jeudi 11 décembre 2008

Cinq curieuses plaquettes sur la Jacquerie



Un peu d'histoire.

Les paysans qui se montraient inhabiles au maniement des armes et qui étaient en butte aux risées et au mépris de leurs compagnons, reçurent de ceux-ci le sobriquet de Jacques Bonhomme. On ne les connut plus que sous ce nom, qui, par la suite, servit fort longtemps, tant parmi les Anglais que parmi les Français, à désigner la classe entière des paysans.

Le mot Jacques était au XIVe siècle un de ces prénoms malheureux et frappés de ridicule ; il fut appliqué par cette raison et avec cette intention méprisante aux vilains par les nobles. C’est donc à tort que quelques savants ont pensé que les paysans révoltés prirent le nom de Jacques, parce que leur chef avait nom Jacques Bonhomme, tandis qu’il s’appelait en réalité Guillaume Carle, ou Karle.

Jacque servit bientôt à désigner par extension une pièce d’habillement que les paysans portaient à la guerre : c’était une sorte de chemisette d’étoffe ou de plastron couvrant le buste et rembourré de laine, d’étoupe, de coton ou de soie. Ce vêtement était l’armure défensive des vilains (1).

La Jacquerie ou Grande Jacquerie est un soulèvement paysan survenu en 1358 dans les campagnes d'Ile-de-France, de Picardie, de Champagne, d'Artois et de Normandie, lors de la Guerre de Cent Ans. Ses causes sont multiples, conjoncturelles - ainsi l'impopularité de la noblesse après la bataille de Poitiers de 1356, - et structurelles - misère des campagnes dévastées par les armées.

Le terme de jacquerie désigne de nombreuses révoltes paysannes dans l'Occident médiéval et dans l'Europe. Il est utilisé en histoire pour désigner des révoltes paysannes, et, de façon analogique, en sciences politiques pour désigner tous soulèvements paysans (2).


Voici le détail des 5 libelles :

1 - Lettre de Jacques Bon-homme paysan de Beauvoisis à Messeigneurs les Princes retirez de la Cour. P., Jean Brunet, 1614.

2 - Responce du Crocheteur de la Samaritaine à Jacques Bon-homme…S.l., 1614.

3 - Réplique de Jacques Bon-homme paysan de Beauvoisis à son compère le crocheteur. . P., Jean Brunet, 1614.

4 - Discours de M. Guillaume et de Jacques Bon-homme paysant, sur la défaicte de 35 poulles et le cocq faicte en un souper par 3 soldats. S.l., 1614.

5 - Conjouissance de Jacques Bon-homme paysan de Beauvoisis avec Messeigneurs les Princes reconciliès. P., Ch. Chappelain, 1614.


Jacques Bon-homme est la personnification du peuple, violemment hostile à la guerre. Il déclare, préférer se promener dans les Tuileries, manger les oeufs à la Portugaise au Petit More, ouyr la musique douce de la Royne Marguerite qu’à boire la poussière à la campagne, dormir armé sur l’affût d’un canon, et se lever trois heures davant le jour pour aller donnez une camisade…

Le Crocheteur partage son avis : O Place Maubert ! O Pont Neuf ! qu’il m’ennuie que je ne vous revoie. Mais surtout ce bon petit cabaret nouveau vers l’Eschelle du Temple où j’avois si bien gaigné tes bonnes grâces, grosse Nicolle…

Le tout formant un volume au format in-8 en plein maroquin bleu janséniste, filets à froid sur le dos et les plats, dentelle intérieure, toutes les tranches dorées sur marbrure, relié par Marcellin Lortic (3)


Ci-dessous le lien pour feuilleter le Discours de M. Guillaume et de Jacques Bon-homme paysant, sur la défaicte de 35 poulles et le cocq faicte en un souper par 3 soldats

http://issuu.com/bibliopegimane/docs/discoursdemrguillaume

(1) - Histoire de la Jacquerie par Siméon Luce, Paris, Durand, 1859, page 17 et suivantes.

(2) - Encyclopédie Universalis et Wikipédia.

(3) - Marcellin Lortic (1852-1928), relieur-doreur, un temps associé avec son frère Paul, en 1891 il devint seul propriétaire de la librairie Lortic et de l’atelier de reliure rue de la Monnaie, puis rue Saint-André-des-Arts et ensuite rue Guénégaud toujours à Paris.

Amitiés biblio-bon-homesques.
Xavier

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