Un soir, surfant sur internet –
car que faire en son web à moins que l’on ne flâne ? - j’étais à la
recherche d’informations improbables sur une reliure humaniste en peau de truie
estampée à froid, issue d’un atelier Saxon du XVIe, et dont je ne parviens à
percer le mystère.
L’obscure et hasardeuse sagesse des
algorithmes m’a conduit à alunir sur le blog du Bibliomane où Textor nous
faisait part de son acquisition récente, lors du Salon du Livre Ancien et de l’Estampe
(au Grand-Palais), de ce très bel ouvrage composite édité chez Henri Petri en
1547, et comprenant notamment l’important « Procli De Sphaera Liber », essentiel traité
d’astronomie.
Dans ce même volume se trouvait
également le texte de Denys l’Africain (Dionysos Periegetes (« le
voyageur »), encore dit Denys l’Alexandrin) intitulé « Description des terres
habitées », et dont l’heureux Textor possède l’édition de Venise de 1478,
une traduction latine d’Antoine Beccaria.
Description des terres habitées, Venise, 1478
(Glasgow Incunabula Project)
L’édition princeps en grec de La
Description des Terres Habitées fut d’abord donnée par Giovanni Mazzocchi à
Ferrare en 1512, suivie un an après par Alde en 1513 qui l’inséra dans son
édition de Pindare. Puis Robert Estienne l’édita à Paris en 1547, à partir d’un
manuscrit de la Bibliothèque Royale, avec pour la première fois le commentaire
d’Eustathe de Thessalonique.
Ce poète géographe contemporain
de l’empereur Hadrien écrit son texte en hexamètres grecs. Ecoutons-le dans sa
traduction en français par l’humaniste bourguignon Bénigne Saumaise : « Je
veux chanter l’enclos de la terre habitée, la mer au large sein…. Dîtes moi les
chemins et obliques détours. Mignonnes, servez-moi de fanal et de guide ! ».
Mais là je dis Grèce… !
Revenons donc de ces voyages exotiques en compagnie du periégète, pour nous
intéresser à Proclus. Ce dernier, savant, philosophe, membre éminent de l’école
néo-platonicienne d’Athènes au Vème siècle, était né à Byzance vers 412 de notre
ère, étudia à Alexandrie, et vécut à Athènes. Il est célèbre entre autres pour
ses commentaires sur le Timée de Platon, qui ont eu une importance considérable
à la Renaissance.
Comme le dit Textor, son traité
sur les Sphères est en fait essentiellement une reprise des éléments de Geminos
de Rhodes, astronome et mathématicien grec qui avait vécu plus de 400 ans
auparavant, et c’est d‘ailleurs sous cette attribution que cet ouvrage est
catalogué par la BnF. Le texte grec avec sa traduction latine fut donnée à
Paris par Gilles de Gourmont en 1516.
Ce texte eut un grand succès et fut
republié par de nombreux éditeurs pendant la première partie du XVème siècle.
En fait, bien que très respecté,
voire même vénéré par ses contemporains pour l’étendue de son savoir, Proclus
n’est ni un mathématicien génial ni un scientifique vraiment créatif, mais il a
un talent extraordinaire de synthèse et de vulgarisation. Il fait le point de
façon pertinente et intégrée sur l’état des sciences mathématiques à son époque,
depuis les travaux de Thalès, près de 700 ans auparavant, jusqu’ à son époque.
C’est un mathématicien honnête, mais il est en fait bien meilleur dans la
philosophie et la poésie. Mais, excusez du peu, il est tout de même l’un des
300 mathématiciens au monde qui a un cratère à son nom sur notre satellite…
Marque d’imprimeurs
de Heinrich Petri
(in : The
printers of Basle in the XV and XVI centuries, Heckethorn, London 1897)
L’édition de 1547 dénichée par
Textor est très intéressante car elle regroupe un certain nombre de textes
essentiels pour les humanistes de l’époque à la compréhension de l’univers, et
ce n’est pas un hasard si cet ouvrage, publié dans cet important foyer de la
Réforme qu’était Bâle y ait rencontré un grand succès. Pour se remettre dans le
contexte de l’époque, il faut bien comprendre que, même si depuis déjà deux
millénaires Pythagore avait postulé que la terre puisse être une sphère, ce
n’est réellement qu’en 1522 que Magellan à l’origine de la première
circumnavigation de l’histoire, sût en apporter la preuve définitive, au-delà
de toute spéculation scientifique ou de toute croyance.
Selon USTC, cet ouvrage est présent dans 8
bibliothèques en Allemagne et une en Hongrie, mais pas en France (mais ceci
serait à vérifier).
L’imprimeur Heinrich Petri, actif
à Bâle de 1527 à 1579 a édité nombre d’importants textes scientifiques, dont
ceux de Sebastien Münster, ou aussi en 1566 avec son fils la seconde édition de
« De revolutionibus orbium celestium » de Copernic.
Marques d’imprimeurs
de Jean Walder
(in : The
printers of Basle in the XV and XVI centuries, Heckethorn, London 1897)
Quelques années auparavant, en 1540, également à Bâle, Jean
Walder, avait imprimé l’édition princeps en grec d’un autre ouvrage
d’astronomie de Proclus, « Hypotyposis astronomiarum positionum »,
édité par Simon Grynaeus (in quarto). Jean Walder s’était déjà illustré par un
magnifique coup éditorial en 1538 en publiant in-folio la version princeps de
« L’Almageste » de Ptolémée, avec déjà Simon Grynaeus comme éditeur
scientifique. L’Hypotyposis fut le dernier texte édité par Grynaeus publié de
son vivant, car il périt à Bâle en 1541 pendant l’épidémie de peste.
Simon Grynaeus, théologien
humaniste réformé (1493-1541)
Les rivalités commerciales et de prestige entre imprimeurs
étant vives, on peut imaginer que c’est à la suite de ces importantes
réalisations de son confrère, que Heinrich Petri avait souhaité se lancer dans
un projet plus ambitieux, à savoir l’impression d’un ensemble cohérent de 4 titres
scientifiques d’auteurs différents dans un même volume, celui donc qu’il
produisit en 1547. Dans cette compétition acharnée entre imprimeurs les
relations n’étaient pas toujours des plus cordiales, et d’ailleurs Jean Walder était
en procès contre Heinrich Petri et Isengrin,
à propos d’un Lexicon Graeco-Latin qu’il avait publié en 1539.
He bestowed great care on works printed in Greek by
him ; they were distinguished for accuracy and elegance.
L’Hypotyposis est une introduction à la théorie
astronomique, basée notamment sur les travaux antérieurs d’Hipparque (pas celui
du cirque de Tintin, mais bien l’inventeur de la trigonométrie !) et de
Ptolémée. Y sont développées les notions d’épicycles et d’eccentriques, et,
combinant géométrie et astronomie, Proclus synthétise une théorie cohérente.
Dans cet ouvrage, il expose aussi comment l’horloge hydraulique (clepsydre) de
Héron d’Alexandrie (10-75 de notre ère) peut être utilisée pour estimer le
diamètre du soleil.
Clepsydre grecque
Mon exemplaire de l’Hypotyposis provient
de la bibliothèque de Jacques-Auguste de Thou (1553-1617) et est relié à ses
armes (avant son mariage). Filets d’encadrement dorés simples et doubles,
joints en diagonales aux 4 coins. Dans la pièce centrale, une guirlande entoure
l’écu aux 3 abeilles. Au sommet une tête de Chérubin ailé dans un halo. Au-dessous
un bandeau inscrit « JAC. AUGUST THUANUS ». Au dos de la reliure le
monogramme est répété 6 fois.
La reliure est en maroquin rouge,
et porte sur les premiers plats une inscription manuscrite en noir, qui est une
côte de bibliothèque, « J.f.19. » Cette côte est reprise au contreplat sous la
forme « Vest . 1ère J.f.19 ». D’une écriture à l’encre du
18ème siècle est inscrit « This book belonged to
Thuanus », avec une signature non déchiffrée.
Marque de
bibliothèque sur L’Hypotyposis, Walder 1540
Cette marque de bibliothèque est
celle de Charles de Rohan-Soubise (1715-1787), comme ici sur le Ciceron
(Turnèbe 1553) à l’Université de Pennsylvanie, provenant aussi de De Thou.
En effet la bibliothèque de J. de
Thou (près de 13 000 volumes) passa d’abord à son fils. Ce dernier, loin de
perdre la tête devant un tel héritage, la perdit en revanche lorsqu’il fut
décapité en 1642 à l’âge de 35 ans sur ordre de Richelieu, pour ne pas avoir
dénoncé la conspiration du marquis de Cinq-Mars dont il avait pourtant
connaissance.
La bibliothèque Thuane fut
acquise en 1679 par Jean-Jacques Charron, marquis de Ménars (1643-1718). Ce
dernier, Président à Mortier au Parlement de Paris (et aussi beau-frère de
Colbert qui avait épousé sa sœur), la vendit en 1706 (pour un prix de 40 000
livres) au Cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg (1674-1749).
Le cardinal de Rohan
(par Hyacinthe Rigaud)
A la mort du Cardinal, son neveu,
Charles de Rohan, prince de Soubise hérita de la bibliothèque, et elle resta
dans la famille de Rohan-Soubise jusqu’en 1789, date à laquelle la bibliothèque
fut finalement démantelée et vendue.
Charles de
Rohan-Soubise, Pair et Maréchal de France
Holland House, vers
1770
Sur le premier contre-plat figure
également l’ex-libris gravé de la « Holland House » à Londres,
représentant un renard. Holland House était une très aristocratique et
spectaculaire propriété, bâtie à partir de 1604 sur ce qui est maintenant
Holland Park dans le quartier de Kensington. Cette propriété fut acquise en
1767 par Henry Fox, 1st Baron Holland. Pour Holland à l’époque, son adversaire
n’était pas la finance : trésorier payeur des armées, il semble qu’il en
ait profité pour accaparer illégalement pendant ses 8 années en fonction une
somme de 400 000£, une somme colossale pour l’époque.
Armes de la famille
Fox, Barons Holland
(un renard siège sur
un chapeau-hermine,
tenant dans sa gueule
une rose,
sous une couronne de baron).
Le 3ème Baron Holland,
Henri Vassal-Fox (1773-1840), fut une important figure politique de l’époque,
proche des «whigs ». Libéral
et cultivé, il visita Paris en 1791 où il rencontra Lafayette et Talleyrand,
avant d’accomplir son «grand tour» en Italie jusqu’en 1793. On ne put exclure
que ce soit lors de ce passage à Paris qu’il acquit ce volume pour sa propre
bibliothèque, alors que les libraires liquidaient leurs stocks de livres au
kilo en cette période révolutionnaire. C’est à cette époque où le livre quitta
la France pour l’Angleterre qu’aurait pu être apposée la mention manuscrite
« This book belonged to Thuanus ».
Henry Vassal Fox, 3d
Baron Holland (portrait at The National Gallery)
Holland House resta un haut lieu
de la vie culturelle, sociale et politique à Londres pendant tout le 19ème
siècle. Y furent reçus entre autres Lord Byron, Disraeli, Charles Dickens ou
Walter Scott. Au début du 20ème siècle, Holland House avait encore
le plus grand parc privé de Londres, plus grand que celui de Buckingham Palace.
Même si la baronnie s’était éteinte, la propriété est restée dans la famille
jusqu’après la deuxième guerre mondiale.
Un certain nombre de ventes de
livres de la librairie des Barons Holland eut lieu à différents moments. Dés
1775 la bibliothèque de Stephen, 2e Baron Holland fut vendue chez
Christies (11 decembre). En 1813 une partie de la bibliothèque de Charles-James
Fox fut vendue dans une vente anonyme (Jeffery, Pall Mall, 17 juillet 1813).
Enfin une partie (principalement des doubles) de la bibliothèque de Henri
Edward, 4e Baron et dernier de la lignée fut vendue chez Sothebys le
29 novembre 1847.
Néanmoins, la bibliothèque fut pour l’essentiel préservée,
et, comme le montre le cliché ci-dessous, avait encore belle allure en 1907.
Il existe plusieurs ex-libris
gravés pour la « Holland House library », réalisés à différentes
époques, et tous s’inspirant bien sûr de la thématique du blason familial des
Fox, le renard.
La marque ci-dessous, par exemple,
présentée sur le site du Musée des Beaux-Arts de San Francisco comporte la
devise en latin (« vitam impendere vero » = consacrer sa vie à la
vérité) et figure deux renards.
Fine Arts Museum of
San Francisco)
(Achenbach Foundation for graphic arts,
Accession #
1963.30.20880)
Ex-Libris Henry Fox
1st Baron Holland
Ces deux ex-libris sont très
différents de celui apposé sur notre Hypotyposis. En revanche, les cotes de
bibliothèque apposées au crayon bleu sur l’ex-libris ont les mêmes
caractéristiques que celles retrouvées sur l’ex-libris de San-Francisco.
Premier contreplat
(Hypotyposis, Walder,
Bale 1540)
Le plus plausible est que cet
ouvrage soit ensuite resté dans la bibliothèque de Holland House jusqu’à la
deuxième guerre mondiale. En 1940, Londres est soumis aux bombardements
allemands (le Blitz), et le 27 septembre, pendant un raid de la Luftwaffe qui
dura une dizaine d’heures, plus de vingt bombes incendiaires atteignirent
Holland House, détruisant l’essentiel de l’édifice. Par miracle, la
bibliothèque fut relativement préservée et la plupart des volumes purent être
sauvés des flammes et de l’eau (en fait il semble que les volumes les plus
précieux avaient été déménagés ailleurs au début de la guerre).
Le saisissant cliché ci-dessous
montre des lecteurs, au lendemain du bombardement consultant des ouvrages dans
la bibliothèque. Il s’agit en fait d’une image de propagande prise près d’un
mois après le bombardement, et censée montrer un admirable exemple du flegme et
de la résilience des londoniens pendant cette période. De fait, la tragédie de
la destruction de Holland House ne fut reportée dans la presse que le 22
octobre, soit 4 semaines plus tard, censure oblige. Mais quelle que soient ses
intentions, cette image est aussi une évocation absolument prodigieuse, hallucinante
même, de ce qui pousse l’homme à dépasser les catastrophes et à résister, en
cherchant au travers des livres et de la culture à donner du sens à son destin,
aussi sombre puisse-t-il paraître.
C’est aussi le cas pour cet autre
cliché montrant une simple librairie de quartier atteinte par les bombes en
1940, avec un jeune homme lisant tranquillement dans les ruines « L’Histoire
de Londres ».
London bookshop after German
bombing, 1940. Available from AP Images.
Reading
history and seeing it, too an amusing sidelight of the latest chapter in
London’s history is this lad who, according to the British caption, sits mid
the ruins of a London bookshop following an air raid on October 8, 1940 in
London, reading the History of London.
Après ces tristes évènements de
1940, Holland House resta à l’état de ruine jusqu’à ce que le dernier
descendant de la famille le vendit en 1952 à la ville de Londres. Entre temps, il
y eut encore en 1947 une dernière vente aux enchères des livres de la Holland
House Library, à la maison de vente Hodgsons le 13 mai 1948.
Le prochain possesseur connu de
notre ouvrage est le bibliophile américain Robert Brodhead Honeyman. Cet homme
né en 1897 collectionna livres et manuscrits sa vie durant, notamment dans le
domaine des sciences (astronomie particulièrement), et fit construire un musée
privé pour ses livres rares et œuvres d’art (principalement peintres
impressionnistes et art de l’ouest américain) en Californie (San Juan
Capistrano, Rancho Los Cerritos).
En 1958, à l’occasion de l’Année
Géophysique Internationale (AGI, du 1er juillet 57 au 31 décembre
58), il exposa une partie de sa collection en Californie puis en Pennsylvanie
(Lehig University, son « Alma Mater »). C’est à l’occasion de l’AGI
que le Spoutnik 1 a été lancé par l’URSS le 4 octobre 1957, événement majeur de
la guerre froide qui se jouait alors.
Sa collection comportait
plusieurs milliers de livres de sciences. Un autre très grand bibliophile
collectionneur d’ouvrages scientifiques, Haskell Norman, rapporte que Honeyman
s’était fixé comme règle de ne jamais dépenser pour un seul livre, ou pour une
seule journée d’acquisition plus de 4000 $. Si le livre qu’il souhaitait acquérir
dépassait cette limite, alors il cédait en complément un ou plusieurs livres
déjà en sa possession.
En 1963 les œuvres d’art furent
cédées à l’université de Berkeley (Bancroft Library). Quant à sa magnifique
bibliothèque de livres scientifiques elle fut dispersée chez Sothebys au cours
de plusieurs vacations entre 1978 et 1981. Honeyman lui-même décèdera en 1987.
Je ne sais pas sous quel numéro
nôtre exemplaire de l’Hypotyposis figurait dans le catalogue de ses ventes de
1978-81, ni qui l’avait acquis, ni à quel prix. Je sais qu’avant de rejoindre
notre bibliothèque il y a une dizaine d’années, nôtre exemplaire avait été
acquis à Londres chez Sothebys en 1986 par son précédent propriétaire.
Ainsi, pour résumer, le scénario probable pour l’itinéraire de ce livre au cours de
presque cinq siècles est le suivant :
1540 : Livre publié à Bâle chez Jean Walder (édition
princeps en grec)
1541 : L’éditeur Simon Grynaeus meurt de la peste
1580 : Bibl. De JA De Thou célibataire (date du mariage
=1587)
1617 : Mort JA de Thou
1642 : Exécution de JA De Thou II
1679 : Acquisition
par le Marquis de Mesnard
1706 : Acquisition
par le Cardinal de Rohan
1749 : Attribution par héritage à Charles de Rohan,
Prince de Soubise
1789 :
Vente à Paris de la Thuana et Rohan-Soubise
1791 : Acquisition à Paris par Henry Vassal Fox, 3d
Baron Holland
1793 : Henry Vassal Fox retourne en Angleterre
1813 : Vente Charles-James Fox (il n’y figure pas)
1847 : Vente 4th Baron Holland (n’y figure pas)
1940 : 27 septembre, bombardement de Holland House:
l’exemplaire n’est pas endommagé
1947 :
Vente finale de la Holland House Library
1950-60 : Acquisition par Honeyman, date indéterminée
1978-81 : Vente Honeyman
1986 : Vente Sothebys à Londres
2008 : Propriétaire actuel
Il est émouvant de constater
qu’au travers ces cinq siècles d’histoire, de guerres et de vicissitudes
diverses, cet important ouvrage humaniste a été préservé dans les différentes
bibliothèques qui l’ont accueilli, et par les générations de bibliophiles qui
ont eu la chance d’en être le dépositaire à un moment ou à un autre de sa
longue histoire, et qu’il se trouve aujourd’hui pratiquement dans le même état
que lorsque le jeune Jacques-Auguste de Thou le fit relier vers 1580.
Vale.
S***