dimanche 4 octobre 2009

Quatre-vingt dix reliures pour l’Edition nationale de Victor Hugo.



Il s’agit d’un recueil de planches de reliures exécutées par Charles Meunier(1) pour les quarante-trois volumes de l’Édition nationale de Victor Hugo !


La collection complète de ces recueils de planches est constitué de sept volumes, (les autres volumes ne concernent pas l'édition de Victor Hugo) ; ils ont tous été édités à cent exemplaires non commercialisés.

Charles Meunier a aussi écrit quatre volumes, où il réfute les....quatre ouvrages qu'Henri Béraldi a consacré à la reliure du XIXe siècle.

La lecture de l'œuvre de ce dernier montre son caractère bien trempé !


Voici quelques photos illustrant l’art de ce praticien, qui s’est spécialisé, comme Marius-Michel, dans les ornements floraux et dans les plats ciselés.

Reliure en cuir ciselée sur Les Misérables (Tome II).
Dans un décor de feuillage, Thénardier cravaté d'ailes hideuses, domine un médaillon, où tombe une balance douteuse appuyée aux tables de la loi. Au-dessous, Jean Valjean et Cosette, dominent les billets de banque qui forment la dot de la petite fille.


Reliure en cuir ciselée pour Les travailleurs de la mer.
Décor d'algues entourant un paysage de soleil levant.


Reliure en cuir ciselée sur Napoléon le Petit. Une main gantée prête serment sur les tables de la loi, où repose le bonnet de la république. Une épée de polytechnicien et un sabre de cavalier symbolisent l'armée intellectuelle et l'obéissance passive. Sous la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité, tout semble donc être dans l'ordre, mais la main est gantée comme l'âme est double.


Histoire d'un crime. Reliure de cuir ciselé. Posé sur une tête de mort, l'aigle impérial, déploie ses ailes. Au-dessous, dans un cadre de lauriers et de piques, la barricade où tombèrent définitivement les libertés légales. Le carnage continue au-dessous, par un cadavre étendu entre une roue brisée et des pavés disjoints.


Histoire d'un crime.
Deuxième plat du précédent volume. Le bonnet de la liberté, crucifié de clous, rayonne encore et projette les éclairs annonciateurs d'une revanche prochaine.



Depuis l'exil.
Reliure en cuir ciselé. La France a payé cher sa liberté. Le bonnet phrygien ne rayonne plus sur les armes et les drapeaux qui l'ont défendu. De pacifistes épis de blé et le pavot consolateur, vaguement éclairés par un soleil levant, attestent les forces à venir et la réparation prochaine.



(1) Charles Meunier, 1866-1948, a été employé chez Marius-Michel. Il s’établit à l’âge de vingt ans. Sa production est phénoménale. H. Béraldi l’estimait à environ six cents reliures. (Fléty-Dictionnaire des relieurs français…, pas dans Ch. Ramsden-French bookbinders)

Bonne journée et à bientôt,
Xavier

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...