lundi 30 mars 2009

Petit instantané de la bibliophilie en 1844, ou de l'utilité des catalogues et de la bibliographie.


Dernier arrivé sur mes rayons...
Dictionnaire bibliographique choisi du quinzième siècle etc.
Par M. de La Serna, Santander. 3 volumes in-8, 1805-1807.
Un sympathique catalogue des incunables les plus remarquables,
précédé d'une belle étude sur les premières productions typographiques en France, Italie, Allemagne, Suisse, etc.
Très bel exemplaire en reliure de l'époque.


Je me dis souvent, que si demain je devais arrêter de collectionner les livres anciens, je continuerais à collectionner les catalogues de livres rares et précieux... pour apprendre... encore et encore... car ceci, pour être accessible sans grands moyens, n'en est pas moins un plaisir sans fin. Et pour poursuivre cette réflexion, je vous propose ceci.


Extrait à l'usage des bibliophiles et aultres bibliomanes cataloguophiles...


"Malgré le grand nombre de bibliothèques que l'on a vu se former et se détruire successivement en France depuis quelques années, la Bibliophilie, au lieu de se ralentir, semble au contraire s'être accrue de jour en jour. Le goût pour les catalogues que l'on publie au moment des ventes s'augmente sensiblement, et l'empressement des curieux à recueillir ces ouvrages éphémères paraît leur assurer un mérite d'autant plus réel qu'il est varié dans chacun d'eux. En effet, outre les connaissances bibliographiques que l'on acquiert en les lisant ils présentent encore un tableau fidèle du goût général de chaque siècle pour les sciences, de celui de chaque nation et des littérateurs qu'elle a produits. Nous y trouvons l'indication d'ouvrages anciens ou récents imprimés chez les peuples voisins ; et ils y rencontrent eux-mêmes des notices sur les ouvrages imprimés en France, notices que les journaux ne sauraient leur donner, et qu'ils chercheraient vainement ailleurs. Nous regardons comme superflu d'entrer dans de nouveaux détails sur l'utilité dont les catalogues sont pour les lettres et les arts ; elle est actuellement reconnue, et personne ne doute qu'ils ne soient ; des fastes publics où est consignée l'existence des livres les plus rares et des monuments les plus précieux de la littérature de tous les temps et de tous les pays. L'utilité de ce genre d'ouvrages a excité le zèle d'un dès princes exilés, qui cherche des consolations dans l'étude de l'histoire. M. le duc d'Aumale, bibliophile, le Manuel de l'amateur de livres lui devenait indispensable, Aussi l'ex-reine des Français, Marie-Amélie, lui a-t-elle donné pour étrennes, cet ouvrage splendidement relié en maroquin."

Extrait du Bulletin du Bibliophile pour l'année 1849, pp. 306-308. Dans la rubrique des Nouvelles.

PS : J'ai la chance d'être à la campagne... et deux granges de plusieurs centaines de mètres carrés servent à entreposer mes orgies cataloguesques...

Bonne semaine,
Bertrand

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...