En voyant
Julia Roberts et Georges Clooney, (What else ?), présenter leur dernier
opus, je me suis dit qu’un autre Holywood, moins connu mais mieux représenté
dans ma bibliothèque, a eu sa période de gloire, c’est John of Holywood, alias
Sacrobosco en latin. Son œuvre majeure, le Tractatus de Sphera Mundi, contient plus
d’étoiles que le trottoir de Sunset Boulevard.
J’avais déjà
eu l’occasion de vous présenter, (Mais c’était il y a quelques années et la
génération Y ne s’en souvient plus) une des éditions incunables de ce traité de
la Sphère, celle de Reiner de Heilbronn, 1478. Voici un autre exemplaire, de
cent ans plus jeune, la première traduction en italien publiée chez les Giunti
en 1572.
Né au
XIIIème siècle, étudiant d’Oxford, c’est à la Sorbonne que John of Holywood choisit
d’enseigner l’arithmétique, l’astronomie et des matières annexes telles que la
climatologie, les phénomènes célestes, l’astrologie qui servaient aux étudiants
autant qu’aux voyageurs ou qu’aux médecins. Son traité de la sphère couvre ces différents
sujets de manière très synthétique puisque l’ouvrage ne fait pas plus de 68
pages.
Cette
édition florentine, bien imprimée et abondamment illustrée, a cela de
particulier qu’elle est sortie des presses des Giunti de Florence en 1572 alors que Nicolas Copernic avait déjà fait paraître son De
Revolutionibus (1543) qui rendait parfaitement caduc la cosmologie de Ptolémée.
Mais il est vrai que Sacrobosco était encore enseigné en Allemagne, au Pays Bas
et en France après la parution de l'Astronomia Nova de Johannes Kepler (1609) !
Si la
théorie de la terre au centre du monde est un peu périmée aujourd’hui (encore
que pour ma part, j’ai toujours le sentiment que le soleil tourne autour de la
terre, cela se vérifie surtout au bord de la mer), le Traité de la sphère
contient encore quelques vérités indémodables comme celle-ci :
‘’Pour trouver que le Ciel soit rond, il y a trois raisons,
similitude, commodité et nécessité. Similitude, pour ce que le monde sensible est
fait à la similitude du monde archétype. De là vient que vu que le monde
contient toutes choses, nous disons que telle forme lui a été commode et
convenable. Nécessité, car si le monde eût été d’autre forme que ronde, c’est à
savoir de forme triangulaire, carrée ou de plusieurs côtés, il s’ensuivait deux
choses impossibles : c’est à savoir, qu’il y aurait quelque lieu vide, et
quelque corps sans lieu ; desquelles choses l’une et l’autre sont fausses.’’
Ce qu’il fallait démontrer.
Reste que la
sphère est la plus harmonieuse des figures et qu’elle décore joliment ce traité
pour la plus grande joie des bibliophiles.
Bonne
Journée
Textor
Fig 1
Fig 2
Fig 3
Fig 4
Fig 5