lundi 6 juillet 2009

François Courtener, libraire à Moscou à la fin du XVIIIe siècle.


La plus infime découverte doit être pour le bibliophile le plus grand des plaisirs.

C'est ainsi qu'une simple étiquette de libraire devient un fil rouge que l'on suit, avec plaisir et gourmandise, pour arriver à la connaissance de pans entiers de l'histoire du livre que l'on ignorait jusque là.

C'est dans un volume in-12 au titre plus que plaisant que ce trouve l'étiquette : "Le bon-sens ou idées naturelles opposées aux idées surnaturelles". Volume publié sous l'adresse fictive de Londres, en 1782. (ouvrage athéiste attribué au baron d'Holbach).

La voici :


En voici le texte retranscrit :

Chés // François COURTENER // Libraire. // Rüe Illiensky // à MOSCOU.

L'étiquette mesure 50 x 34 mm. Le texte typographié est dans un cadre également fait de la juxtaposition de signes décoratifs typographiques.

Ce libraire au nom bien français à Moscou m'a intrigué. Je ne le connaissais pas.

Quelques recherches rapides plus loin, il s'avère que François Courtener(*) a été largement étudié par divers universitaires de par le monde et qu'il en est ressorti de belles et copieuses études sur l'implantation de la librairie française en Russie (notamment à Moscou et à St-Petersbourg), à la fin du XVIIIe siècle.

Je vous renvoie donc à ces savants et très intéressants documents.

En voici les liens.

- Le livre français en Russie dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

- La librairie française de Moscou : le réseau de François Courtener.

Bonne lecture.

Bonne semaine,
Bertrand

(*) François Courtener est originaire de Strasbourg. Il vient à Moscou avant 1776, à l’âge de vingt-quatre ans. C’est à Moscou qu’il épouse Henriette-Henri-Anne Dreyer qui est, comme lui, originaire de Strasbourg. En 1791, Courtener part à l’étranger (France, Suisse, Allemagne). Courtener se rend aussi à Paris où il fonde, quelques années plus tard, en 1802, sous la raison sociale Courtener, Rebannier et Cie, une maison de commerce qui se charge des commissions pour l’achat des livres. François Courtener, le père, meurt à Moscou en 1814. (extrait de Vladislav Rjéoutski, La librairie française en émigration : le cas de la Russie (deuxième moitié du XVIIIe-début du XIXe siècles).

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