samedi 10 septembre 2022
La cuisine dans l'arrière boutique de Bibliopolis : Une affaire de propriété littéraire, de collaboration et de rémunération pour le Guide de l'amateur de livres à vignettes du XVIIIe siècle ou Guide Cohen. M. Charles Mehl contre M. Henry Cohen et M. Rouquette, éditeur.
samedi 3 septembre 2022
Des Bradel comme s'il en pleuvait ! Petite évocation autour d'une étiquette de relieur "Relié P(ar) Bradel R. J. de Beauvais N°35" (1801).
vendredi 10 juin 2022
Petite découverte bibliographique à propos des Confessions de Saint-Augustin de la traduction d'Arnauld d'Andilly (1649) : Il n'existe pas de seconde édition à la date de 1649 chez la Veuve Jean Camusat et Pierre Le Petit (de l'imprimerie d'Antoine Vitré).
Parfois un livre ancien vous tombe dans les mains comme un hasard heureux, comme un souvenir du passé (Pierre Brillard si tu me lis je pense bien à toi ...), comme le présage d'une petite découverte.
A propos de ces Confessions de Saint-Augustin traduites en français par Monsieur Arnauld d'Andilly, publiées à Paris chez la Veuve Jean Camusat et chez Pierre Le Petit, à la date de 1649, on pourrait écrire bien des choses très intéressantes. On pourrait redire la beauté de cette traduction sur l'original latin, ou plutôt que de parler de traduction, disons comme d'autres qu'il s'agit plutôt d'une interprétation du célèbre texte d'Augustin d'Hippone. On pourrait longuement parler de ce solitaire de Port-Royal qu'était Robert Arnauld d'Andilly (1589-1674), de ce Grand du Royaume de France qui de Conseiller d'Etat et grand érudit devint jardinier à Port-Royal et par là-même l'un des plus grands influenceurs en matière de religion, grand propagateur du jansénisme. Mais tout cela est écrit, et bien écrit, ailleurs et en de multiples sources très étudiées.
Ce dont nous voulons parler ici, tient en peu de mots et en quelques images. Nous nous intéresserons à cette édition de 1649, donnée à Paris chez la Veuve Jean Camusat et chez Pierre Le Petit. Ce volume de format petit in-8 (c'est bien un volume in-8 et non in-12 comme on lit parfois). Pourquoi s'y intéresser ? Parce qu'elle est intéressante ! CQFD. Elle est intéressante par qu'elle mérite qu'on s'y intéresse. CQFD.
On trouve deux sortes d'exemplaires des Confessions de Saint-Augustin portant cette date de 1649 et la même adresse, et de même format. Dans le premier cas la page de titre se présente telle quelle (voir ci-dessus) sans mention, tandis que dans le deuxième cas la page de titre porte en plus sous les mots "ARNAULD D'ANDILLY." les mots "SECONDE EDITION.", imprimé en italiques (voir ci-dessous).
Après avoir consulté de nombreuses sources bibliographiques (catalogues de bibliothèques, catalogues de livres rares de bibliothèques vendues aux enchères, bibliographies spécialisées) il s'avère donc qu'à cette date de 1649 il y a 1. une édition sans mention (qui est donnée comme l'édition originale de cette traduction d'Arnauld d'Andilly) 2. une édition avec mention "seconde édition" qui est donnée, partout où nous avons pu la rencontrer, comme une "seconde édition parue la même année que l'originale". Dont acte.
Nous avons examiné par le détail ces deux éditions. Grâce à l'exemplaire numérisé dans une université (édition sans mention) et grâce à l'exemplaire de seconde édition que nous avons en mains. Une comparaison minutieuse, page à page, nous a permis de rendre un verdict qui est sans appel et qui cependant ne nous semble avoir jamais été rendu : Il n'existe pas de seconde édition à la date de 1649 chez la Veuve de Jean Camusat et chez Pierre Le Petit.
Voyez les comparaisons ci-dessous :
Cette seconde édition n'existe pas car en réalité ces deux édition n'en sont qu'une seule.
Les exemplaires invendus de cette édition de 1649 ont été remis en vente avec un titre légèrement modifié avec pour seule différence cette mention "seconde édition." sans même avoir eu à modifier la mise en page de ladite page de titre. L'espace qui existait entre les mots "ARNAULD D'ANDILLY." et la petite vignette de titre gravée à l'eau-forte était suffisant pour y ajouter cette mention "SECONDE EDITION." Dans les exemplaires portant la mention imprimée "SECONDE EDITION." c'est donc un carton qui remplace le feuillet de titre. On voit sur les photographies ci-dessous ledit carton, feuillet coupé dont il reste l'onglet visible en marge intérieure entre les feuillets 2 et 3 de l'Avis au Lecteur.
Allons plus loin. Le feuillet de titre a été changé. Le tirage du volume comporte-t-il des différences de justification ? des corrections ? des changements ? Aucun ! Après une minutieuse comparaison des deux sortes d'exemplaires, tout est strictement identique entre les deux sortes d'exemplaires ! de la position des espaces exagérés lors de la justification des lignes, des ornements gravés qui servent de culs-de-lampe, en passant par les erreurs typographiques et autres malfaçons typographiques. Nous avons ainsi comparé toutes les pages, et tout est identique. Les photographies ci-dessus valent mieux qu'un long discours.
L'édition in-8 Veuve Jean Camusat et Pierre Le Petit a été imprimée une seule fois le 1er avril 1649 tel que cela est indiqué dans les deux sortes d'exemplaires à la suite du Privilège du Roi donné le 19 mars 1649. Les deux sortes d'exemplaires sortent des presses de l'imprimeur Antoine Vitré tel que cela est précisé à la page 600 et dernière du volume. Les deux sortes d'exemplaires possèdent un frontispice gravé à l'eau-forte par Poilly d'après Philippe Champaigne et portant la date 1649.
Il faudra attendre 1651 pour avoir une "troisième édition" qui elle est bien différente, puis une quatrième, etc., etc.
Cette petite découverte que nous n'avions jusque là lu nulle part (sauf erreur de notre part) permet donc de dire qu'il n'existe qu'une seule édition in-8 de 1649 chez la Veuve Jean Camusat et chez Pierre Le Petit imprimée par Antoine Vitré. Cette édition (ce tirage) a été remis en vente avec une page de titre cartonnée portant faussement la mention "seconde édition." mais les exemplaires sont d'un seul et même tirage, seul le titre a été modifié.
Pourquoi cette "seconde édition." ? Sans doute pour écouler plus vite les exemplaires restés invendus encore en cette année 1649. Le procédé est assez connu depuis mais j'avoue ne jamais trop l'avoir constaté au XVIIe siècle (le XIXe siècle s'en fera une spécialité avec les éditions originales avec mentions d'édition fictives pour les ouvrages de Victor Hugo notamment).
Voici donc qui est acté. Il ne faudra plus parler de seconde édition parue l'année de l'édition originale concernant ces Confessions mais bien d'édition originale avec titre de relais ou titre cartonné portant la fausse mention de seconde édition.
Bonne journée à tous.ses
Bertrand Hugonnard-Roche
Bibliomane moderne
Librairie L'amour qui bouquine
mardi 31 mai 2022
Cérémonies du Mariage entre Armand Anne Henri Joseph de Gontaut-Biron (1893-1970) et Olga COUSIÑO (1894-1934). Exemplaire unique enluminé et luxueusement relié en maroquin doublé de maroquin décoré.
Cérémonies du Mariage
entre
Armand Anne Henri Joseph de Gontaut-Biron (1893-1970)
et
Olga COUSIÑO (1894-1934)
______________________________
17 feuillets non chiffrés 15,5 x 9,5 cm environ.
f. 1 v.
Armand de Gontaut Biron et Olga Cousino (armoiries peintes et devise des Gontaut-Biron : L'Honneur y Gist.
Armand Anne Henri Joseph de Gontaut-Biron, Comte de Gontaut-Biron, Marquis de Saint-Blancard, 3ème Duc de Castellara est né le 17 avril 1893 à Paris et mort le 30 novembre 1970 à Casablanca, Grand Casablanca, au Maroc, à l'âge de 77 ans. Il fut Conseiller général du Gers, fils de Jehan de Gontaut-Biron, Marquis de Gontaut Saint-Blancard, Commandeur avec plaque de l'Ordre Equestre du Saint Sépulcre de Jérusalem (1865-1937) et de Elisabeth Ferron de La Ferronays (1870-1951).
Marié le 16 août 1916 à Paris (XVIe arr.) à Olga COUSIÑO.
Olga COUSIÑO née le 11 novembre 1894 à Santiago du Chili, décédée en 1934 à l'âge de 34 ans, fille de Luis Arturo COUSINO GOYENECHEA (1860-1902) et de Maria Isidora LYON ARRIETA.
Le divorce de ce mariage a été prononcé le 16 juillet 1919.
Armand Anne Henri Joseph de Gontaut-Biron, Comte de Gontaut-Biron, Marquis de Saint-Blancard, 3ème Duc de Castellara s'est remarié le 4 juillet 1928 à Paris avec Anne Alice Elisabeth de La Rochefoucauld, Marquise de Amodio (1906-1980). Divorce prononcé en 1948. Anne Alice Elisabeth de La Rochefoucauld était la Fondatrice des «Vieilles Maisons Françaises» (1960).
Armand Anne Henri Joseph de Gontaut-Biron est sans descendance.
L'enlumineur de ce livret unique est resté non identifié. Toutes les miniatures sont réalisées avec une grande précision et un grand talent imitateur des maîtres de l'enluminure du XVe siècle.
détail du f. 16 r.