un autre il y a quelques mois maintenant, m'offre l'opportunité de vous parler de deux petits bulletins édités dans la seconde moitié du XXe siècle, organes de promotion et de documentation du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne (SLAM), syndicat qui de nos jours continue à exister. C'est le SLAM qui organise le salon du livre de collection au Grand Palais par exemple.
De quoi s'agit-il ? Je ne vais pas vous faire l'historique précis et complet de ces deux bulletins parus successivement, je n'en ai pas le temps et il me faudrait enquêter plus avant. Je vais simplement évoquer avec vous ces deux organes de communication.
Le Bouquiniste français est le plus ancien des deux. J'ai par exemple le numéro 14 de noël 1959. Petit fascicule grand in-8 de 82 pages, agrafé, sous couverture imprimée. On lit en deuxième de couverture que le Bouquiniste français est une revue mensuelle. Il s'agit ici du n°14, nouvelle série et de la 39e année (on en déduit donc la première année en 1920 ou 1921). Cette revue est publiée sous le patronage du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne. En 1959 l'abonnement annuel est de 2.000 francs ou de 200 fr. au numéro. La direction est à Marc Pénau et la rédaction à Maurice Carité. Le siège social de la revue est au 15 de la rue Guénégaud, Paris, 6e. Téléphone Danton 39-84. L'administration et la comptabilité est à l'adresse du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne au 117, Boulevard Saint-Germain, Paris 6e.
Que trouve-t-on dans cette revue ? Le sommaire annonce le détail. On y trouve plusieurs articles intéressants par numéro. Bibliographie, bibliophilie, reliure, etc. Voici à titre d'exemple le sommaire du n°14 de 1959 :
- Une correspondance inédite (1912-1931) de Jehan Rictus présentée par Le Breton Grandmaison.
- Maximes pour la librairie.
- Le Baron Taylor (1789-1879) par Eliane Maingot.
- Gustave Doré par Alexandre Arnoux, de l'Académie Goncourt.
- Visite au Pays de Joachim du Bellay par Madeleine Bariatinski.
- Le souvenir de Marceline Desbordes-Valmore par Lucien Descaves.
- La boîte aux lettres (courrier des lecteurs)
On y trouve quelques annonces, quelques informations diverses, une bibliographie, un répertoire des chercheurs, les offres, les demandes des lecteurs bibliophiles ou libraires, le sommaire.
On trouve également de nombreux encarts publicitaires réservés aux membres du SLAM.
Le Bulletin de la Librairie Ancienne et Moderne, anciennement Bouquiniste français maintenant. De format identique, couverture sobre imprimée en couleurs sur fond blanc. J'ai le n°83 de mars 1966 sous les yeux. Que contient-il ? Plus mince, il contient moins d'articles de fond et plus de publicités pour les libraires du SLAM. L'adresse de la revue est la même que précédemment. La direction en 1966 est à J.-H. Pinault. La rédaction reste à M. Carité. Dans ce numéro de 1966 on trouve un article sur Hetzel à la Nationale, une liste des publications reçues au bureau du Bulletin. Quelques annonces, des réclames.
Je ne sais pas en quelle année à cessé de paraître le Bulletin de la Librairie Ancienne et Moderne ? Un gentil lecteur du Bibliomane moderne proche des instances du SLAM saura sans doute nous renseigner.
Me voici donc l'heureux dépositaire pour un temps indéterminé de deux gros cartons de ces bulletins dans lesquels je m'amuse à chercher au hasard quelques informations toujours intéressantes. Je ne sais pas si aujourd'hui le SLAM continue à éditer un Bulletin destiné à ses membres ? aux bibliophiles ? aux libraires non membres ?
Connaissiez-vous ces bulletins ? Les vieux briscards libraires s'en souviennent-ils ?
Je suis bien sur preneur de toute information sur ces publications. Je vais de mon côté essayer d'en savoir plus et je vous en ferai profiter.
A lire sur le sujet :
Rôle et fonction de la librairie ancienne et moderne
"En tête du n° 1 (octobre 1958), du Bouquiniste français 1 rénové, revue mensuelle publiée sous le patronage du Syndicat de la librairie ancienne et moderne, M. Julien Cain a évoqué en ces termes le rôle et la fonction de la librairie ancienne et moderne et le concours fructueux que ses représentants apportent aux bibliothèques :
L'organe publié par le Syndicat de la Librairie ancienne et moderne qui porte un titre : Le Bouquiniste français cher à tous les amis du livre, va prendre une forme nouvelle. Au delà du milieu, nécessairement limité, de la profession il voudrait s'adresser à un public plus large, lui apporter des informations variées sur la vie du livre, à l'étranger comme en France, sur les ventes les plus importantes, sur l'état et le développement des grandes collections et des bibliothèques, parmi lesquelles figure en premier rang la Bibliothèque nationale. En demandant à son Administrateur général, qui est aussi Directeur général des bibliothèques de France, de présenter le premier numéro de leur publication ainsi renouvelée, les libraires français lui donnent l'occasion de reconnaître publiquement les services que constamment, jour après jour, souvent obscurément et sans éclat, ils rendent aux bibliothèques comme aux chercheurs isolés.
D'abord par leurs catalogues que l'on consulte toujours avec fruit; on sait que M. Bergeret faisait d'eux sa lecture favorite et les trouvait tous délectables. Il en est de magnifiques, illustrés avec soin et abondance et qui se présentent sous des couvertures éclatantes; il en est de plus modestes. Mais les uns et les autres jouent leur rôle, qui est de faire circuler le livre, de l'offrir à l'amateur, au curieux, à l'érudit.
L'amateur trouvera encore chez les héritiers des Damascène Morgand ou des Rahir, des plus célèbres libraires du passé, les éditions rares, les ouvrages précieux pour leur illustration ou leur reliure, qui foisonnaient il y aura bientôt cent cinquante ans, quand le libraire Jacques-Charles Brunet publiait son fameux Manuel de la Librairie ancienne et moderne, monument d'érudition bibliographique qui fait honneur à la profession. Le choix est devenu plus rare qui s'offre aux bibliophiles. La matière manque souvent, et ils se la disputent davantage. Ils n'en sont que plus attachés aux libraires qui maintiennent une glorieuse tradition.
Mais la notion de rareté ne s'applique pas seulement à ce qui est considéré traditionnellement comme précieux. Il y a la masse, chaque jour grandissante, des livres qui étaient considérés comme d'usage courant quand ils ont paru et qui sont épuisés chez leurs éditeurs. Ceux-ci font des efforts, souvent difficiles, pour les rééditer; ils y renoncent souvent. Il y a aussi la masse des ouvrages tombés depuis longtemps dans le domaine public. Il en est que l'on réédite périodiquement. Mais pour la majorité d'entre eux, une sorte de mort les a frappés. C'est un fait partout constaté, unanimement regretté, que des livres qui ont leur place dans notre histoire littéraire, que des ouvrages d'érudition, des traités scientifiques longtemps célèbres et largement diffusés sont devenus inaccessibles.
Il y a bien les ressources immenses qu'offrent les bibliothèques. Mais que de savants, que de chercheurs en sont éloignés par leurs occupations ou souhaitent, au dela des quelques heures de séance dont ils peuvent disposer, travailler chez eux librement. Quelle déception pour eux quand sont opposés à leurs demandes de prêt des règlements dont ils ne peuvent, quand ils les considèrent objectivement, contester la légitimité. Les bibliothécaires qui en sont chargés s'efforcent d'en assouplir le fonctionnement et c'est un des projets de la Direction des bibliothèques de France de créer une Bibliothèque centrale de prêt, analogue à la Central Library de Londres, à l'intention des érudits. Mais il faut souvent constater dans les bibliothèques elles-mêmes de graves lacunes : c'est aux libraires qu'elles s'adressent pour les combler.
La fonction que ces derniers remplissent dans la vie scientifique et intellectuelle de notre pays est donc particulièrement importante. Elle grandit à mesure que la recherche se développe, sous les formes les plus diverses. Des instituts, des centres de travaux, des laboratoires sont créés, qui disposent souvent de moyens matériels considérables, mais auxquels manquent parfois - tout au moins dans le domaine des sciences humaines - les instruments les plus sûrs de la recherche que sont certaines collections, certains ouvrages fameux dans leur spécialité. C'est là que l'appel au libraire se fait pressant.
On lira avec intérêt les listes de « demandes » qui remplissent les colonnes du Bouquiniste français. On observera que les « offres » ne les équilibrent pas et qu'elles se raréfient de plus en plus. C'est le signe que le livre courant, devenu rare, peut devenir précieux. Un autre signe est l'importance des demandes émanant de l'étranger. Dans les numéros les plus récents, j'ai relevé des demandes venues des villes les plus diverses : Amsterdam, Middelbury, Palo Alto, Londres, Berlin-Dahlem, Hampton Bays (N. Y.), Reggio Emilia, Oxford, Berne, Wiesbaden... J'arrête ici cette énumération. Il s'agit de livres d'études d'une qualité reconnue, intéressant toutes les disciplines. Et l'on ne peut pas ne pas voir là un hommage à la culture française, qui fut toujours nourricière des autres cultures.
Il convient donc de se féliciter de la transformation du Bouquiniste français et de souhaiter que, sous sa forme nouvelle, il demeure l'organe partout consulté de la Librairie ancienne et moderne. Nous trouverons ainsi des raisons nouvelles d'estimer une profession au sujet de laquelle Diderot déclarait - et je ne me lasse pas de répéter ce propos - qu'elle « doit être regardée comme une des plus nobles et des plus distinguées » ajoutant que « le libraire dans son genre de commerce donne de la considération, si celui qui l'exerce a l'intelligence et les lumières qu'elle exige."
Source internet : http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1958-10-0726-004#note-1 [consulté le 05/07/10].
Un exemplaire complet de la nouvelles série est proposé à la vente en ligne par un libraire :
Bouquiniste français (le). Revue mensuelle publiée sous le patronage du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne. Paris, 1958-1976. 183 livraisons, nombreux suppléments et papillons in-8. Collection complète de la nouvelle série de la revue mensuelle de bibliophilie et d'information publiée par le S.L.A.M. (Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne). « Au-dela du milieu, nécessairement limité, de la profession, [le Bouquiniste français] voudrait s'adresser à un public plus large, lui apporter des informations variées sur la vie du livre, à l'étranger comme en France ». Gérants : M. Penau, J.-H. Pinault, Y. Margotat, J.-P. Rouillon, J.-J. Magis. Principaux collaborateurs : Julien Cain, Y. Gandon, G. Duhamel, A. Lanoux, H. Poulaille, H. Queffelec, A. Chamson, L. Chaigne, P. Mornand, J.-P. Seguin, A. Arnoux, A. Billy, R. Dumesnil, H. Mitterand, P. Descaves, M. Schumann, V. Del Litto, H. Massis, G. Bauer, W. d'Ormesson, M. Garçon, J. Romains, Philippe Chabaneix. Catalogues : [ Histoire du Livre ] [ Périodique ] [ Histoire du Livre ] [ Bibliographie ] Cet ouvrage vous est proposé par la Librairie Henri Bonnefoi. Euro 750.00
Bonne journée,
Bertrand
De quoi s'agit-il ? Je ne vais pas vous faire l'historique précis et complet de ces deux bulletins parus successivement, je n'en ai pas le temps et il me faudrait enquêter plus avant. Je vais simplement évoquer avec vous ces deux organes de communication.
Le Bouquiniste français est le plus ancien des deux. J'ai par exemple le numéro 14 de noël 1959. Petit fascicule grand in-8 de 82 pages, agrafé, sous couverture imprimée. On lit en deuxième de couverture que le Bouquiniste français est une revue mensuelle. Il s'agit ici du n°14, nouvelle série et de la 39e année (on en déduit donc la première année en 1920 ou 1921). Cette revue est publiée sous le patronage du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne. En 1959 l'abonnement annuel est de 2.000 francs ou de 200 fr. au numéro. La direction est à Marc Pénau et la rédaction à Maurice Carité. Le siège social de la revue est au 15 de la rue Guénégaud, Paris, 6e. Téléphone Danton 39-84. L'administration et la comptabilité est à l'adresse du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne au 117, Boulevard Saint-Germain, Paris 6e.
Que trouve-t-on dans cette revue ? Le sommaire annonce le détail. On y trouve plusieurs articles intéressants par numéro. Bibliographie, bibliophilie, reliure, etc. Voici à titre d'exemple le sommaire du n°14 de 1959 :
- Une correspondance inédite (1912-1931) de Jehan Rictus présentée par Le Breton Grandmaison.
- Maximes pour la librairie.
- Le Baron Taylor (1789-1879) par Eliane Maingot.
- Gustave Doré par Alexandre Arnoux, de l'Académie Goncourt.
- Visite au Pays de Joachim du Bellay par Madeleine Bariatinski.
- Le souvenir de Marceline Desbordes-Valmore par Lucien Descaves.
- La boîte aux lettres (courrier des lecteurs)
On y trouve quelques annonces, quelques informations diverses, une bibliographie, un répertoire des chercheurs, les offres, les demandes des lecteurs bibliophiles ou libraires, le sommaire.
On trouve également de nombreux encarts publicitaires réservés aux membres du SLAM.
Le Bulletin de la Librairie Ancienne et Moderne, anciennement Bouquiniste français maintenant. De format identique, couverture sobre imprimée en couleurs sur fond blanc. J'ai le n°83 de mars 1966 sous les yeux. Que contient-il ? Plus mince, il contient moins d'articles de fond et plus de publicités pour les libraires du SLAM. L'adresse de la revue est la même que précédemment. La direction en 1966 est à J.-H. Pinault. La rédaction reste à M. Carité. Dans ce numéro de 1966 on trouve un article sur Hetzel à la Nationale, une liste des publications reçues au bureau du Bulletin. Quelques annonces, des réclames.
Je ne sais pas en quelle année à cessé de paraître le Bulletin de la Librairie Ancienne et Moderne ? Un gentil lecteur du Bibliomane moderne proche des instances du SLAM saura sans doute nous renseigner.
Me voici donc l'heureux dépositaire pour un temps indéterminé de deux gros cartons de ces bulletins dans lesquels je m'amuse à chercher au hasard quelques informations toujours intéressantes. Je ne sais pas si aujourd'hui le SLAM continue à éditer un Bulletin destiné à ses membres ? aux bibliophiles ? aux libraires non membres ?
Connaissiez-vous ces bulletins ? Les vieux briscards libraires s'en souviennent-ils ?
Je suis bien sur preneur de toute information sur ces publications. Je vais de mon côté essayer d'en savoir plus et je vous en ferai profiter.
A lire sur le sujet :
Rôle et fonction de la librairie ancienne et moderne
"En tête du n° 1 (octobre 1958), du Bouquiniste français 1 rénové, revue mensuelle publiée sous le patronage du Syndicat de la librairie ancienne et moderne, M. Julien Cain a évoqué en ces termes le rôle et la fonction de la librairie ancienne et moderne et le concours fructueux que ses représentants apportent aux bibliothèques :
L'organe publié par le Syndicat de la Librairie ancienne et moderne qui porte un titre : Le Bouquiniste français cher à tous les amis du livre, va prendre une forme nouvelle. Au delà du milieu, nécessairement limité, de la profession il voudrait s'adresser à un public plus large, lui apporter des informations variées sur la vie du livre, à l'étranger comme en France, sur les ventes les plus importantes, sur l'état et le développement des grandes collections et des bibliothèques, parmi lesquelles figure en premier rang la Bibliothèque nationale. En demandant à son Administrateur général, qui est aussi Directeur général des bibliothèques de France, de présenter le premier numéro de leur publication ainsi renouvelée, les libraires français lui donnent l'occasion de reconnaître publiquement les services que constamment, jour après jour, souvent obscurément et sans éclat, ils rendent aux bibliothèques comme aux chercheurs isolés.
D'abord par leurs catalogues que l'on consulte toujours avec fruit; on sait que M. Bergeret faisait d'eux sa lecture favorite et les trouvait tous délectables. Il en est de magnifiques, illustrés avec soin et abondance et qui se présentent sous des couvertures éclatantes; il en est de plus modestes. Mais les uns et les autres jouent leur rôle, qui est de faire circuler le livre, de l'offrir à l'amateur, au curieux, à l'érudit.
L'amateur trouvera encore chez les héritiers des Damascène Morgand ou des Rahir, des plus célèbres libraires du passé, les éditions rares, les ouvrages précieux pour leur illustration ou leur reliure, qui foisonnaient il y aura bientôt cent cinquante ans, quand le libraire Jacques-Charles Brunet publiait son fameux Manuel de la Librairie ancienne et moderne, monument d'érudition bibliographique qui fait honneur à la profession. Le choix est devenu plus rare qui s'offre aux bibliophiles. La matière manque souvent, et ils se la disputent davantage. Ils n'en sont que plus attachés aux libraires qui maintiennent une glorieuse tradition.
Mais la notion de rareté ne s'applique pas seulement à ce qui est considéré traditionnellement comme précieux. Il y a la masse, chaque jour grandissante, des livres qui étaient considérés comme d'usage courant quand ils ont paru et qui sont épuisés chez leurs éditeurs. Ceux-ci font des efforts, souvent difficiles, pour les rééditer; ils y renoncent souvent. Il y a aussi la masse des ouvrages tombés depuis longtemps dans le domaine public. Il en est que l'on réédite périodiquement. Mais pour la majorité d'entre eux, une sorte de mort les a frappés. C'est un fait partout constaté, unanimement regretté, que des livres qui ont leur place dans notre histoire littéraire, que des ouvrages d'érudition, des traités scientifiques longtemps célèbres et largement diffusés sont devenus inaccessibles.
Il y a bien les ressources immenses qu'offrent les bibliothèques. Mais que de savants, que de chercheurs en sont éloignés par leurs occupations ou souhaitent, au dela des quelques heures de séance dont ils peuvent disposer, travailler chez eux librement. Quelle déception pour eux quand sont opposés à leurs demandes de prêt des règlements dont ils ne peuvent, quand ils les considèrent objectivement, contester la légitimité. Les bibliothécaires qui en sont chargés s'efforcent d'en assouplir le fonctionnement et c'est un des projets de la Direction des bibliothèques de France de créer une Bibliothèque centrale de prêt, analogue à la Central Library de Londres, à l'intention des érudits. Mais il faut souvent constater dans les bibliothèques elles-mêmes de graves lacunes : c'est aux libraires qu'elles s'adressent pour les combler.
La fonction que ces derniers remplissent dans la vie scientifique et intellectuelle de notre pays est donc particulièrement importante. Elle grandit à mesure que la recherche se développe, sous les formes les plus diverses. Des instituts, des centres de travaux, des laboratoires sont créés, qui disposent souvent de moyens matériels considérables, mais auxquels manquent parfois - tout au moins dans le domaine des sciences humaines - les instruments les plus sûrs de la recherche que sont certaines collections, certains ouvrages fameux dans leur spécialité. C'est là que l'appel au libraire se fait pressant.
On lira avec intérêt les listes de « demandes » qui remplissent les colonnes du Bouquiniste français. On observera que les « offres » ne les équilibrent pas et qu'elles se raréfient de plus en plus. C'est le signe que le livre courant, devenu rare, peut devenir précieux. Un autre signe est l'importance des demandes émanant de l'étranger. Dans les numéros les plus récents, j'ai relevé des demandes venues des villes les plus diverses : Amsterdam, Middelbury, Palo Alto, Londres, Berlin-Dahlem, Hampton Bays (N. Y.), Reggio Emilia, Oxford, Berne, Wiesbaden... J'arrête ici cette énumération. Il s'agit de livres d'études d'une qualité reconnue, intéressant toutes les disciplines. Et l'on ne peut pas ne pas voir là un hommage à la culture française, qui fut toujours nourricière des autres cultures.
Il convient donc de se féliciter de la transformation du Bouquiniste français et de souhaiter que, sous sa forme nouvelle, il demeure l'organe partout consulté de la Librairie ancienne et moderne. Nous trouverons ainsi des raisons nouvelles d'estimer une profession au sujet de laquelle Diderot déclarait - et je ne me lasse pas de répéter ce propos - qu'elle « doit être regardée comme une des plus nobles et des plus distinguées » ajoutant que « le libraire dans son genre de commerce donne de la considération, si celui qui l'exerce a l'intelligence et les lumières qu'elle exige."
Source internet : http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1958-10-0726-004#note-1 [consulté le 05/07/10].
Un exemplaire complet de la nouvelles série est proposé à la vente en ligne par un libraire :
Bouquiniste français (le). Revue mensuelle publiée sous le patronage du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne. Paris, 1958-1976. 183 livraisons, nombreux suppléments et papillons in-8. Collection complète de la nouvelle série de la revue mensuelle de bibliophilie et d'information publiée par le S.L.A.M. (Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne). « Au-dela du milieu, nécessairement limité, de la profession, [le Bouquiniste français] voudrait s'adresser à un public plus large, lui apporter des informations variées sur la vie du livre, à l'étranger comme en France ». Gérants : M. Penau, J.-H. Pinault, Y. Margotat, J.-P. Rouillon, J.-J. Magis. Principaux collaborateurs : Julien Cain, Y. Gandon, G. Duhamel, A. Lanoux, H. Poulaille, H. Queffelec, A. Chamson, L. Chaigne, P. Mornand, J.-P. Seguin, A. Arnoux, A. Billy, R. Dumesnil, H. Mitterand, P. Descaves, M. Schumann, V. Del Litto, H. Massis, G. Bauer, W. d'Ormesson, M. Garçon, J. Romains, Philippe Chabaneix. Catalogues : [ Histoire du Livre ] [ Périodique ] [ Histoire du Livre ] [ Bibliographie ] Cet ouvrage vous est proposé par la Librairie Henri Bonnefoi. Euro 750.00
Bonne journée,
Bertrand