lundi 28 septembre 2009

Restons en bonne compagnie : Pierre Berès et la bibliographie.





La compagnie des beaux livres est agréable comme celle des bonnes gens. Les livres présentés par Pierre Berès au fur et à mesure des catalogues de sa libraire sont un régal pour le bibliophile curieux. Sans aucun espoir de voir un jour ce type d'ouvrages sur mes rayons, je ne peux pourtant m'empêcher de les admirer, les sentir presque même, par catalogue sur papier glacé interposé. C'est sans doute parce que ces catalogues sont agréables, instructifs et beaux.

Nous voici aujourd'hui en présence du catalogue 71 de la librairie Pierre Berès, publié en 1980, richement illustré en couleurs, comme toujours ou presque. Ce catalogue a pour titre "Pays-Bas anciens" et contient 261 numéros entièrement consacrés à ce sujet. Pierre Berès glisse un mot au verso du titre imprimé en guise de préface.

"Ce catalogue comporte trois sections : manuscrits, incunables et livres imprimés après 1500, disposées en ordre alphabétique. On n'a pas dressé de tables, ni des lieux d'impression, ni des imprimeurs, ni des relieurs, qui n'auraient pu être qu'infimes au regard de ce qu'indiquent les répertoires spécialisés. Il y a peu de références aux bibliographies consultées : on a écrit naguère(*) pourquoi il était oiseux de renvoyer à l'ensemble des sources ayant servi à l'établissement d'une notice un lecteur qui n'a pas l'occasion ou le désir de les connaître. Outre l'indication des données physiques de chaque livre, le rédacteur doit décrire l'ouvrage d'une façon aussi éloquente pour le spécialiste que pour le profane, c'est à dire le situer dans son époque et en montrer l'intérêt spécifique. Cette rédaction contraint à des compilations, des confrontations, des vérifications, et impose un choix et des partis. Cela débouche parfois sur des mises au point qui s'inscrivent à leur tour dans les acquis bibliographiques et servent à d'autres rédacteurs. Quelques-unes des descriptions qui suivent, aux rubriques Amori Divinis, Arias Montanus, Nadal, etc., sont peut-être de ce type, soit qu'elles fassent apparaître des aspects formels précédemment insoupçonnés ou négligés, soit qu'elles contiennent des appréciations qui recueilleront l'accord.

(*) Les références bibliographiques... sont, la plupart du temps, inutiles dans les catalogues. Malaisées à contrôler ou désuètes, elles restent... affaire de spécialistes ; c'est au rédacteur de réunir, vérifier, confronter et coordonner des indications parfois imprécises, souvent contradictoires et presque toujours fragmentaires. Par opposition aux références usuelles, les cautions des hypothèses et les sources des vues neuves sont évidemment toujours indiquées comme sont nommés les auteurs de découvertes récentes. (Collection Robert Danon, Catalogue de vente à Paris, 21 mars 1973).

Personnellement je trouve ce point de vue plutôt judicieux. Évidemment, peut-être peut-on arriver à ces conclusions lorsque l'on a pour nom Pierre Berès ?

Qu'en pensez-vous ?

Mine de rien, chaque catalogue Pierre Berès que je prends en mains me donne une bonne leçon de bibliophilie et de librairie, sans le savoir, ou au contraire étant bien conscient de l'héritage qu'il léguait à ses collègues et amis bibliophiles, Pierre Berès nous laisse ainsi pénétrer dans un monde fait de merveilles et nous enseigne son art.

Bonne journée,
Bertrand

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...