dimanche 30 novembre 2008

Les fers à dorer : Une collection bien particulière


Dos orné aux petits fers à dorer. Reliure de la fin du XVIIe siècle.


Chers amateurs,

je vous présente dans ce court message dominical un échantillon de la collection de fers à dorer d'un fidèle lecteur du Bibliomane moderne. Remercions-le collectivement de nous dévoiler quelques-uns de ses trésors.

Le relieur n'existe pas vraiment sans le doreur. Et l'un comme l'autre finalement sont liés ensemble par les artistes de tous les siècles qui ont réalisé et réalisent encore ces magnifiques fers à dorer, véritable travail d'orfèvre.

Je vous laisse admirer. Il s'agit de fleurons de différents styles et de différentes époques.

Fleuron du XVIIe siècle. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 25 mm Largeur : 17 mm



Fleuron du XVIIIe siècle assez rare. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 15 mm Largeur : 12 mm


Fleuron du XVIIIe siècle, fleur. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 11 mm Largeur : 10 mm



Fleuron du XVIIIe siècle, petite fleur. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 9 mm Largeur : 5 mm


Fleuron du XVIIIe siècle, très jolie grande fleur. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 20 mm Largeur : 15 mm


Fleuron du XIXe siècle, très jolie fleur. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 15 mm Largeur : 8 mm


Fleuron du XIXe siècle, très jolie fleur. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 10 mm Largeur : 9 mm


Fleuron du XIXe siècle, très jolie fleur. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 10 mm Largeur : 7 mm


Fleuron du XIXe siècle, très jolie fleur, très finement gravée. Fer ancien, avec son manche.
Hauteur : 15 mm Largeur : 10 mm


Fleuron du XIXe siècle, très jolie fleur. Fer ancien, avec son manche.
Motif géométrique du graveur Bearel, utilisé autour du chiffre du chiffre de tomaison,
Hauteur : 22 mm Largeur : 30 mm


Fleuron du XIXe siècle, époque romantique. Fleuron ancien avec son manche en bois.
Motif rappelant un papillon ornementé. Fleuron pour orné les dos des livres romantiques.
Hauteur : 17 mm Largeur : 30 mm


Très grande finesse pour ce superbe fleuron du célèbre graveur "Adam", provenant de l'atelier d'un ancien relieur-doreur à la retraite. Fer ancien, manche en bois.
Fleur pivoine ou rose. En parfait état.

Hauteur : 12 mm Largeur : 8 mm


Simplicité pour ce superbe fleuron du célèbre graveur "Lofficiaux". Fer ancien avec son manche en bois.
Hauteur : 7 mm Largeur : 7 mm


Fleuron ancien avec son manche en bois.
Fleur du graveur Longuien (n°681). Parfait état.
Hauteur : 20 mm Largeur : 15 mm


Fleuron époque romantique.
Hauteur : 15 mm Largeur : 20 mm


Fleuron époque romantique.
Hauteur : 20 mm Largeur : 12 mm


Fleuron début XIXe corbeille.
Hauteur : 25 mm Largeur : 15 mm


Très belle paire de fleurons à dorer du XVIIe ou XVIIIe siècle, enroulements fleuris imitant des brins de muguet,
Longueur de tige : 8 cm.
Hauteur : 15 mm Largeur : 8 mm


Fleuron d'angle de la fin du XVIIe, début XVIIIe siècle, du célèbre graveur Longuien.
Hauteur : 12 mm Largeur : 19 mm



Très jolis fleurons d'angle du XVIIIe siècle.
Hauteur : 15 mm Largeur : 13 mm


Un grand merci à cet amateur.
A très bientôt.

Amitiés amatrices,
Bertrand

samedi 29 novembre 2008

Quelques pages de titres de la firme Gay et Doucé


Allez ce soir c'est moi qui m'y colle après un début de week-end bien chargé ; la vente de François Périer vendredi après-midi, et ce samedi : le 16e salon du livre ancien de St-Germain-en-Laye....

L'ami Bertrand devrait pouvoir vous faire un compte-rendu de la vente du sieur Périer.

Je vous présente ici quelques pages de titres de ma collection de la firme Gay et Doucé, actifs à Bruxelles et ailleurs..., de 1864 environ jusqu'à 1887.

Place maintenant à quelques images, encore un dernier mot, mon édition de Robbé de Beauveset sur ses oeuvres badines contient un frontspice en 6 états ; pour ne pas vous lasser je ne vous en offre ici que 2.


Amitiés badinesques...
Xavier

vendredi 28 novembre 2008

Des livres, des livres ! Encore des livres ! Toujours des livres ! Rien que des livres !




Des livres, des livres ! Encore des livres ! Toujours des livres ! Rien que des livres !
Mais il faut raison garder…

« O vous, qui ambitionnez ce titre chatouilleux de bibliophile, ou qui, plus modeste, osez simplement vous dire ami des livres, ne soyez jamais de ceux qui ont l’outrecuidance ou l’ingénuité de croire que, pour mériter ces noms, il suffit d’alléguer avoir beaucoup de livres. »

Du Laurens ou Du Lorens, Satyre contre les demy-sçavans.
(Voy. Var. Bibliogr., par Ed. Tricotel. 1863, in-12, p. 292.) (1)



Je vous laisse ce soir sur cette sentence. Reposez bien sur vos deux oreilles, comptez et recomptez vos maroquins rouges et vos Elzevier à grandes marges.

Les deux photos qui accompagnent ce minuscule article sont des évocations de ce que peut vouloir dire « des livres à l’infini... ». Photographies d’une collection privée (droits réservés… enfin presque).


(1) Jacques Du Lorens, né à Tillières-sur-Avre en 1580 et mort le 16 mai 1655, est un poète satirique français. Nous avons repris cette citation d’après le livre de M. Gustave Mouravit « Le livre et la petite bibliothèque de l’amateur » (Paris, Auguste Aubry, s.d. (1869), p. 147. Seule la fin « il suffit d’alléguer avoir beaucoup de livres. » est de Du Lorens, le début est un raccommodage de M. Mouravit (sur lequel nous reviendrons bientôt).

Amitiés,
Bertrand

jeudi 27 novembre 2008

Physionomie du bibliophile : Jules Janin (1804-1874)




« Glouton, coureur, méchant, lâche et galeux ; en somme, feu mon chien était presque un homme. »
Jules Janin


O ! Il a osé !

A peine remis d’une crise de Janinisme aïgue, nous voilà repartis dans les méandres de la vie du brave et bon Jules Janin.

Pour ceux qui auraient raté un épisode sur le Bibliomane moderne, je rappelle à nos aimables lecteurs courageux et entêtés, que Jules Janin est devenu subitement une sorte de mascotte à laquelle nous avons consacré successivement plusieurs articles.

Certains diront que la folie nous guette, qu’il serait temps de retrouver la raison et d’abandonner une bonne fois ce bonhomme rondouillard aux allures de pacha que nous ne cessons de porter aux nues. Et ils auraient sans doute raison. Mais la raison…

Bref, tout cela pour vous dire, qu’encore une fois, au détour d’une lecture fortuite, je suis tombé sur une série de physionomies du Monsieur, et que je me voyais mal vous cacher cette découverte plus longtemps. La science n’attend pas !

Ainsi, ce sont plus d’une dizaine de représentations du maître bibliophile, d’après des gravures du temps, que je vous propose de voir ce soir.

Ces gravures sont extraites de la revue bibliophilique rédigée et dirigée par Octave Uzanne, Le Livre moderne (on trouvera vite d’où vient l’inspiration pour le titre de ce blog… NDLR), revue du monde littéraire et des bibliophiles contemporains. Revue imprimée chez Quantin à Paris, et qui compta seulement deux années de parution (1890-1891) pour 24 numéros ou livraisons. Je vous reparlerai très bientôt de cette sublime revue à faire pâlir tous les apprentis sorciers qui oseraient aujourd’hui éditer une revue bibliophilique digne de ce nom, et juste un peu à la hauteur.

Mais revenons au brave Jules, « le Prince des critiques, le Diable à quatre du feuilleton, le Jupiter étonnant de la Quotidienne, du Constitutionnel et des Débats. »

L’autre brave de la bibliophilie, Octave, nous le dépeint comme un « épicurien de la gloire », à l’humeur « anacréontique » (il aimait la table et bacchus…).

Paul de St-Victor disait : « Il restera toujours un rayon sur son nom, autour de sa mémoire un vol d’abeilles murmurantes ; ce souvenir de grâce et de charme qui est le souvenir de la renommée. » (et il avait raison, tout au moins en ce qui nous concerne).

Uzanne nous dit que l’idée lui est venue d’un article sur cette série de portraits gravés de l’écrivain, en contemplant la collection d’un iconophile. Il nous apprend par ailleurs qu’on ne compte pas moins de trente portraits différents de Jules Janin et environ le même nombre de caricatures et de charges, depuis ses débuts en 1827 jusqu’à sa mort en 1874.

« Un embonpoint chaque jour plus accentué » nous dit-il. Mais également la variation des modes, des coiffures. Au début svelte et élégant, avec sa coiffure « à la girafe », ses cheveux bouclés, et à la fin de sa vie, plein de rondeur, ventru bonhomme, c’est devenu un « gros père » comme dit Uzanne.

Laissons découvrir au lecteur bibliomane moderne, cette série de portraits enlevés et qui donnent avec le recul, tout le sens du mot « temps ».

Cliquez sur les images pour les agrandir


Les avantages d’internet sont évidents aujourd’hui pour retrouver ce genre de documents iconographiques, et quelle n’a pas été ma joie et ma surprise de voir qu’un site internet était entièrement consacré à Jules Janin, sa vie, son œuvre et son image. Je vous laisse le découvrir si ce n’est déjà fait. Bonne visite.

Site internet qui prolonge l’exposition présentée à la Bibliothèque de la ville de St-Etienne en 2004, année du bicentenaire de la naissance de Jules Janin dans cette ville : http://www.lectura.fr/expositions/julesjanin/indexjanin.htm

Voici en rappel et pour ne pas perdre le fil rouge… les autres articles consacrés à Jules Janin sur le Bibliomane moderne.

- L’Horace de Jules Janin (1860) - Encore ce bon Jules Janin - Le Livre (1870) - L'amour des livres par M. Jules Janin (1866)

PS : Au risque de lasser, deux autres articles sont déjà prévus sur le sieur Janin. Un concernant la vente de sa bibliothèque et un autre qui reste à découvrir…

Source : O. Uzanne, Le Livre moderne, 1890, tome II, pp. 193-204.

Amitiés,
Bertrand

mercredi 26 novembre 2008

George Auriol (1863-1938), un typographe touche à tout



De son vrai nom Jean Georges Huyot (1863- 1938) ; il fait ses premières armes au célèbre "Chat Noir". C'est un boulimique de lecture. Il sera secrétaire de direction pendant dix ans au journal du "Chat Noir".

Belle époque du Paris d'antan où les générations se rencontrent : Eugène Grasset, Émile Goudeau, Rodolphe Salis, Alphonse Allais, Jules Jouy pour les anciens ; et la nouvelle avec : Willette, Caran d'Ache, Steinlen, George Auriol et Henri Rivière. Que du beau monde ! Chacun mérite à lui seul un article, tant ils ont tous apporté aux livres.

Ce sacré George a du caractère ; un hurluberlu comme dirait ma tante… jugez plutôt :

"Pas fier pour un sous, George ne conçoit pas qu'il puisse exister des barrières sociales, mondaines ou autres, et vous l'étonnez prodigieusement avec votre ça ne se fait pas quand il aborde un gros monsieur riche (complètement inconnu de lui, fumant un gros cigare), avec ces mots :

- vous n'auriez pas son frère ?

Neuf fois sur dix, d'ailleurs, le gros monsieur riche, un peu interloqué, tire de sa poche un pur Havane, l'offre à Auriol, qui l'allume et dit, en connaisseur :

- Fameux !" (Alphonse Allais. Le Chat Noir, 2 mars 1889)

Mais comment après cette mise en bouche, devient-on typographe ?

Oui, un typographe de renom !

Par la confiance d'un autre maître typographe : Eugène Grasset (créateur de la célèbre Semeuse de la maison d'édition Larousse). Grasset fait ouvrir les portes de Larousse et la fonderie de caractères d'imprimerie de Georges Peignot.

Et ceci concorde avec le temps du «japonisme». La nature (surtout la flore) devient la principale source d'inspiration de cet fin du XIXe siècle. Ce sera l'art d'Auriol de l'exprimer en caractère typographique chez Peignot. C'est aussi le temps de Van Gogh, Lautrec, …

Le «Grasset» naît en 1897 de l'usage du calame (un roseau taillé en pointe) et «l'Auriol» de l'usage du pinceau. La première série typographique réalisée par George Auriol : La française légère est déposée en octobre 1899 par Peignot.

C'est l'invention de «l’écriture typographiée». Pour sublimer cette typographie, il crée des accompagnements de haut vol sous la forme de vignettes et de fleurons.

Puis vient le but de cet article : la parution des quinze ans de travail de Monsieur Auriol en 1901, sous la forme d'un livre.


Le Premier Livre des cachets, marques et monogrammes dessinés par George Auriol. Paris – Librairie Centrale des Beaux–Arts 13, rue La Fayette.

Typographie numérique : Freeform 721

Une petite merveille.


Description :

La première page de titre est seule typographiée ; car tous les corps (taille de la lettre) ne sont pas encore gravés. Il calligraphiera la préface de Roger Marx, les légendes et l'achevé d'imprimer.

Broché, 80 feuillets, les illustrations sont uniquement en belle page, 14,3 cm x 19 cm ou in-8° carré. Papier type chiffon des Van Gelder Zonen.

Je suis obligé de citer l'achevé d'imprimer :

« Le présent livre qui contient la collection complète des monogrammes composés jusqu'ici par George Auriol, a été achevé le tiers jours de Décembre pour Émile Lévy libraire à Paris et imprimé par maître Gustave de Malherbe demeurant au dit lieu, Passage des Favorites, proche la rue longue de Vaugirard. – L'an Mil neuf cent un. » Prix de l'époque : 45 francs.

Il a été tiré du Premier Livre des Monogrammes & Cachets 30 exemplaires sur Japon mat à la forme numérotés de 1 à 30 et ornés d'un fleuron original. (Heureux propriétaires !).

Nous constatons ses relations artistiques et, excusez du peu, car nous commençons par : MM. Henri Rivière, Eugène Verneau, Arsène Alexandre, Jean Richepin, Alphonse Allais, Félix Juven, Stéphane Mallarmé. Nous continuons avec André Theuriet, Georges Moreau, Louis Morin, Emile Lévy, Paul Ollendorff, Paul Robert, Octave Uzanne (si, si Bertrand, même lui à succombé au talent de George…). Et, nous finissons par Paul Fabre, Henri Vever, Jules Chéret, Henri Lavedan, Anatole France, Félicien Champsaur, Enoch & Co, H. de Toulouse Lautrec, Steinlen, Franc-Nohain, Octave Mirbeau (mon préféré, super chouette…), Siegfried Bing, Alphonse Daudet, André Vollard, Ernest Flammarion, Jean-Louis Forain, Hachette et Cie, etc

Tout ce qui compte en édition, littérature, bibliophilie se retrouve «croqué» par George Auriol. Son style s'accorde avec son époque tout en la transcendant.

Ce livre résume la maîtrise de l'art d'Auriol, à la veille de la création de son chef d'œuvre typographique : l'Auriol Labeur.

L'Auriol Labeur sert pour la première fois dans la composition d'À Rebours, de Huysmans (Les cents Bibliophiles).

En 1904, Georges Peignot et George Auriol lancent “l’Auriol Labeur”, en 1905 la “Française Allongée”, en 1906 “l’Auriol Champlevé”, et en 1907 la série des huit “Robur” : noir, pâle, tigré, clair-de-lune, etc.

J'oubliai une chose : merci George.

Pour en savoir plus :

- http://www.linotype.com/1069/auriol.html

- http://histoire.typographie.org/auriol/auriol.html

- http://www.typographie.org/histoire-imprimerie/peignot/peignot-auriol.html

- http://sites.univ-lyon2.fr/lettres/zdoc-TT/PartiesOuvrage.pdf


Bibliographie :

- Manuel français de typographie moderne de Francis Thibaudeau (1921 – 1924).

- Le Premier Livre des cachets, marques et monogrammes dessinés par George Auriol. (Freeform 721) Paris – Librairie Centrale des Beaux –Arts 13, rue La Fayette.

- 42 contes mêlés de typographie avec des notes de François Caradec (dont je me suis largement inspiré ; je lui rend son césar…). Plein Chant, Collection Type-Type.

- Petit traité de la vignette par Jérôme Peignot.

Article rédigé et envoyé par
Michel, un lecteur fidèle du Bibliomane moderne.

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