mardi 16 décembre 2014

Martin Van Maele : Etude et recherches généalogiques et familiales, par J. M.



3 rue Jacob, où a vécu Martin Van Maele de 1891 à 1898
et où il a hébergé les grands-parents de Jean Genet.


Je sais quelques lecteurs du blog, voire le propriétaire du blog, très intéressés par Martin Van Maele, un des plus fameux illustrateurs érotiques du début du XXe siècle.

Pourquoi je m'intéresse tant à Martin Van Maele ? Depuis maintenant un peu plus d'un an, j'ai entrepris de lever le mystère des origines de Jean Genet, cet écrivain un peu sulfureux et pourtant si important dans l'histoire littéraire des années d'après-guerre. Avant mes recherches, son histoire familiale semblait entourée de la plus grande obscurité. Parler d’histoire familiale pour Jean Genet est presque antinomique, tant le personnage ne semble se rattacher à aucune famille, lui l’enfant de l’Assistance publique. Et pourtant, il a existé une famille Genet avant que Jean Genet n’apparaisse, même si celle-ci semble jusqu'à maintenant entourée de la plus grande obscurité. Jusqu'à maintenant, on  ne disposait que de quelques informations sur sa mère et des bribes d’informations sur ses grands-parents maternels François et Clotilde Genet.


La maison de Philibert Genet au 6, rue des Girondins, Lyon 7e
où Marie Genet, veuve Martin
a vécu de 1926 jusqu’à son décès en 1939


C’est au détour de mes recherches sur cette histoire familiale que j’ai croisé Martin Van Maele. Parmi les surprises qui résultent de mes trouvailles, la parenté de Jean Genet avec Martin Van Maele n’est pas l’une des moindres. Recherchant systématiquement les actes d’état civil de la famille Genet à Paris, j'ai découvert que l’une des tantes de Jean Genet, Marie Françoise, a épousé le 19 février 1889, à la mairie du 16e arrondissement de Paris, un certain Maurice Alfred François Martin, artiste peintre. Ce nom et ces prénoms ne m’évoquaient évidemment personne en particulier. En revanche, j’ai pris l’habitude de faire une recherche rapide sur Internet de toutes les personnes que je trouve. Et c’est là que je découvre, par la magie d’Internet, que derrière ce nom et ces prénoms si communs se cachent pas moins que Martin Van Maele. Je ne le connaissais qu’imparfaitement, même si le nom ne m’était pas inconnu. À partir de ce moment, je suis parti à la découverte de cet illustrateur, car il était si proche des grands-parents, puis de la mère de Jean Genet. Mon objectif n’est clairement pas d’étudier son œuvre d’illustrateur érotique. D’autres le feront mieux que moi. En revanche, tout ce qui peut éclairer sa propre histoire familiale et l’histoire de la famille Genet a été exploré. C’est le résultat de ces recherches que j'ai publié sur Internet, à défaut de trouver un support qui m’accueille.


Eau-forte érotique de Martin Van Maele pour les Amours d'Ovide
Paris, Chevrel, 1913


Ce que j'ai rassemblé sur lui n'apporte que des événements et précisions de son histoire familiale. C'est ainsi que j'ai pu rédiger une biographie de son père ; j'ai pu identifier ses domiciles parisiens entre 1885 et 1903 ; j'ai pu identifier la maison qu'il a habitée et où il est mort à Varennes-Jarcy ; j'ai pu suivre son épouse et sa mère après son décès. Malheureusement, je n'ai pu ni trouver un portait de Martin Van Maele, ni des détails personnels sur lui. J'ai seulement pu identifier quelques œuvres avant sa période érotique. Je vous laisse découvrir tous ces éléments dans l'article que je lui ai consacré : http://histoire-famille-jean-genet.blogspot.fr/p/martin-van-maele.html

Je laisse aussi le soin à Bertrand d'illustrer l'article avec quelques images « choisies ». Pour ma part, je me contente de fournir quelques photos de ses maisons.


Eau-forte érotique de Martin Van Maele pour Un été à la campagne
de Gustave Droz. Vers 1920


Pour ceux que cela intéresse, l'article sur l'histoire de la famille de Jean Genet : http://histoire-famille-jean-genet.blogspot.fr/p/article_4.html

J. M.


Vue actuelle de la maison habitée par Maurice Martin et Marie Genet
route de Mandres à Varennes-Jarcy (Essonne)





Eau-forte érotique de Martin Van Maele pour Les gaietés de Béranger;
A Eleuthéropolis, à l'enseigne de Cupidon, s.d. [vers 1920]

jeudi 11 décembre 2014

Érasme, le Book Émissaire.


Le beau catalogue de la librairie Paul Jammes « Les livres, ceux qui les fabriquent, les vendent, … les détruisent », m’a fait penser à Érasme, en raison d’un ouvrage de ma bibliothèque qui illustre bien la dernière partie du catalogue : Censure, enfer et mise à l’index. (Je vous recommande de lire les propos introductifs du catalogue, plaidoyer juste et émouvant pour le livre-papier à l’heure du tout électronique).


Fig 1.


Pas facile de penser librement au XVIe siècle tout en restant favorable aux idées de la religion catholique. Pas facile non plus de prôner une morale rigoureuse quand le chef de l’église s’appelle Borgia et régnait encore quelques années auparavant (allez voir l’expo Borgia au musée Maillol à Paris). Mais Érasme n’avait pas peur du contradictoire et de ferrailler avec les autres penseurs de son temps.

Sa position de rénovateur évangélique modéré, refusant de promouvoir les idées schismatiques, allait lui permettre de tenir tête aux critiques jusqu'à sa mort en juillet 1536. Mais dès le 19 janvier 1543, ses écrits se retrouvèrent détruits par le feu en même temps que ceux de Luther, dans la cité de Milan.

Ils se trouvèrent sanctionnés à nouveau à l'occasion du Concile de Trente, sommet de la Contre-Réforme convoqué le 22 mai 1542 par le pape Paul III et qui débuta en réalité plus de 2 ans plus tard. Les œuvres d’Érasme se trouvèrent mises à l'index de l'université de Paris dès 1544, pour être finalement totalement interdites, par le pape Paul IV, en 1559. L'index romain les classa d'abord parmi les bannis de première catégorie, ceux « qui se sont écartés délibérément de la foi catholique et dont on condamne tous les écrits ». Ultérieurement, du fait de demandes d'allègement de la peine frappant les ouvrages signés par l'humaniste, on les reclassa finalement comme de seconde catégorie, ceux « des auteurs dont certains livres sont interdits parce qu'ils conduisent à l'hérésie, à l'impiété ou à l'erreur ».


Fig 2.


Ce sont les vicissitudes de la pensée d’Érasme qui explique la présente page de titre d’une édition du De Conscribendis Epistolis publiée chez Gryphe en 1542 et caviardée sans doute dans les années 1544. On lit Opus (Erasm) i Rot. L’acidité de l’encre ayant terminé l’œuvre du censeur.

Pas très esthétique me direz-vous, mais précieux témoignage de l’histoire d’une œuvre.

Bonne Journée,
Textor

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