lundi 5 octobre 2009

Les éditions bruxelloises de Gay & Doucé, Kistemaeckers et Poulet-Malassis, ornées d'un frontispice par Félicien Rops.




Comme le signalait Jacques Duprilot dans son remarquable essai sur les éditeurs sous le manteau Gay et Doucé ( 1877-1882), Félicien Rops, assoiffé de discrétion ne souhaitait pas trop que son nom soit mêlé à ceux d'éditeurs qui, parallèlement à leurs publications d'ouvrages galants avaient entrepris celles d'ouvrages érotiques. Ayant un faible pour l'éditrice Henriette Doucé, il réalisa pendant la seule année 1881, en moins de 8 mois, 13 frontispices , dont celui des Rimes de joie et 4 eaux-fortes pour ce même ouvrage. C'est ainsi qu'apparurent alors , et je les cite par classement alphabétique : les amusements des dames de Bruxelles de Chevrier, le Catéchisme des gens mariés, les chansons badines de Collé, les cousines de la colonelle, les dévotions de Monsieur Henri Roch avec Madame la duchesse de Condor par l'abbé de Voisenon, le dictionnaire érotique de Delveau, le Diable dupé par les femmes, la fleur lascive orientale, la messe de Gnide, les oeuvres badines de l'abbé de Grécourt, le recueil complet des chansons de Collé, les rimes de joie d'Hannon, et la Sphère de la lune.


Gay & Doucé ont également réédité Gamiani, les Joyeusetés galantes et autres du Vidame Bonaventure de la Braguette (Albert Glatigny) et les tableaux des mœurs du temps, sous les pseudonymes de Giovani Della Rosa et José Linares Hernanos.


Hormis quelques frontispices intéressants exécutés à la demande d'Henry Kistemaeckers, dont l'avarice sordide était légendaire, comme ceux de l'amante du christ, le christ au Vatican, l'Histoire de la sainte chandelle d'Arras de l'abbé Dulaurens, les notes d'un vagabond par Jean d'Ardenne, Paris ou le paradis des femmes, sa contribution avec l'éditeur Lemerre avec sa remarquable petites suites d'eaux-fortes pour les diaboliques de Barbey d' Aurévilly, quelques frontispices pour l'éditeur Dentu dont les Cythères parisiennes, l'histoire anecdotique des cafés de Paris, les masques modernes, Félicien Rops a collaboré , très étroitement, entre 1864 et 1873, avec Auguste Poulet-Malassis.


C'est là qu'apparaitront, aux côtés des frontispices pour l'édition des Épaves de Charles Baudelaire et le Fer rouge de Glatigny, ses compositions les plus érotiques et audacieuses pour ces ouvrages à tirage restreint et dont on connait, bien sûr, la qualité d'édition. Je tenterai d'en dresser une liste par titre alphabétique car sont nombreux encore les collectionneurs qui les recherchent : Amours et priapées par Henri Cantel, 1869 ; Anandria, 1866 ; les Aphrodites par André de Nerciat, 1864 ; l'Art priapique, 1864 ; les Bas-fonds de la Société par Henri Monnier, 1862, 1864, 1866 ; les Bons contes par Albert Glatigny, 1870 ; le Cabinet satyrique, 1854 ; le Diable au corps par Andréa de Nerciat, 1865 ; l'Enfer de Joseph Prud'homme par Henri Monnier, 1866, 1868 (c'est à savoir la grisette et l'étudiant et les deux gougnottes) ; les Épaves par Charles Baudelaire, 1866 ; le fer rouge, nouveaux châtiments, 1870, 1871 ; les Gaietés de Béranger, 1864 ; Gamiani d'A. de Musset, 1864 ; Gaspard de la nuit par Louis bertrand, 1868 ; les jeunes France par Théophile Gauthier, 1866 ; les Joyeusetés galantes et autres par Albert Glatigny, 1866 ; Lupanie par Clément, 1868 ; Margot la ravaudeuse par Fougeret de Montbron, 1868 ; le Nouveau Parnasse satyrique du 19è siècle, 1866 ; le Parnasse satyrique du 19è siècle, 1864 ; le Parnasse satyrique du Sieur théophile de Viau, 1864 ; Point de lendemain par Vivant Denon, 1867 ; les Quatre métamorphoses par Lemercier, 1866 ; Quatre petits poèmes libertins par Louis Protat, 1864 ; Serrefesse par Louis Protat, 1864 ; Tableaux des moeurs du temps par Le Riche de la Popelinière, 1867 ; le Théâtre érotique de la rue de la Santé, 1864 ; le Théâtre gaillard, 1865 ; Thérèse philosophe, 1868 ; Un été à la campagne par Gustave Droz, 1868 ; les Vacances de M.L.P. par Louis Protat, 1864.


En conclusion, dans le domaine de l'illustration de livres, Félicien Rops aurait réalisé largement plus d'une centaine de gravures, eaux-fortes et lithographies (certaines planches lithographiques ont été aquarellées, à la main pour la Revue d'horticulture), si l'on tient compte, à titre d'exemple, non exhaustif, d'ouvrages comme les Souvenirs de Barbizon, par Alexandre Piedagnel, Paris, Veuve Cadart, 1876, le manuel d'économie d'écurie, les conseils aux acheteurs de chevaux, chez Parent, 1860-1861, et les frontispices pour les ouvrages de Joséphin Péladan publiés chez Edinger puis Laurent, 1887....


Tout complément d'information qui me parviendra est toujours bienvenu !

Bonne journée,
Le Vicomte Kouyakov

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