mercredi 10 décembre 2008

Eugène Courboin (1851-1915) : Artiste du livre en 1895




Chers amis iconophiles,

Je suis particulièrement heureux de vous montrer ce soir ce que j’ai trouvé beau.

Le beau est subjectif me direz-vous et vous aurez raison. Telle illustration, telle reliure, telle typographie, etc, sera belle pour l’un, et laissera tous les autres indifférents voire même hostiles. C’est ainsi. Et pourtant, je maintiens que je veux vous montrer « mon » beau, ce qui m’a totalement interpellé et bouleversé dès l’ouverture du livre.

Il s’agit de l’illustration « dans le texte » pour l’ouvrage d’Octave Uzanne "L’école des faunes, fantaisies muliéresques – Contes de la vingtième année. Bric à brac de l’amour – Calendrier de Vénus – Surprises du cœur » avec des décorations en camaieu par Eugène Courboin et un frontispice de Daniel Vierge, interprété à l’eau-forte par F. Massé."

Ces ouvrages « galants » qu’Octave Uzanne appelle lui-même « ses diableries d’antan » ne sont qu’une réédition d’ouvrages parus dans les années 1879 à 1881. Uzanne recycle beaucoup ses ouvrages ! (mais c’est un autre sujet).

Cette réédition publiée chez H. Floury, en 1896 (l’achevé d’imprimer est du 19 août 1895), n’a été tirée qu’à 700 exemplaires numérotés. Le nôtre est un des 660 exemplaires sur vélin satin d’Ecosse (très joli papier glacé, légèrement teinté). Il y a également 40 exemplaires de luxe sur Japon impérial. C'est un grand volume in-8.

Nous nous intéresserons ici uniquement à la présentation de l’artiste-illustrateur Eugène Courboin dont nous ne dirons que quelques mots (il sera facile de trouver ailleurs de quoi vous repaître de références biographiques de qualité). Nous dirons simplement que né au milieu du siècle, en 1851 (il meurt en 1915) , il fut l’élève du peintre Bonnat et devint illustrateur de journaux et de livres.

Pour avoir croisé sa signature sur quelques autres livres, celui dont je vous présente l’illustration ce soir m’a réellement fasciné.

Force du dessin, inspirations antiques et également totalement « Art nouveau », maîtrise de la fresque, du symbole, génie fantastique indéniable, Courboin nous offre dans l’exécution des quelques dizaines de vignettes, bandeaux, cul-de-lampe, qui illustrent ce beau livre, un vrai chef d’œuvre iconographique (à mon goût) !

Les amateurs recherchent avidement Mucha, certes d’un talent exceptionnel, mais je gage qu’il y a du génie de Mucha dans Courboin !

Le coloris à l'aquarelle, posé au pinceau (pochoir), est d'une délicatesse qui touche au sublime. Le coloriste n'est pas précisé comme cela peut l'être quelque fois.

Admirez ! Tout simplement.


N'oubliez pas de cliquer sur les images pour les agrandir


Un livre qui, une fois ouvert, ne vous laisse pas totalement comme vous étiez auparavant ! On en revient pas indemne.


Vous aimez ? Vous n'aimez pas ? Dites-le.

J'oubliais de préciser que c'est une impression dijonnaise, du très renommé et très connu des bibliophiles, Victor Darantière, dont toutes les impressions ou presque sont dignes de rentrer au panthéon de la bibliophilie. Voir l'achevé d'imprimer reproduit ci-dessous et que l'on trouve à la fin du volume. Vous aurez compris qu'en bon bourguignon de souche morvandelle, je ne peux y être totalement indifférent.


Bonne nuit,
Bertrand

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